Anesthésie - Clinic n° 07 du 01/07/2011
 

Clinic n° 07 du 01/07/2011

 

IDS 2011

INTRODUCTION

Anesthésier vite et bien en toutes circonstances reste le défi majeur de notre profession. Seringues manuelles à levier pour intraligamentaires ou motorisées pour injections intraosseuses sont les principaux axes de développement.

Comment travailler dans de bonnes conditions si nous ne garantissons pas à nos patients des soins totalement indolores ? Les anesthésiques sont aujourd’hui parfaitement au point, il ne faut rien en attendre de révolutionnaire. C’est donc vers les dispositifs d’injection qu’il convient de porter notre attention. Tout le monde connaît la fameuse Cytoject, remise au goût du jour par Heraeus sous le nom de Sopira. Celle-ci, entièrement en acier inoxydable, est d’un entretien facile et parfaitement autoclavable. Micro-Mega, récemment entrée dans la société Sanavis, annonce la sortie prochaine d’un modèle de conception similaire, mais en plastique bleu, résistant parfaitement à la stérilisation lui aussi. La LigaJect(r) (06) présente un petit levier servant à actionner le piston et réaliser des anesthésies intraligamentaires avec un minimum d’effort.

Nous avons en France un dispositif fort apprécié, le QuickSleeper (07) de la société Dental Hi Tec. Ce système d’injecteur intra-osseux est l’un des plus élaborés qui soit. Depuis le dernier salon de l’ADF, la version S4 a adopté un design beaucoup plus raffiné qu’avant et fonctionne avec une pédale sans fil. Son utilisation s’effectue en deux temps : une petite quantité d’anesthésique est d’abord injectée lentement dans la muqueuse, puis l’aiguille est mise en rotation rapide afin de perforer la corticale osseuse. Le liquide anesthésiant introduit dans l’os spongieux agit quasi instantanément. Utilisable dans tous les secteurs de la bouche, cette méthode est particulièrement efficace à la mandibule même en cas de pulpite aiguë. Ce système n’avait aucun concurrent sérieux, excepté peut-être l’Intraflow™ américain, qui fonctionne sur l’arrivée d’air de la turbine. Désormais, l’Autrichien W & H, associé à la société américaine Innovadontics, propose un dispositif fondé sur le même principe. L’Anestho (08) se branche directement sur le moteur de l’unit. Il ne nécessite aucune pédale supplémentaire, ni fil électrique comme le QuickSleeper. Une fois utilisé, on le range dans un tiroir où il n’occupe qu’une place réduite. L’appareil reçoit des aiguilles courtes spécialement conçues pour lui. Il présente un levier que l’on actionne exactement comme celui des seringues manuelles : au départ pour anesthésier la muqueuse, puis l’os spongieux, une fois que l’aiguille a traversé la corticale grâce à sa rotation motorisée. Il n’y a pas de contrôle électronique de la vitesse de perforation ni de la poussée du liquide comme sur le QuickSleeper. L’aspect de l’appareil, quoique particulièrement soigné, est peut-être plus impressionnant que la longue pièce à main toute blanche du fabricant du Maine-et-Loire. Mais l’ergonomie de l’ensemble m’a paru extrêmement séduisante (www.innovadontics.com).

Tendances

Les efforts des fabricants se déploient en faveur des dispositifs d’injection intra-osseuse ou intraligamentaire. Les seringues manuelles à levier sont une solution relativement confortable et peu coûteuse dans la majorité des situations. Mais des systèmes mécanisés, qui permettent à la fois de perforer la corticale osseuse et d’injecter l’anesthésique dans l’os spongieux, arrivent à résoudre d’une manière élégante et rapide les difficultés les plus sévères, comme le traitement des pulpites aiguës mandibulaires particulièrement rebelles aux méthodes d’anesthésie conventionnelles.