Il connaît bien la chanson ! - Clinic n° 10 du 01/11/2011
 

Clinic n° 10 du 01/11/2011

 

PASSIONS

Omnipraticien à Grasse depuis 1991, Claude Bensidon mène de front profession et passion. Musicien autodidacte mais aussi peintre et écrivain à ses heures, ce créatif pur est toujours en mouvement. Il va sortir bientôt un second album.

L’amour pour la musique, c’est venu comment ?

Mon attirance spontanée pour la musique remonte à l’adolescence. J’ai reçu une guitare à 14 ans et j’ai commencé à grattouiller tout seul… puis, à 15 ans, j’ai composé ma première chanson. Tout en continuant à jouer de la guitare, je me suis mis aussi au piano. Je n’ai jamais eu envie de suivre une formation musicale classique via le conservatoire ; toutefois, jeune adulte, j’ai approfondi la théorie pendant 1 an dans une école de jazz à Paris. Je suis un compositeur et un parolier autodidacte.

Et votre formation de chirurgien-dentiste ?

Je voulais être artiste mais j’ai écouté mon père… Un parcours universitaire sans accrocs m’a permis de terminer ma thèse en 1980 et d’être diplômé à 22 ans. Je me suis donc accordé un peu de temps. Je suis parti pour le Québec, à Montréal, pour suivre le cursus de Sciences Po que j’ai dû interrompre avant son terme. Finalement j’ai suivi la voie de la raison et j’ai commencé à exercer comme chirurgiendentiste.

Et vous avez continué à composer et à jouer ?

Oui, avec des hauts et des bas, mais je n’ai jamais arrêté.

Quelles ont été vos périodes les plus fécondes ?

La première remonte aux années 1980-1990, très intenses en termes de production, en particulier 1985-1987 à mon retour du Québec où j’avais intégré un groupe. On répétait deux ou trois fois par semaine et, en même temps, j’enregistrais chez moi sur des cassettes multipistes. Cela représente aujourd’hui, en 30 ans de chansons, près d’une centaine de titres. La seconde date de la création d’Ose, avec Elisa Gaston, en 2007 et elle n’est pas près de se terminer… (rire).

Vos chansons reflètent des inspirations très diverses. Racontez-nous !

La petite Africaine épouse le rythme et les accents de la musique zaïroise des « bals poussière », c’est-à-dire des cafés populaires africains. J’ai composé cette chanson lors de mon service militaire au Gabon où j’ai eu effectivement le temps – presque 2 ans – de m’en imprégner. Mes autres chansons, notamment La thune dont les paroles ont été coécrites avec No-No, un autre guitariste, reflètent d’autres influences. Celles du jazz, de la chanson française – Georges Brassens et Léo Ferré – mais aussi les musiques des groupes de rock and roll et de pop music de mon époque que découvrent les jeunes d’aujourd’hui.

En dehors de la musique, avez-vous d’autres passions ?

J’ai de nombreux centres d’intérêt. Je fais du sport – yoga, boxe – et je voyage. J’aime peindre, écrire – j’ai publié un roman de science-fiction sur Internet. En toute modestie, je suis un créatif pur. Ma vocation première, enfant, était de devenir sculpteur. La vie a voulu que je devienne « sculpteur sur dents »…, ce qui me permet de mener plusieurs activités en parallèle.

Comment gérez-vous vie professionnelle et hobby ?

Je travaille à plein temps. La dentisterie demande une concentration extraordinaire, aussi – même quand j’en ai envie – je n’ai pas toujours l’énergie suffisante pour me mettre à la musique après une journée de soins. Pour optimiser le temps disponible en dehors du cabinet, j’ai installé chez moi un studio d’enregistrement dans une grande pièce qui ne sert qu’à ça, où je réalise des maquettes. Les enregistrements définitifs des CD se font à Grasse dans un studio professionnel subventionné par la mairie, donc abordable. Longtemps j’ai été l’homme-orchestre mais, aujourd’hui, je ne peux plus être partout – aux instruments, à la voix, à la technique. Elisa, chanteuse du groupe, et moi-même avons délégué l’enregistrement à un technicien. En attendant de pouvoir m’y consacrer totalement dans quelques années, la musique me permet de me ressourcer et m’apporte une ouverture formidable.

Vous êtes donc passé à un niveau presque professionnel ?

Effectivement. Avec le groupe Buzz, formé à partir de la fête de la musique de Grasse (de 2004 à 2006), il s’agissait de répétitions d’amateurs mais on n’avait pas fait de disque. Avec Ose, depuis 2007, nous avons choisi de composer et d’enregistrer des albums, ce qui implique de passer à un niveau d’exigence professionnelle.

Et la scène ?

La scène, c’est un plaisir. Nous nous sommes produits plusieurs fois pour la fête de la musique puis dans un petit concert à Grasse après notre premier album. La musique est une activité très chronophage. La promotion de notre disque nous a demandé encore plus de travail que sa création proprement dite, c’est pourquoi nous réservons la scène à la sortie de notre deuxième album, « Rêves et Évolutions », début 2012. Les 17 chansons qui le composent sont plus engagées que celles du premier CD. Il y aura moins de saxophone et de trompette et le bouzouki (famille du luth) y fait son apparition.

Pour en savoir plus

• Ose est un groupe créé en 2007, à Grasse, (Alpes-Maritimes). Elisa Gaston, danseuse de formation initiale, est au chant. Claude Bensidon, qui compose paroles et musique, est au chant, à la guitare et aux claviers.

• Les extraits des chansons sont sur http://www.myspace.com/oselavie