Facteurs de risque et taux d’échecs des implants courts - Clinic n° 01 du 01/01/2012
 

Clinic n° 01 du 01/01/2012

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Les contraintes anatomiques incitent à l’utilisation d’implants courts qui permet d’éviter des interventions comme la greffe osseuse ou la transposition du nerf alvéolaire mandibulaire par exemple. Cependant, cette utilisation demeure controversée. L’objet de la présente revue de littérature est d’évaluer les taux d’échecs à long terme des implants courts et d’analyser l’influence, sur l’échec implantaire, de différents facteurs tels la longueur, la localisation,...


Les contraintes anatomiques incitent à l’utilisation d’implants courts qui permet d’éviter des interventions comme la greffe osseuse ou la transposition du nerf alvéolaire mandibulaire par exemple. Cependant, cette utilisation demeure controversée. L’objet de la présente revue de littérature est d’évaluer les taux d’échecs à long terme des implants courts et d’analyser l’influence, sur l’échec implantaire, de différents facteurs tels la longueur, la localisation, l’état de surface de l’implant, la qualité de l’os, le protocole chirurgical et la durée du suivi. L’appellation « implant court » est subjective. Certains auteurs la définissent comme un implant ne dépassant pas 7 mm tandis que dans certains articles tout implant d’une longueur inférieure à 10 mm est qualifié de « court ». Dans l’étude présente, un implant est dit court si sa longueur est inférieure à 10 mm.

Matériel et méthode

Trent cinq articles évaluant les implants en fonction de leur longueur (≥ 10 mm) et publiés entre 1980 et 2009 sont collectés dans les données de PubMed et de la Cochrane Library. Ces articles concernent un total de 14 722 implants. Des facteurs de risques connexes ont été rassemblés dans des tableaux et soumis à l’analyse.

Résultats et discussion

Parmi les 14 722 implants courts concernés par les 35 articles analysés, 659 ont été des échecs, soit environ 4,5 % de l’ensemble. Les taux de survie cumulatifs vont de 89,6 % à 100 %. Les taux d’échecs, dont 57,9 % surviennent avant la mise en charge, varient avec la longueur des implants. Concernant l’influence du site d’implantation, la différence entre les taux d’échecs au maxillaire (plus élevés) et à la mandibule est statistiquement significative. La densité de l’os ne joue pas de rôle significatif dans les échecs. L’état de surface de l’implant semble avoir une importance puisque les résultats montrent une différence significative entre les taux d’échecs des implants à surface rugueuse et ceux des implants simplement usinés. Ces derniers montrent les taux d’échecs les plus élevés. Enfin, Il n’y a pas de différence significative entre les taux d’échecs relatifs à une mise en place en une ou 2 étapes chirurgicales. Dans des maxillaires atrophiés, des implants courts peuvent avoir un pronostic similaire à celui d’implants standards.

L’ESSENTIEL

L’objet de cette revue systématique de la littérature est d’analyser plusieurs paramètres [longueur, situation, état de surface de l’implant, qualité de l’os, protocole chirurgical et durée du suivi (< 5 ans et ≥ 5 ans)] comme des possibles facteurs de risques d’échecs des implants courts. Les résultats indiquent que pour des implants de 6 ; 7 ; 7,5 ; 8 ; 8,5 ; 9 et 10 mm, les taux d’échecs sont respectivement de 4,1 %, 5,9 %, 0 %, 2,5 %, 3,2 %, 0,6 % et 6,5 %. Il n’existe pas de différence significative entre les taux d’échecs des implants courts (< 10 mm) et ceux des implants de longueur standard (10 mm). Il existe une différence statistiquement significative entre les taux d’échecs au maxillaire et à la mandibule, avec un taux supérieur pour le maxillaire. Il existe également une différence significative entre les taux d’échecs des implants à surface lisse (usinés) et les implants à surface rugueuse ; les premiers présentant un taux d’échecs plus élevé. Le protocole chirurgical (une ou deux étapes chirurgicales) ne semble pas jouer de rôle clé dans le pronostic des implants courts. Parmi les facteurs de risque examinés, la plupart des échecs des implants courts peuvent être attribués à une mauvaise qualité de l’os au maxillaire et à une surface d’implant lisse (usinée).