Risques liés à la préparation des logements pour tenons radiculaires
 

Clinic n° 01 du 01/01/2012

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Malgré les progrès de la dentisterie adhésive, les restaurations de dents dépulpées nécessitent généralement un ancrage radiculaire à tenon. La préparation du logement de ce tenon fait courir le risque de fragilisation ou de perforation de la racine. Le diamètre du logement ne devrait pas excéder le tiers du diamètre de la racine et l’épaisseur de la paroi dentinaire résiduelle ne devrait pas être inférieure à 1 mm. La radiographie rétroalvéolaire est relativement...


Malgré les progrès de la dentisterie adhésive, les restaurations de dents dépulpées nécessitent généralement un ancrage radiculaire à tenon. La préparation du logement de ce tenon fait courir le risque de fragilisation ou de perforation de la racine. Le diamètre du logement ne devrait pas excéder le tiers du diamètre de la racine et l’épaisseur de la paroi dentinaire résiduelle ne devrait pas être inférieure à 1 mm. La radiographie rétroalvéolaire est relativement imprécise pour ces évaluations et tendrait à surestimer l’épaisseur de dentine résiduelle. Elle se révèle encore plus insuffisante dans le cas des racines palatines des premières molaires maxillaires qui sont aplaties dans le sens vestibulo-palatin. L’étude in vitro présente tente d’évaluer la réduction de la dentine des parois de ces racines et d’identifier la paroi trop affaiblie.

Matériel et méthode

L’étude utilise 15 premières molaires maxillaires extraites dont les racines palatines présentent, radiographiquement, à 5 mm de l’apex, des largeurs mésio-distales allant de 3,8 à 4,2 mm. Ces racines sont sectionnées perpendiculairement à leur grand axe à 2 niveaux. Après reconstitution des racines par rassemblement des fragments, les logements canalaires des tenons sont préparés en commençant par un traitement endodontique, en poursuivant par un premier élargissement avec des forets Largo n° 3 et n° 4 (Largo Peeso Reamers ; Dentsply ) pour terminer par un passage de forets ParaPost de tailles 4,5 et 5 (ParaPost, ParaPost XP ; Coltène/ Whaledent). Chaque surface s ectionnée est photographiée avec une caméra couplée à un microscope, avant et après chaque étape de l’alésage du canal, pour mesurer les épaisseurs de dentine résiduelle. Un risque d’affaiblissement ou de perforation de la racine est identifié quand l’épaisseur de dentine résiduelle est inférieure à 1 mm.

Résultats et discussion

Selon les résultats de cette étude, l’utilisation de forets ParaPost cylindriques de taille 5 pour la préparation de logements pour tenons dans la racine palatine de molaires maxillaires peut résulter en un risque significatif de dommage de la paroi vestibulaire ou palatine de la racine, au tiers apical de la préparation. Pourtant, le fabricant conseille leur utilisation dans le cas de racines ayant les dimensions de celles testées dans cette étude.

L’ESSENTIEL

Dans les limites de cette étude in vitro, il peut être conclu que la préparation d’un logement pour tenon dans la racine palatine d’une 1ère molaire maxillaire réalisée avec un foret cylindrique ParaPost de taille 5 augmente le risque de perforation ou d’affaiblissement des parois vestibulaire et palatine de cette racine, spécialement au niveau du tiers apical. Le passage de ce foret réduit significativement l’épaisseur de dentine. Selon les auteurs, ce foret cylindrique de taille 5 s’avère trop important et dangereux pour la racine palatine d’une première molaire maxillaire qui est aplatie dans le sens vestibulo-palatin. Une telle morphologie est mal appréciée par un cliché rétroalvéolaire et peut induire une mauvaise évaluation de l’épaisseur de dentine résiduelle. Par sécurité, il est admis que l’épaisseur de dentine résiduelle doit être de 1 mm au moins. Après passage des forets Largo, cette épaisseur, au niveau apical, s’avère inférieure à 1 mm dans 80 % des parois palatines des racines et dans 53 % des parois vestibulaires. Après utilisation des forets ParaPost, la paroi palatine devient inférieure à 1 mm dans 93 % des racines et la paroi vestibulaire est inférieure à 1 mm dans 67 % des dents. Ces observations renforcent l’idée selon laquelle les tenons radiculaires doivent être utilisés au minimum.