Renforcement de la liaison céramique/zircone - Clinic n° 06 du 01/06/2012
 

Clinic n° 06 du 01/06/2012

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Bien que les couronnes céramo-zircone montrent des taux de survie élevés, la défaillance de leur couche cosmétique est un incident fréquent. Elle survient surtout dans l’épaisseur de la couche de céramique mais peut aussi se produire à l’interface entre la céramique et la zircone ou tout près d’elle. Des contraintes résiduelles d’origine thermique peuvent être à l’origine de ces échecs. L’objet de cette étude est de mesurer l’influence de protocoles de chauffage...


Bien que les couronnes céramo-zircone montrent des taux de survie élevés, la défaillance de leur couche cosmétique est un incident fréquent. Elle survient surtout dans l’épaisseur de la couche de céramique mais peut aussi se produire à l’interface entre la céramique et la zircone ou tout près d’elle. Des contraintes résiduelles d’origine thermique peuvent être à l’origine de ces échecs. L’objet de cette étude est de mesurer l’influence de protocoles de chauffage et de refroidissement appliqués lors de la cuisson sur la résistance des céramo-zircones.

Matériel et méthode

Un appareil de test de flexion quatre points modifié est mis en œuvre ici pour mesurer la résistance des céramo-zircones. Des blocs de céramique de 4 mm d’épaisseur sont collés par cuisson au centre de lamelles en zircone de 1,35 mm d’épaisseur. Au cours de la cuisson, 3 vitesses de chauffage différentes sont utilisées (25 °C/min, 50 °C/min et 75 °C/min) et 3 régimes différents de refroidissement sont utilisés (rapide, modéré et lent). Le fabricant de zircone recommande un chauffage à 45 °C/min ; pour la céramique, les recommandations sont de 60 °C/min. Avant cette étude, pour les fabricants des deux matériaux, aucune recommandation pour le refroidissement n’était fournie. Les lamelles sont soumises à des charges de flexion jusqu’à la séparation des deux matériaux.

Résultats et discussion

Tous les blocs de céramique se séparent des lamelles en zircone par déstratification, près de l’interface céramique/zircone, mais pas tout à fait à son niveau. Une mince couche de céramique reste sur chaque lamelle. C’est la céramique adjacente à l’interface qui constitue le point faible et non l’interface elle-même. Cette localisation suggère que des contraintes internes d’origine thermique persistent dans l’épaisseur de la céramique adjacente à l’interface dont la résistance indique que la préparation de la surface de la zircone est adéquate (aéroabrasion à la poudre d’alumine et nettoyage à la vapeur). Le groupe chauffage lent/refroidissement lent est approximativement 2 fois plus solide que le groupe chauffage rapide/refroidissement rapide. Cette procédure devrait être utilisée systématiquement au laboratoire. Elle demande certes un temps plus long et le bénéfice n’est pas immédiatement perçu par le prothésiste, par le praticien et par le patient, mais, sans elle, les problèmes risqueraient de survenir plusieurs mois ou années plus tard.

L’ESSENTIEL

La défaillance de la céramique et de sa liaison avec la zircone est le mécanisme d’échec clinique dominant des restaurations en céramo-zircone. Dans les limites de cette étude, les résultats indiquent que lors de la fabrication de prothèses en céramique/zircone, il faut utiliser des modes de chauffage et de refroidissements lents. En effet, les spécimens de céramique de cette étude collés par cuisson aux lamelles de zircone voient leur résistance quasiment doubler par l’utilisation d’une méthode de chauffage et de refroidissement lents. La fracture survient dans la porcelaine adjacente à l’interface céramique/zircone et non au niveau de l’interface même. La préparation préalable de la surface de zircone par aéro-abrasion à l’aide d’oxyde d’aluminium à 50 µm à une pression de 0,34 MPa semble suffisante pour prévenir la fracture au niveau de l’interface. Les céramiques sont parfois utilisées sur des zircones dont les coefficients d’expansion thermique ne sont pas adaptés. Ainsi, la connaissance des procédures de laboratoire par les chirurgiens-dentistes et une excellente communication entre eux et les techniciens peuvent aider à prévenir les conséquences négatives d’une mauvaise sélection des matériaux ou d’une procédure de fabrication inappropriée.