Comment rationaliser le travail à 4 mains ? - Clinic n° 08 du 01/09/2012
 

Clinic n° 08 du 01/09/2012

 

EXERCICE

Ergonomie

Xavier LANCTUIT  

Pour bénéficier des avantages du travail à 4 mains, le praticien doit veiller à respecter l’agencement de son plateau technique.

Les avantages d’un vrai travail à 4 mains en cabinet sont indéniables. Il permet une économie de mouvements, un gain de temps, une diminution de la fatigue intellectuelle et physique, une amélioration de la qualité des soins et de la rentabilité. Enfin, le patient a un sentiment de plus grande sécurité.

Cependant, plusieurs obligations s’imposent à l’équipe. L’efficacité du praticien dépend du choix des équipements. Il faut que l’assistante dispose de suffisamment de place pour effectuer sans gêne les tâches qui se réfèrent à l’acte, accéder à tous les instruments et les remettre au praticien. Cette disposition lui permet également d’économiser ses propres mouvements.

Plusieurs configurations permettent une transmission des instruments de qualité.

Le service latéral :

• le praticien est obligé de manipuler lui-même les instruments dynamiques ; il se trouve donc, de ce fait, devant la nécessité de quitter des yeux le champ opératoire en effectuant une rotation du tronc ;

• l’assistante doit s’éloigner du patient pour atteindre l’aspiration haut débit qui se trouve sur le côté latéral gauche de son siège.

Cette méthode de travail ne pose pas de difficulté particulière. De plus, le patient ne voit pas les instruments.

Le service arrière :

• le praticien prend les instruments lui-même. De ce fait, il effectue des mouvements de rotation du tronc qui ont un impact non négligeable sur sa colonne dorso-lombaire ;

• l’unit est fixe. Cette configuration n’est donc pas adaptée aux différents postes de travail ;

• l’assistante réalise des mouvements contraignants du buste afin d’atteindre l’aspirateur et la seringue.

Le patient ne voit pas non plus les instruments.

Le service spécifique où l’unit et le chariot sont indépendants :

• le chariot comprenant l’aspirateur et la seringue se trouve sur le côté près de l’assistante qui n’a accès qu’à ces instruments ;

• l’unit se trouve du côté du praticien ;

• le praticien saisit lui-même les instruments rotatifs.

L’espace dont dispose l’assistante ne permet pas de stocker beaucoup de matériel. Il est donc nécessaire de se servir de meubles supplémentaires et d’effectuer des déplacements, ce qui accroît le risque de contamination croisée. Là non plus, le patient ne voit pas les instruments.

Le service transthoracique :

• le praticien ne quitte pas le champ opératoire des yeux ;

• un chariot mobile avec un plateau réglé au-dessus des genoux de l’assistante permet de stocker le matériel nécessaire ;

• l’assistante peut transmettre directement les instruments rotatifs au praticien.

Notre avis : il s’agit, d’après la majorité des praticiens consultés, de la meilleure configuration pour le travail à 4 mains. Le maintien de la posture choisie par le praticien exclut tout mouvement anarchique. Cette situation s’avère également des plus favorable pour l’assistante.

Il est important de connaître les avantages et les inconvénients de son équipement afin d’adapter ses postures de travail pour avoir un exercice avec un minimum de contraintes rachidiennes. Nous y reviendrons en détail dans le numéro de Clinic du mois de novembre.