Effets d’un prémordançage sur le collage d’un autoadhésif - Clinic n° 08 du 01/09/2012
 

Clinic n° 08 du 01/09/2012

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Lors de l’insertion d’une prothèse collée, le sablage, le rinçage et l’application d’un primer automordançant sur les surfaces préparées sont-ils suffisants ou faut-il pratiquer, en plus, un mordançage acide conventionnel ? Des travaux précédents ont montré qu’après un thermocyclage, l’adhésion des primers automordançants diminuait mais que cela ne se produisait pas si un mordançage acide additionnel avait été réalisé. L’objet de cette étude est...


Lors de l’insertion d’une prothèse collée, le sablage, le rinçage et l’application d’un primer automordançant sur les surfaces préparées sont-ils suffisants ou faut-il pratiquer, en plus, un mordançage acide conventionnel ? Des travaux précédents ont montré qu’après un thermocyclage, l’adhésion des primers automordançants diminuait mais que cela ne se produisait pas si un mordançage acide additionnel avait été réalisé. L’objet de cette étude est de comparer la résistance d’un collage, sur un émail préparé, réalisé à l’aide d’un ­système adhésif avec primer automordançant seul ou avec, en plus, un mordançage à l’acide phosphorique. Les effets d’un thermocyclage sur la dégradation du collage sont également comparés.

Matériel et méthode

L’étude porte sur 88 prémolaires et molaires humaines extraites. Une des faces axiales de leurs couronnes est meulée pour obtenir une surface plate d’émail. Après une immersion de 8 jours dans de l’eau distillée, les surfaces sont microsablées et divisées ensuite en 4 groupes égaux ainsi traités : 1) prémordançage acide, primer automordançant, pas de thermocyclage ; 2) prémordançage acide, primer automordançant, thermocyclage ; 3) primer automordançant, pas de thermocyclage ; 4) primer automordançant, thermocyclage. Le prémordançage à l’acide phosphorique consiste en deux mordançages successifs de 30 secondes chacun. Le primer automordançant est appliqué pendant 60 secondes. Des baguettes de nickel chrome aéro-abrasées sont collées par une extrémité à l’émail avec le ciment Panavia 21 OP (Kuraray America Inc.), sous une charge de 19,6 N. Le thermocyclage des spécimens consiste en une alternance de bains dans une eau à 5°3 2° C et à 5532 °C, pendant 5 000 cycles. Les échantillons sont ensuite soumis à des forces de cisaillement appliquées sur les baguettes de métal, perpendiculairement à leur grand axe. Le type de fracture est analysé.

Résultats et discussion

Qu’il soit soumis ou pas à un thermocyclage, lequel finalement n’a aucune incidence significative sur les résistances des collages, ce sont les groupes 1) et 2) (prémordançage + primer automordançant) qui montrent les plus grandes résistances au cisaillement, comparés aux groupes 3) et 4) (primer automordançant seul). Avec les groupes prémordancés à l’acide phosphorique, ce sont les fractures adhésives, entre le ciment et la baguette de métal, qui sont les plus nombreuses (le ciment persistant uniquement sur l’émail).

L’ESSENTIEL

Cette étude évalue l’influence d’un prémordançage acide sur la résistance du collage d’un élément métallique réalisé sur l’émail avec un primer automordançant. Les résultats montrent une différence significative entre les forces de collage obtenues par l’application d’un primer automordançant seul et celles obtenues quand il est associé à un prémordançage à l’acide phosphorique. La seconde de ces procédures donne les collages les plus résistants. Le fait de soumettre les spécimens à un thermocyclage n’affecte pas significativement les résistances des collages. Le thermocyclage est une méthode de simulation acceptable de vieillissement des collages. Les spécimens qui sont prémordancés à l’acide phosphorique se fracturent principalement à l’interface métal/agent de collage avec persistance du ciment sur l’émail, tandis que les spécimens n’ayant pas été prémordancés montrent une plus grande distribution des fractures. Cette étude pâtit de nombreuses limites telles, par exemple, l’utilisation d’une charge de pression constante au lieu d’une pression digitale comme celle utilisée en clinique ou encore la direction unique de la force de cisaillement alors que, cliniquement, une prothèse collée est soumise à une multitude de forces.