Homme-orchestre
 

Clinic n° 08 du 01/09/2012

 

SoloCem (Coltène Whaledent)

NOUVEAUX PRODUITS

J’ai essayé

La grande multinationale se décide enfin à produire sa propre colle autoadhésive et automordançante. Une recette désormais classique, sur les traces du Paracore, produit phare de la société suisse qui a fait depuis longtemps ses preuves.

La société Coltène Whaledent est la dernière grande compagnie à nous proposer un composite de scellement autoadhésif à prise duale. Comme ses homologues, il s’agit d’une résine chargée auto­mordançante qui ne nécessite ­aucun traitement préalable du substrat dentaire pour assurer le collage de tenons radiculaires ou de prothèses métalliques, en composite ou en céramique. Le matériau est, comme c’est devenu le standard, commercialisé en petites seringues bicorps de 5 ml sur lesquelles on peut adjoindre, au choix, un embout pointu ou plat muni d’une buse coudée intrabuccale de moyen ou très fin diamètre. De quoi répondre à toutes les situations cliniques, y compris, bien sûr, l’injection du ciment directement à l’intérieur du canal.

Des qualités encourageantes

Les fidèles de la marque ne seront pas dépaysés : le produit se décline en deux teintes, identiques à celle du Paracore (excellent composite de reconstitution préprothétique qui lui ressemble de près), l’une dentine, universelle, et l’autre blanc opaque, très pratique pour contraster avec la dent lorsque l’esthétique n’est pas cruciale.

Le fabricant annonce des propriétés physiques et chimiques tout à fait remarquables pour son nouveau bébé : une excellente résistance à la coloration dans le temps, intéressante lorsque l’on s’en sert pour coller des éléments cosmétiques translucides, une adhésion à l’émail et la dentine supérieure à celle des meilleurs produits de sa catégorie, une grande résistance à la flexion et une rétraction de prise d’à peine un peu plus de 4 %. Il contient de l’oxyde de zinc qui lui conférerait des capacités antibactériennes. J’ignorais que ce produit banal que nous connaissons tous inhibait la prolifération microbienne. Ses particules de verre mesurent 2 µm en moyenne, il est chargé à 43 % en volume et 69 % en poids. Par comparaison, le Paracore contient en plus de la silice et ses charges représentent 50 % en volume. La résistance à la flexion des deux produits serait voisine, autour de 120 MPa, avec un léger avantage quand même pour le Paracore. Dommage, car le SoloCem s’avère, tout du moins sur le papier, un peu plus intéressant à manipuler puisqu’il ne nécessite pas, comme son aîné, de traitement sophistiqué de l’émail et de la dentine pour adhérer à la dent. Reste à vérifier, à long terme, la pérennité de cette adhésion spontanée, les matériaux de ce type étant généralement sujets à l’hydrolyse.

Temps de prise un peu long

Sur le plan clinique, le SoloCem m’a paru légèrement plus fluide que le Paracore. Son temps de travail est semblable et autorise l’introduction en bouche ou dans l’intrados des prothèses sans se presser inutilement. En revanche, il m’a semblé rester mou un peu plus longtemps. Plus de 4 minu­tes en tout cas, en l’absence d’illumination à la lampe à polymériser. Cela peut s’avérer un peu long pour un élément unitaire et réclamer quelques précautions si l’on ne veut pas tout décoller lors de l’élimination des excès.

+

• Présentation pratique et confortable

• Mode d’emploi extrêmement simple

• Bonnes propriétés physiques annoncées

• Temps de prise un peu long

-

• Performances à long terme ?

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• 187 € le kit intro de 2 seringues de 5 ml (blanc + dentine) + 20 embouts mélangeurs