Agnès BLOCH-ZUPAN - Clinic n° 05 du 01/05/2015
 

Clinic n° 05 du 01/05/2015

 

3 questions à

PASSIONS

CATHERINE BIGOT  

Présidente du conseil scientifique international de l’association Hypophosphatasie Europe. Chirurgien-dentiste et professeur à la faculté de chirurgie dentaire de l’université de Strasbourg. Elle soigne, en tant que praticien hospitalier, des patients du Centre de référence des manifestations odontologiques des maladies rares, à Strasbourg, et mène des activités de recherche au sein de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire d’Illkirch.

Pourquoi vous êtes-vous investie dans ce combat ?

Lorsqu’on travaille en odontologie pédiatrique et en biologie du développement, il est tout à fait naturel de s’intéresser aux causes des anomalies dentaires dans les maladies génétiques et rares. L’hypophosphatasie est, de ce point de vue, une maladie emblématique car l’un des premiers signes cliniques pouvant conduire à son diagnostic est la perte prématurée des dents temporaires. La personnalité de Steve Ursprung, son charisme, sa persévérance et la pertinence de son engagement ont fait le reste. Je me suis investie dans le conseil scientifique de l’association dès 2005 et le préside maintenant. Donner une assise scientifique à l’association était primordial pour sa crédibilité et sa visibilité !

Quels sont les symptômes dentaires de l’hypophosphatasie ?

Tous les tissus de la dent peuvent être touchés, en fonction de la sévérité de la maladie. La dent mais aussi l’attache de la dent à l’os alvéolaire sont presque toujours modifiées, même dans les formes modérées de la maladie. D’autres signes, moins visibles, peuvent également être observés au niveau de la dentine et du développement de l’émail.

Qu’aimeriez-vous dire à vos confrères chirurgiens-dentistes ?

Ils sont souvent les premiers à pouvoir poser le diagnostic de cette maladie. S’ils constatent des anomalies de développement des dents, ils ne doivent surtout pas rester en questionnement ! Le mieux est de prendre contact avec le médecin généraliste ou le pédiatre des patients concernés, de même qu’avec les centres de référence des maladies rares, pour que les patients puissent bénéficier au plus tôt d’une prise en charge globale et adaptée.

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