Rôle mécanique du cerclage cervical par une couronne - Clinic n° 06 du 01/06/2015
 

Clinic n° 06 du 01/06/2015

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Sur les dents dépulpées et couronnées, le cerclage cervical est assuré par des parois de dentine coronaire résiduelles quasi parallèles enveloppées par la couronne pour produire un effet protecteur, en réduisant les contraintes à l’intérieur de la dent. Les hauteurs minimales de cerclage requises pour améliorer significativement la résistance à la fracture sont de 2 et 3 mm. Il a été montré que les contraintes concentrées dans la zone cervicale des dents diminuent quand la...


Sur les dents dépulpées et couronnées, le cerclage cervical est assuré par des parois de dentine coronaire résiduelles quasi parallèles enveloppées par la couronne pour produire un effet protecteur, en réduisant les contraintes à l’intérieur de la dent. Les hauteurs minimales de cerclage requises pour améliorer significativement la résistance à la fracture sont de 2 et 3 mm. Il a été montré que les contraintes concentrées dans la zone cervicale des dents diminuent quand la hauteur du cerclage augmente, indépendamment du matériau du tenon. L’objet de cette étude est d’évaluer, par la méthode des éléments finis, l’effet de différentes hauteurs de cerclage sur la distribution des contraintes sur une première prémolaire restaurée avec un tenon fibré collé et une couronne tout céramique.

Matériel et méthode

Les quatre modèles solides informatiques obtenus reproduisent une première prémolaire maxillaire dépulpée et ses tissus de soutien. Ils représentent quatre préparations différentes pour des restaurations corono-radiculaires avec des hauteurs de 0, 1, 2 et 3 mm de dentine coronaire résiduelle. Deux tenons fibrés et un moignon de reconstitution en composite par dent sont coiffés d’une couronne en céramique. Une première série de tests est conduite in vivo par l’application d’une force oblique sur la face vestibulaire d’une couronne de prémolaire maxillaire naturelle pour la comparer à une seconde série réalisée sur les modèles informatiques avec une force de 200 N appliquée sur les faces vestibulaires selon une direction de 45° par rapport aux grands axes. Les contraintes sont mesurées sur les racines, le moignon coronaire, le tenon en fibres de verre, la couronne, la couche de ciment entre la couronne et le moignon et la couche d’adhésif entre le moignon et la dentine.

Résultats et discussion

Malgré des hauteurs différentes de cerclage, tous les modèles informatiques montrent des distributions semblables de contraintes dans les racines, plus élevées au niveau du congé cervical. Dans les moignons en composite, une contrainte plus élevée est observée quand le cerclage est absent (hauteur : 0 mm). La distribution des contraintes dans la couronne et les tenons fibrés ne diffère pas entre les modèles. Les valeurs des contraintes aux interfaces adhésives diminuent avec l’augmentation des hauteurs de cerclage, réduisant ainsi la probabilité d’un échec clinique.

L’ESSENTIEL

Les résultats de la présente étude, qui utilise la méthode des éléments finis, indiquent que la hauteur d’un cerclage cervical d’une préparation dentaire périphérique n’influence pas considérablement l’état des contraintes dans la structure du cerclage lui-même ou dans la racine. Les contraintes les plus élevées se situent dans les congés cervicaux, dans le premier millimètre du cerclage. En l’absence de cerclage, la contrainte de traction observée dans le moignon en composite est significativement plus élevée que celle observée avec un cerclage. Néanmoins, elle ne dépasse pas la résistance du matériau composite du moignon. Dans tous les modèles testés, la distribution des contraintes est semblable dans la couronne en céramique et le tenon fibré.

En fait, les parties les plus fragiles des modèles informatiques testés sont les interfaces adhésives et le décollement est donc la cause d’échec la plus probable.

Dans les modèles sans cerclage, les contraintes aux interfaces adhésives moignon/couronne et tenon/racine aussi bien qu’aux interfaces tenon/moignon et moignon/racine sont dangereusement proches de la résistance de ces interfaces. Elles diminuent avec l’augmentation de la hauteur des cerclages.