Les échecs implantaires - Clinic n° 09 du 01/10/2015
 

Clinic n° 09 du 01/10/2015

 

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Contexte

Il peut être difficile d’identifier la cause de l’échec implantaire. Il peut être causé non seulement par un problème primaire mais aussi par une perte d’os marginal autour de l’implant qui peut continuer après la mise en place et créer un échec secondaire. La fréquence des échecs primaires est de l’ordre de 1 à 2 % dans la plupart des rapports cliniques. L’échec secondaire est habituellement précédé d’une résorption osseuse marginale mais le...


Contexte

Il peut être difficile d’identifier la cause de l’échec implantaire. Il peut être causé non seulement par un problème primaire mais aussi par une perte d’os marginal autour de l’implant qui peut continuer après la mise en place et créer un échec secondaire. La fréquence des échecs primaires est de l’ordre de 1 à 2 % dans la plupart des rapports cliniques. L’échec secondaire est habituellement précédé d’une résorption osseuse marginale mais le traumatisme des tissus peut aussi jouer un rôle. Une revue de la littérature scientifique a été faite pour évaluer les facteurs pouvant contribuer aux échecs des implants dentaires ostéo-intégrés.

Méthodes

La recherche électronique a concerné des publications à partir de 2004 apparaissant dans la base de données PubMed. Dans un processus de revue en deux parties, 311 publications répondant aux critères d’inclusion ont été identifiées. Les résultats ont été divisés en facteurs liés à la chirurgie, au site, au patient, à l’implant, à la prothèse et à d’autres origines.

Résultats

En ce qui concerne les facteurs liés à la chirurgie, ont été évalués la prescription d’une antibiothérapie prophylactique, la condensation osseuse comparée au forage osseux, le protocole spécifique de forage osseux, l’expansion de crête par piézochirurgie, les complications, l’utilisation d’un guide chirurgical, les sites alvéolaires frais ou cicatrisés, la mise en place immédiate avec ou sans pathologie péri-apicale, la profondeur de poche, les problèmes liés à la crête et aux ostéotomes et l’expertise chirurgicale du praticien. Les taux d’échecs des implants augmentaient lorsque le torque d’insertion était faible pour des implants qui devaient être mis en charge immédiatement ou précocement, lorsque la technique était non enfouie, lorsque la mise en charge était immédiate et, aussi, lorsque les praticiens étaient inexpérimentés.

Les facteurs liés au site qui ont été évalués incluaient l’implantation au maxillaire ou à la mandibule et le secteur. Les taux d’échecs implantaires augmentaient quand les implants étaient insérés au maxillaire ou dans le secteur postérieur.

Les facteurs liés au patient comprenaient le sexe, l’âge, le tabagisme, l’état parodontal, la qualité de l’os, le volume osseux, le bruxisme, le nombre de dents présentes, l’origine ethnique, l’hygiène orale, la présence d’un lichen plan et l’état de santé du patient. Les taux d’échecs implantaires élevés étaient associés à la mise en place d’implants chez les gros fumeurs, chez les patients avec un os cortical fin ou très fin et un os trabéculaire dense ou très peu dense, de bonne ou de faible résistance et avec un volume osseux faible.

Les facteurs liés à l’implant lui-même correspondaient à la longueur de celui-ci, à sa stabilité initiale, au fait qu’il soit à spires ou cylindrique, au type et/ou au design des spires, au nombre d’implants utilisés, à la surface implantaire, à la mise en place angulée ou axiale des implants, à l’utilisation d’implants en une ou deux pièces, à l’utilisation d’implants larges ou de deux implants et au temps écoulé depuis la mise en place de l’implant. Les facteurs augmentant l’échec implantaire étaient formés par les implants courts, le nombre le plus élevé d’implants posés, le manque de stabilité primaire de l’implant, le plus petit diamètre des implants et l’utilisation d’implants cylindriques sans spires.

Parmi les facteurs prothétiques, on trouve la mise en charge occlusale ou non occlusale, les prothèses vissées ou scellées, le type de prothèse, les prothèses fixées mandibulaires sur 2 ou 4 implants, le rapport couronne/implant, la liaison des implants entre eux, le nombre d’implants pour les prothèses complètes supra-implantaires, le type d’attachement des prothèses complètes, le design des piliers, la mise en charge immédiate, précoce ou différée et la structure prothétique. Des taux plus élevés d’échecs ont été associés à des restaurations prothétiques par des prothèses complètes implanto-portées, à la mise en charge immédiate et à l’extraction-implantation immédiate.

D’autres facteurs ont été étudiés pour leur relation à l’échec implantaire : la contamination avec ou sans guide préfabriqué, la mise en charge orthodontique contrôle ou immédiate, une élévation de sinus interne sans matériau de comblement ou une implantation dans de l’os maxillaire postérieur natif, la raison de l’extraction de la dent et une crête maxillaire édentée étroite ou large. Aucun de ces facteurs n’était relié à une augmentation du taux d’échecs implantaires.

En plus des facteurs pour lesquels de nombreuses publications étaient disponibles et dont les données ont pu être évaluées, quelques études plus récentes suggèrent que les nouveaux implants modérément rugueux donnent de bons résultats. Ils permettent d’avoir des résultats similaires, qu’ils soient placés au maxillaire ou à la mandibule, chez des fumeurs ou des non-fumeurs. Les implants courts de ce type présenteraient des résultats similaires à des implants plus longs.

APPLICATION CLINIQUE

Les implants devraient pouvoir permettre une fonction normale pendant plusieurs décennies, surtout depuis qu’ils sont posés chez des personnes jeunes. Pour augmenter leur durée de vie, il est important de connaître ce qui contribue ou cause leur perte. Des approches pour allonger leur temps de fonction pourront ainsi être élaborées.