Préoccupations d’un nouveau doyen - Clinic n° 09 du 01/10/2015
 

Clinic n° 09 du 01/10/2015

 

C’est mon avis

Caroline BERTRAND  

Doyen de l’UFR d’odontologie de Bordeaux

S’engager dans la fonction de doyen ne fut pas une décision facile à prendre. Étais-je prête à assumer une telle responsabilité au service de tous ? La vision que je portais sur notre triple mission était-elle partagée ? Cette décision n’avait de sens que si une équipe solide, soudée et motivée s’engageait à mes côtés.

Nos propositions ont fait consensus, ce qui donne toute la légitimité pour les mener à bien.

« Par quoi vas-tu commencer ? »...


S’engager dans la fonction de doyen ne fut pas une décision facile à prendre. Étais-je prête à assumer une telle responsabilité au service de tous ? La vision que je portais sur notre triple mission était-elle partagée ? Cette décision n’avait de sens que si une équipe solide, soudée et motivée s’engageait à mes côtés.

Nos propositions ont fait consensus, ce qui donne toute la légitimité pour les mener à bien.

« Par quoi vas-tu commencer ? » fut la première question posée après mon élection. J’ai répondu : « Par la réforme de la 6e année », ce qui est fait. Mais très vite, j’ai compris que tous les dossiers allaient devoir être gérés en même temps ! C’est ce qui rend cette fonction si passionnante, diversifiée et humainement enrichissante grâce aux nombreuses rencontres qu’elle génère.

Comme tous mes collègues des 16 UFR* d’odontologie, je dois garantir le meilleur fonctionnement possible dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint qui impose une vigilance constante. Par exemple, nous sommes sensibles à la demande étudiante concernant le coût des études et nous continuerons à prendre en charge une trousse de TP dès la 2e année tant que notre dotation nous le permettra ; mais tout le monde doit comprendre que nous ne pourrons jamais cautionner une baisse de qualité de l’enseignement dont nous sommes les garants. À ce titre, nous ne pouvons que nous inquiéter des récents développements d’établissements privés et des stratégies de contournement de la PACES*.

Une autre source de préoccupation reste le recrutement des futurs hospitalo-universitaires. Nous devons donner envie car cette carrière est passionnante, mais le parcours pour devenir enseignant, chercheur, praticien hospitalier devient de plus en plus exigeant et nous devons afficher plus de lisibilité pour les jeunes collègues qui hésitent encore à s’engager. En effet, certaines sous-sections cliniques se heurtent à des difficultés de recrutement du fait de l’attractivité de l’activité en libéral ou en salariat dans des institutions et nous devons être capables de conserver, au sein de la communauté hospitalo-universitaire, des cliniciens de haut niveau en leur offrant des conditions d’exercice et un plateau technique performants, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas aujourd’hui.

Avec une cohorte d’une centaine d’étudiants par promotion, intégrant le recrutement issu du numerus clausus de Bordeaux, des universités voisines en Limousin, Poitou-Charentes et un fort contingent de DOM-TOM, l’UFR d’odontologie est un centre de formation important. Le passage à la LRU* puis la fusion de 3 des 4 universités bordelaises en un grand établissement, l’Université de Bordeaux, ont profondément impacté la vie de notre UFR. Certes nous restons une UFR à caractère dérogatoire mais nous sommes désormais intégrés dans un collège des sciences de la santé regroupant 3 UFR (médecine, pharmacie, odontologie) et 2 instituts (thermalisme et santé publique). Le directeur du collège et ceux des différentes composantes ont tous la volonté de voir réussir cette nouvelle structure et collaborent activement dans les différents dossiers que nous devons défendre devant nos tutelles.

L’autre point particulier à Bordeaux concerne notre futur déménagement sur le site de Carreire prévu en 2018, à proximité des autres UFR de santé et de l’ISPED*, des laboratoires de l’université ou des structures de recherche INSERM*, mais également de l’hôpital Pellegrin. Il s’agit d’un chantier très important pour nous car il contribuera à nous doter d’un outil de travail moderne qui nous permettra de faire jouer toutes les synergies en adéquation avec nos missions : enseignement, clinique, recherche.

  • * INSERM : Institut national de la santé et de la recherche médicale ; ISPED : Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement ; LRU : loi « libertés et responsabilités des universités » ; PACES : première année commune aux études de santé ; UFR : unité de formation et de recherche.