Un espace zen pour un praticien à 100 à l’heure - Clinic n° 09 du 01/10/2015
 

Clinic n° 09 du 01/10/2015

 

Équipe et Espace

Alexandra DURAND  

Dan Millman écrivait : « Le secret du changement consiste à concentrer son énergie pour créer du nouveau, et non pas pour se battre contre l’ancien. » De l’énergie et de la persévérance, le docteur Éric Dumolard en a eu besoin pour faire évoluer sa carrière professionnelle. Un jour, ce fut le grand pas. Le praticien a « troqué » son ancien cabinet d’omnipratique contre un nouveau cabinet, flambant neuf ! Un projet dans lequel il a mis beaucoup de cœur et d’énergie. Pour nous, il revient sur cette expérience.

« Avoir mon propre cabinet, à mon image… C’est un rêve qui habitait un petit coin de ma tête depuis que je suis chirurgien-dentiste », s’exclame Éric. « Et si je déménageais, si j’agrandissais ma structure pour créer un nouveau cabinet ? » En août 2014, il inaugure 175 m2 d’espace dentaire à la périphérie de Lyon.

Tout jeune, Éric ne manque déjà pas d’ambition. Un ami de son père lui donne l’envie de faire ce métier. Il quitte les bancs de la faculté d’odontologie de Clermont-Ferrand avec son précieux sésame en poche en 1988 et commence à faire ses armes en tant que collaborateur aux côtés d’un praticien auvergnat, à Clermont-Ferrand. Il poursuit en effectuant 4 ans de collaboration dans un cabinet lyonnais. Puis, en 2004, il rachète la patientèle d’une praticienne qui part à la retraite. Quelques années plus tard, le jeune praticien entame des travaux pour rajeunir les 65 m2 de sa structure. Parallèlement à son exercice, Éric Dumolard se spécialise en parodontologie, en implantologie et en esthétique du sourire.

Repenser son exercice…

Tout se passe à merveille, sauf que le cabinet montre ses limites. L’ergonomie n’est pas satisfaisante. La structure ne se prête guère au flux de patients. Et puis, le praticien ne dispose pas d’un espace suffisant pour faire appel à une collaboratrice qui pourrait soulager ses journées trop chargées. Enfin, il lui manque une salle consacrée à la chirurgie. À cela s’ajoute le fait qu’Éric Dumolard n’est pas propriétaire des murs, que la question de la mise en conformité des cabinets médicaux pour accueillir les personnes en situation de handicap commence à faire débat, que la structure manque de luminosité… Autant de raisons qui incitent le praticien à repenser son exercice. D’autant plus que le contexte professionnel évolue. La profession subit de nombreuses pressions avec l’émergence des cabinets low cost et l’influence des complémentaires santé. Éric Dumolard se forge alors une intime conviction : « Il faut viser une qualité de service importante pour les patients. L’alliance des compétences semble être un excellent moyen de pérenniser l’exercice libéral. »

Pour faire face à ces problématiques, le praticien se met à la recherche d’une nouvelle structure qui lui permette de repartir sur une feuille blanche. « Après 10 années passées dans le même cabinet, j’avais envie d’un renouveau. Je souhaitais me développer. »

Un projet long et stressant

Il découvre une maison d’habitation avec jardin en vente à la périphérie de Lyon : « Pourquoi pas là ? C’est exactement l’esprit zen que je souhaite donner à mon cabinet », pense-t-il. La bâtisse est grande, lumineuse, un peu excentrée. Elle possède 5 places de parking. L’accès est au rez-de-chaussée… Lors de la visite, c’est le coup de cœur. Le praticien perçoit immédiatement le potentiel des lieux : « C’était le local parfait pour installer une ambiance détendue et familiale. »

Le Dr Dumolard se met au travail. Dès la signature définitive en 2012, le projet prend forme : « J’ai pensé à l’ergonomie et au cahier des charges. Puis, j’ai passé la main à un architecte spécialisé dans les cabinets dentaires pour les plans techniques et l’agencement. » Il suit parallèlement une formation non clinique auprès d’un consultant qui l’aide aussi dans sa réflexion sur la conception de son nouveau lieu d’accueil. Quelques mois plus tard, les travaux débutent.

Le cabinet ouvre enfin ses portes en août 2014 : « Je n’ai pas réalisé tout de suite ce qui m’arrivait. je commence seulement à sortir la tête de l’eau », raconte le praticien en se remémorant les 2 années écoulées et leur lot d’inquiétudes. Mais cette période difficile a eu le mérite de resserrer les liens avec son assistante depuis 5 ans, Dominique : « On continuait à gérer les patients en parallèle du déménagement. Cela représentait beaucoup de travail et de stress sur une longue période. Nous avons fait preuve de courage et nous y sommes arrivés, ensemble. »

Un espace de « zénitude »

Le résultat est au rendez-vous. À l’extérieur, le cabinet s’apparente à une maison : jardin japonais, terrasse avec mobilier, espaces fleuris. Une belle entrée en matière. L’intérieur appelle à la sérénité, que ce soit dans l’aménagement des pièces, grâce aux matériaux utilisés ou à la décoration. On contemple de vastes espaces avec une banque d’accueil. Le sol est recouvert d’un parquet clair et brillant. Le mobilier est design, flashy. L’ensemble est valorisé par de grandes baies vitrées qui laissent pénétrer la lumière. Le nouveau cabinet compte trois fauteuils, un bloc de chirurgie, une salle de communication et un équipement de pointe. Le praticien travaille avec l’aide d’un laser et d’un cone beam.

L’ambiance « comme chez soi » qui se dégage plaît aux patients comme à l’équipe : « On a plaisir à venir travailler. L’ambiance est au rendez-vous ! Nous rions tout le temps et les patients le ressentent. Cette bonne humeur ne nous empêche pas de nous montrer sérieux dans notre travail » lance Dominique. « L’ambiance, c’est primordial, ajoute Éric. C’est détendu comme dans un salon de coiffure chez nous. On propose des livres, des boissons chaudes aux patients. On les écoute et on s’occupe d’eux. Nous ne sommes pas là uniquement pour les soigner. Et cet état d’esprit, le nouveau cabinet s’y prête totalement. »

L’équipe s’agrandit

« Ce changement d’environnement a considérablement modifié ma qualité de vie au travail. Je ne regrette absolument pas ce choix », souligne Éric Dumolard. L’agrandissement du cabinet lui a permis, comme prévu, d’étoffer son équipe. Johanna, une nouvelle assistante plus orientée vers la clinique, vient de rejoindre Dominique qui est plus orientée « administratif ». En plus des stagiaires que l’omnipraticien forme tout au long de l’année, une nouvelle collaboratrice pourrait rejoindre prochainement le cabinet lyonnais : « C’est important pour moi de partager mon savoir. Il y a beaucoup de rétention d’informations dans notre profession. Je ne souhaite pas travailler dans cet esprit mais, au contraire, transmettre. Pour moi, transmettre c’est aussi évoluer. »

Concernant l’avenir, Éric Dumolard ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Il reste beaucoup à faire. Pour le moment, j’ai besoin de prendre un peu de recul et de réorganiser mon exercice en intégrant un nouveau praticien dans cette aventure. »

On aime

Le jardin japonais et l’espace terrasse pour la détente des patients ou de leurs accompagnateurs.