Effet du platform switching sur l’os péri-implantaire - Clinic n° 02 du 01/02/2013
 

Clinic n° 02 du 01/02/2013

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Le tissu conjonctif péri-implantaire est riche en fibres de collagène. L’orientation de ces fibres et la stabilité de l’interface tissus mous/implant sont importantes pour la préservation de l’os crestal. Il a été montré que le concept « platform switching » (PS) entraîne une moindre perte osseuse marginale par comparaison aux implants « non-platform switched » (NPS), mais la direction des fibres de collagène autour des implants PS demeure inconnue. L’objet de cette...


Le tissu conjonctif péri-implantaire est riche en fibres de collagène. L’orientation de ces fibres et la stabilité de l’interface tissus mous/implant sont importantes pour la préservation de l’os crestal. Il a été montré que le concept « platform switching » (PS) entraîne une moindre perte osseuse marginale par comparaison aux implants « non-platform switched » (NPS), mais la direction des fibres de collagène autour des implants PS demeure inconnue. L’objet de cette étude pilote est de décrire la direction des fibres de collagène au niveau de la crête osseuse autour des implants PS et NPS.

Matériel et méthode

Cette étude préliminaire est conduite sur 3 chiens chez lesquels sont placés 12 implants (6 PS et 6 NPS), à 1 mm en dessous du niveau osseux crestal selon un protocole chirurgical à une étape. Sur les implants « platform switched », dont la plateforme a un diamètre de 4 mm, les piliers implantaires ont un diamètre de 3,4 mm. Les animaux sont sacrifiés à la 18ème semaine. Chaque spécimen prélevé, constitué d’un implant et son pilier, de tissu mou et de tissu dur, est sectionné selon son grand axe en 2 moitiés dont une est sectionnée transversalement au niveau de l’os crestal. Tous les spécimens sont colorés et examinés sous microscope optique. Les valeurs des résorptions verticales de l’os en mésial et en distal sont enregistrées et comparées entre les spécimens PS et NPS.

Résultats et discussion

Autour des implants du groupe PS, la distance moyenne entre l’interface implant/pilier et le contact implant/os le plus cervical est de 0,32 mm. Autour des implants NPS, cette distance moyenne est de 1,81 mm. Une différence significative de résorption osseuse marginale a donc été constatée entre les 2 types de spécimens. Dans tous les spécimens, des liasses denses de fibres de collagène perpendiculaires aux implants (radiales en vue hori­zontale) sont observées, provenant des tissus mous environnants. Au niveau de l’os crestal, ces paquets de fibres modifient leur trajet près de la surface de l’implant pour adopter un arrangement circulaire. Tous les spécimens du groupe PS montrent des fibres circulaires au niveau de la plateforme de l’implant alors que tous les implants NPS les montrent au niveau du 1er filet de l’implant. Plus d’études cliniques et histologiques sont nécessaires pour corroborer ces résultats préliminaires.

L’ESSENTIEL

Les fibres de collagène du tissu conjonctif qui est en contact avec l’implant au niveau crestal sont disposées en cercles autour de l’implant et proviennent principalement de celles qui sont perpendiculaires à l’implant et qui changent d’orientation lorsqu’elles rencontrent sa surface.

La différence de diamètre pouvant exister entre la base d’un pilier implantaire et la plateforme d’un implant plus large (concept du platform switching) peut créer un facteur de rétention mécanique pour les fibres circulaires qui demeurent autour et au niveau de la plateforme des implants platform switched (PS) alors que, par comparaison, les implants non-platform switched (NPS) montrent une orientation circulaire des fibres, plus loin, au niveau du premier filet de l’implant. La différence de diamètre entre la plateforme de l’implant et la base du pilier semble donc stabiliser les fibres circulaires à un niveau plus cervical et peut donc prévenir une résorption osseuse par comparaison avec les implants NPS. La faible taille de l’échantillon utilisé dans cette étude ainsi que le fait qu’il s’agit d’une expérimentation animale constituent des limites à cette étude et ses conclusions doivent être transposées avec précaution en pratique clinique.