Mou et mat - Clinic n° 02 du 01/02/2013
 

Clinic n° 02 du 01/02/2013

 

Silginat® (Kettenbach)

NOUVEAUX PRODUITS

J’ai essayé

Marc APAP  

Un nouveau silicone par addition pour remplacer l’alginate, qui succède au sympathique Kettosil® de la marque allemande Kettenbach. Parviendra-t-il à remplacer son prédécesseur avec le même talent ?

Le Silginat® est un silicone par addition en cartouches pour malaxeur automatique ou pistolet mélangeur. Conçu comme substitut de l’alginate, il succède au Kettosil® de la société allemande Kettenbach. J’avais testé ce joli produit vert en son temps et l’avais bien apprécié. L’alginate demeure, malgré une manipulation désagréable et une mauvaise stabilité dimensionnelle, le matériau de choix pour les moulages d’étude, les empreintes antagonistes dans les grandes reconstitutions orales, la prothèse adjointe ou l’orthodontie. Les seuls matériaux proposés aujourd’hui pour le remplacer sont à base de silicone. Dérivés de ceux destinés aux empreintes de précision, ils sont beaucoup plus souples que ces derniers, avec un temps de prise rapide et un prix de revient réduit.

Pratiques mais peu hydrophiles

Plus propres que l’alginate et plus vite mis en œuvre grâce aux malaxeurs automatiques, ils permettent non seulement de différer la coulée des modèles mais également de réaliser des duplicatas en plusieurs exemplaires si on le souhaite. Le Kettosil® était un produit fort agréable avec un rendu très acceptable et un minimum de tirages. Car le plus gros inconvénient de ce genre d’élastomère est sa relative imprécision au-delà des régions dentaires : très peu hydrophile et doté d’une importante inertie, il ne fuse pas aussi volontiers que les hydrocolloïdes au contact des gencives, des muqueuses et du palais.

Le Silginat® reste, comme son aîné, disponible en boudins d’aluminium à installer dans les cartouches spécifiques de la marque. Celles-ci sont compatibles avec tous les malaxeurs du marché, mais ne reçoivent qu’un seul type d’embout mélangeur, en plastique vert.

Scanner possible

Le nouveau produit est rose pâle. Sur la boîte figure une étiquette indiquant qu’il est compatible avec les systèmes de scanner : une fois pris, il a un aspect mat qui permet un traitement numérique de l’empreinte, technique encore peu répandue notamment dans notre pays mais peut-être d’avenir. Le matériau est très mou au départ, avec une consistance onctueuse fort agréable. Il faut éviter de le toucher au sortir de l’embout mélangeur car il est très salissant et le reste longtemps, sans doute en raison des additifs qui lui donnent sa matité. Le fabricant annonce un temps de travail de 1 minute 30, et à peu près la même durée pour le séjour en bouche.

Résultats décevants

Le démoulage s’effectue sans difficulté, l’élastomère passant de cette phase extrêmement molle au départ à une fermeté relativement importante en fin de réticulation. Le passage des contre-dépouilles s’effectue parfois avec quelques efforts car il ne se déchire pas facilement. Malheureusement, si la précision des moulages s’est avérée satisfaisante au niveau des structures dures, elle a révélé de nombreuses imperfections et des manques dans les régions cervicales linguales et palatines notamment. Malgré l’insertion des porte-empreintes d’un geste régulier, sans changement de direction, et leur maintien immobile durant la prise, mes résultats ont été finalement assez décevants concernant l’enregistrement des tissus mous.

+

• Consistance agréable

• Temps de prise rapide

-

• Beaucoup de tirage

• Prix de revient élevé

• Rigidité importante après la prise

• Tissus mous mal enregistrés

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• 90 € environ le réassort de 2 Q 362 ml