Fabriquer ses prothèses dans son cabinet dentaire - Clinic n° 04 du 01/04/2013
 

Clinic n° 04 du 01/04/2013

 

QU’EN DITES-VOUS ?

3 omnipraticiens s’expriment sur leur façon d’exercer depuis qu’ils ont acquis un appareil CFAO.

JE SIMPLIFIE LA VIE DE MES PATIENTS

J’ai acquis tout le matériel nécessaire pour réaliser moi-même des prothèses dans mon cabinet il y a 2 ans. J’ai fait ce choix car j’essaie toujours de me mettre à la place de mes patients. C’est ainsi que j’ai remis en question ma façon de soigner il y a une quinzaine d’années parce que je n’étais pas satisfait du taux de récidive. Cela m’a conduit à développer une ­approche plus médicale de la dentisterie et de la sécurité sanitaire. Aujourd’hui, les nouvelles technologies permettent de prendre davantage en compte l’intérêt du patient. Nous pouvons travailler avec plus de sécurité, supprimer les contraintes d’une dent provisoire et éviter de mettre en bouche des métaux lourds puisque les dents sont en céramique pure. Ces dents sont aussi facilement personnalisables. Toutefois, les fabricants proposent maintenant une telle gamme de dégradés de teintes que je maquille de moins en moins. De plus, le fait qu’un seul rendez-vous suffise simplifie la vie de mes patients qui, pour la plupart, travaillent dans le quartier d’affaires de Monaco et voyagent beaucoup.

UNE DENTISTERIE DIFFÉRENTE

Je me suis lancé il y a 1 an en investissant dans un appareil Cerec après avoir acquis un laser l’année précédente. Un forum sur Internet m’a aidé à me décider, puis ensuite à me former. La phase d’apprentissage n’est pas très évidente car il faut prendre en compte de nombreux paramètres. Mais avec l’aide de confrères, une fois tout cela intégré, ce n’est que du bonheur ! Je suis autonome, je n’utilise plus de métal, mes reconstitutions sont beaucoup plus esthétiques et précises. Je ne fais pratiquement plus que des collages qui sont bien plus fiables, esthétiques, et mieux tolérés que les scellements. Le temps passé à surveiller les retours du labo, à donner des rendez-vous à répétition, à envoyer des photos à mon prothésiste et à corriger les erreurs a disparu. Quasiment toutes les reconstitutions sont effectuées dans la séance. Le laser est très complémentaire et me permet d’être optimal dans mon traitement. J’obtiens de belles attaches de gencive.

Aujourd’hui, je pratique une dentisterie différente, je suis vraiment indépendant et le patient peut coopérer. Construire la prothèse avec lui et obtenir son agrément directement sont des avantages énormes. Les patients manifestent généralement beaucoup d’intérêt et aiment regarder la fabrication.

REDYNAMISER MON EXERCICE

Ce type d’exercice s’est imposé à moi après que j’aie rencontré des difficultés avec les laboratoires de prothèses. Le prothésiste avec lequel j’avais toujours travaillé et qui est parti à la retraite m’a proposé de m’aider à me lancer. J’ai trouvé de nombreux avantages : l’autonomie, la traçabilité, la biocompatibilité… Aujourd’hui, il me suffit de 40 minutes pour préparer et poser un onlay en bouche. C’est usiné, précis, le collage est parfait de même que le mimétisme esthétique. Quand je dois réaliser un bridge ou une couronne compliquée, j’envoie les empreintes virtuelles au labo. J’ai complètement changé ma façon de travailler. Ma pratique est beaucoup moins invasive, plus économe en tissu.

Un autre avantage est de redonner du dynamisme à mon exercice après de nombreuses années de pratique. Les assistantes sont ravies car elles ­apprennent le maquillage et, comme les rendez-vous sont plus longs, elles sont moins occupées par la stérilisation. J’ai un deuxième fauteuil qui me permet de prendre une urgence quand un usinage est en cours.

La 3D permet aussi de prévoir la couronne avant de poser l’implant. C’est plus logique. En même temps que la prise d’empreinte, je visualise la future couronne, je connais le diamètre de l’implant qui sera nécessaire et je regarde ensuite si c’est adapté à l’os. Les compromis esthétiques sont donc ­effectués en fonction de l’os.