Gestion esthétiquepost-traumatique en secteur antérieur - Clinic n° 01 du 01/01/2016
 

Clinic n° 01 du 01/01/2016

 

Le cas clinic

Frédéric COURSON*   Laura JAUSEAU**   Éric BONTE***  

Présentation du cas clinique

À la suite d’un traumatisme, une patiente âgée de 18 ans présente une fracture non compliquée (sans implication pulpaire) du tiers occlusal de 21. Le fragment ayant été récupéré, il lui est proposé de réassembler ce fragment sur la 21 dont les tests de vitalité sont positifs.

Prise en charge thérapeutique

Les avantages du collage du fragment dentaire sont nombreux : forme et teinte de la dent reconstituée préservées, assemblage solide supportant un ancrage orthodontique, guide antérieur retrouvé naturellement. En revanche, quelques écueils seront à éviter : mauvais repositionnement du fragment et mauvaise gestion esthétique du joint collé. Un assemblage par adhésif amélo-dentinaire MR2 et composite fluide est choisi. La gestion esthétique du joint sera assurée par un composite micro-hybride.

Séquence thérapeutique

Première étape : collage du fragment

Après anesthésie et mise en place d’un champ opératoire, un premier essai de repositionnement est mené : une position stable du fragment doit être obtenue. Un sablage de la 21 sous aspiration à haute vélocité est réalisé (dépollution des surfaces) ainsi qu’un sablage du fragment en cabine à l’oxyde d’alumine 50 µm.

Il est suivi d’un rinçage et d’une désinfection de la dent et du fragment par une solution de chlorhexidine à 0,12 %.

Puis un mordançage du fragment (acide orthophosphorique à 37 %) est effectué, suivi d’un rinçage, d’un séchage et d’une application de l’adhésif amélo-dentinaire (OptiBond(r) FL, Kerr). Il ne faut pas le photopolymériser mais le conserver à l’abri de la lumière. Après insertion de 15 mm de matrice métallique fine en mésial et distal de la 21 afin de protéger les dents voisines pendant le mordançage, la même séquence adhésive sur la 21 sans photopolymériser l’adhésif amélo-dentinaire est pratiquée.

Une goutte de composite fluide de teinte A2 (Core.X™ flow, Dentsply) est déposée sur le bord libre et le fragment dentaire est ensuite appliqué sur la 21, comme lors de l’essai. Les excès de composite fluide sont répartis puis éliminés à l’aide d’une microbrossette. L’ensemble peut alors être photopolymérisé sur toutes ses faces.

Seconde étape : gestion esthétique du joint et du bord libre

Une gorge est préparée à l’aide d’une grosse fraise boule FG diamantée de part et d’autre du joint collé et un biseau à la fraise flamme est réalisé au niveau du défaut du bord libre.

Un protocole adhésif est conduit sur les zones préparées.

Un composite « émail » teinte E1 (Ceram X(r) Duo, Dentsply) est ensuite appliqué puis polymérisé. Après dépose de la digue, un polissage à la fraise flamme bague rouge et à l’aide de disques Sof-Lex™ (3M) est réalisé, ainsi qu’une vérification de l’occlusion.

Alternatives thérapeutiques

• Stratification directe au composite.

• Réalisation d’un mock-up puis d’une clé en silicone guidant la stratification en composite.

• Élément partiel collé en céramique usinée ou pressée au laboratoire de prothèses.

En conclusion

Dans le cas de fracture amélo-dentinaire sans exposition pulpaire et lorsque le patient récupère le fragment, l’assemblage du fragment par collage sur la partie résiduelle de la dent constitue une option thérapeutique fiable et simple à mettre en œuvre..

À lire

Choudhary A, Garg R, Bhalla A, Khatri RK. Tooth fragment reattachment : an esthetic, biological restoration. J Nat Sci Biol Med 2015;6:205-207.

Weirock G, Koubi S, Tassery H. Les résines composites en technique directe : étapes clés. Réal Clin 2013.