Coercition, éducation, expérimentation… - Clinic n° 03 du 02/03/2016
 

Clinic n° 03 du 02/03/2016

 

CAP SUR LA PRÉVENTION

ENQUÊTE

Pourquoi ne pas pénaliser les patients qui ne vont pas chez le chirurgien-dentiste au moins une fois par an ? Pourquoi ne pas imposer un certificat de visite chez le chirurgien-dentiste pour l’entrée à l’école primaire ?

Le groupe de réflexion est resté divisé sur la réponse. « Ce genre de dispositif est une vraie fausse bonne idée. Je pense qu’elle accroît les inégalités sociales de santé », a estimé Jacques Wemaere, vice-président de l’UFSBD. « Ceux qui ne consultent pas n’iront pas plus. Ceux qui consultent iront encore plus. » Et Serge Fournier, président ordinal de la région Midi-Pyrénées, de renchérir contre « une mesure coercitive alors que nous sommes dans un principe éducatif ».

Pour Sophie Dartevelle, présidente de l’UFSBD, avant de parler de coercition, il faut « éduquer », mener « des campagnes de sensibilisation, au plus près des populations ». Jean de Kervasdoué, rappelant que « des populations de milieux plus défavorisés ne sont pas en bonne santé parce qu’elles ne font pas le lien entre leur comportement et leur santé », suggère d’expérimenter des solutions concrètes auprès de populations cibles. Pour mener des actions de prévention dans les milieux défavorisés, Jean de Kervasdoué estime qu’il faut des mesures inégalitaires. Il suggère au préalable d’expérimenter des solutions concrètes auprès de populations cibles.

Pour l’atelier « Cabinet du futur », la transformation de l’exercice par la technologie doit être accompagnée et ne doit pas être subie. « En opposition à la froideur des robots, l’élément essentiel qui est ressorti tout au long des échanges est le caractère humain de la profession qui doit être renforcé pour contrebalancer l’évolution vers le tout numérique », a affirmé le rapporteur, Julien Laupie, vice-président de l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD).