La « recertification » à l’ordre du jour - Clinic n° 03 du 02/03/2016
 

Clinic n° 03 du 02/03/2016

 

GRANDE CONFÉRENCE DE SANTÉ

Actu

Anne-Chantal de Divonne  

Lors de la Grande conférence de la santé du 11 février dernier, Manuel Valls s’est prononcé en faveur d’un mécanisme de « recertification » périodique pour les nouveaux praticiens inscrits à l’Ordre et pour les professionnels volontaires. Quelques jours plus tôt dans son livre blanc, l’Ordre des médecins appelait à réfléchir à l’idée d’une « recertification » des médecins sous sa houlette tous les 6 ans. Cette mesure resurgit alors que se pose la question...


Lors de la Grande conférence de la santé du 11 février dernier, Manuel Valls s’est prononcé en faveur d’un mécanisme de « recertification » périodique pour les nouveaux praticiens inscrits à l’Ordre et pour les professionnels volontaires. Quelques jours plus tôt dans son livre blanc, l’Ordre des médecins appelait à réfléchir à l’idée d’une « recertification » des médecins sous sa houlette tous les 6 ans. Cette mesure resurgit alors que se pose la question des compétences des praticiens formés à l’étranger. Huit internes qui avaient effectué leurs deux premiers cycles d’études de médecine à l’étranger puis qui avaient passé les épreuves classantes nationales (ECN) en France ont été suspendus au mois de novembre tant leurs compétences avaient été jugées insuffisantes. Cette question des compétences des praticiens formés à l’étranger a aussi été débattue dans le cadre du Grenelle de la santé bucco-dentaire. Avec la « recertification », l’objectif du Gouvernement est de mettre en place un « processus de labellisation par les pairs des compétences des professionnels de santé ». Il est aussi prévu que cet outil serve à « la validation des compétences des diplômés étrangers ». Les ordres nationaux et les universités interviendront dans les programmes de « recertification ».

Réforme de la formation

Dans le domaine de la formation initiale, le Premier ministre a indiqué qu’il voulait développer le système des passerelles. Les diplômés paramédicaux auront accès aux 2e et 3e années de médecine à partir de 2017. Il a aussi annoncé que la réforme du 3e cycle en cours pour les médecins serait étendue aux formations odontologiques et pharmaceutiques.

Parmi les 22 mesures annoncées, on notera que le Gouvernement veut :

• approfondir la culture d’interprofessionnalité chez les étudiants avec des temps de formation théoriques et pratiques regroupant les étudiants de différentes filières ;

• généraliser les outils numériques dans les formations en santé ;

• faire en sorte que tout étudiant en santé ait accès à une initiation à la recherche et favoriser l’acquisition d’une double compétence soignant-chercheur ;

• confier à moyen terme aux universités l’encadrement pédagogique des formations paramédicales ;

• prévenir les risques psychosociaux. L’objectif est de mettre en œuvre différentes démarches de sensibilisation des professionnels de santé aux facteurs de risque professionnels/psychosociaux afin de mieux prendre en compte le stress et l’épuisement professionnel ;

• développer les pratiques avancées. Le but est d’élaborer un cadre global pour former des professionnels paramédicaux en pratiques avancées et définir les conditions d’exercice de ces professionnels.