Comparaison entre deux méthodes de prises d’empreintes pour PAC maxillaires - Clinic n° 06 du 01/06/2016
 

Clinic n° 06 du 01/06/2016

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

En prothèse amovible complète (PAC), la précision des empreintes dépend des forces exercées durant l’insertion en bouche du porte-empreinte individuel (PEI) et la prise du matériau d’empreinte. Au maxillaire, le porte-empreinte peut être maintenu contre les tissus de soutien ostéo-muqueux par une pression digitale exercée par le praticien ou par la force d’occlusion exercée par le patient sur sa PAC existante utilisée comme porte-empreinte. L’étude présente a pour but de...


En prothèse amovible complète (PAC), la précision des empreintes dépend des forces exercées durant l’insertion en bouche du porte-empreinte individuel (PEI) et la prise du matériau d’empreinte. Au maxillaire, le porte-empreinte peut être maintenu contre les tissus de soutien ostéo-muqueux par une pression digitale exercée par le praticien ou par la force d’occlusion exercée par le patient sur sa PAC existante utilisée comme porte-empreinte. L’étude présente a pour but de comparer, en trois dimensions, les déplacements des tissus mous de soutien lors de la prise d’empreintes au maxillaire par ces deux méthodes.

Matériel et méthode

Cette étude porte sur 10 patients, édentés complets au maxillaire et porteurs d’une PAC depuis au moins une année. Trois modèles des surfaces édentées maxillaires sont fabriqués en élastomère (Ramitec Penta, 3M ESPE) pour chaque patient. Le premier modèle est obtenu par coulée directe dans l’intrados de la PAC existante et sert de référence. Les deux autres sont obtenus par prise d’empreintes avec un élastomère basse viscosité (Dimension Garant, 3M ESPE) et la base de la PAC existante en guise de porte-empreinte. Celle-ci est appliquée et maintenue sous pression soit par les doigts du clinicien, soit par le patient prié de fermer la bouche en position d’intercuspidie maximale. La géométrie des modèles est mesurée à l’aide d’un capteur optique 3D (Opto Top, Breuckmann).

Résultats et discussion

La jonction entre le palais dur et le palais mou agit comme un axe de rotation au cours de la prise d’empreinte. Des variations verticales significatives (≥ 1 mm) sont localisées aux deux tiers antérieurs de la voûte palatine durant la prise d’empreinte manuelle, et au tiers postérieur et autour des zones tubérositaires durant la prise d’empreinte sous pression occlusale. L’empreinte manuelle provoque des déplacements dont la moyenne est significativement supérieure à celle des déplacements résultant d’une empreinte sous pression occlusale. Celle-ci provoque des déplacements verticaux localisés dans les régions postérieures tandis que la pression manuelle provoque des déplacements verticaux localisés dans les deux tiers antérieurs de la voûte palatine. Il n’y a pas de différence significative dans les déplacements sur le plan sagittal.

L’ESSENTIEL

Le but de cette étude est de comparer les déplacements en trois dimensions des tissus de soutien lors d’empreintes d’un maxillaire totalement édenté, avec un porte-empreinte individuel (ici une PAC existante) chargé de matériau selon deux techniques de mise en place : pression manuelle du clinicien ou pression occlusale antagoniste. Dans les limites de cette étude, les résultats indiquent que l’utilisation des forces occlusales du patient pour maintenir le porte-empreinte sous pression jusqu’à la prise du matériau à empreinte peut être préférée. Les déplacements de l’interface base prothétique/tissus de soutien sont en effet significativement moins importants avec la technique d’empreinte sous pression occlusale qu’avec la technique manuelle. La direction des forces appliquées lors d’empreintes au maxillaire par les deux techniques peut expliquer cette différence. Alors que les forces appliquées manuellement sont dirigées vers le haut et légèrement vers l’arrière, les forces occlusales sont dirigées vers le haut et légèrement vers l’avant. Comme dans le cas de rebasages directs, les cliniciens devraient utiliser les forces d’occlusion du patient dès lors que le porte-empreinte est adapté à l’arcade antagoniste par ses surfaces occlusales.