Conception des PAC maxillaires stabilisées par des implants - Clinic n° 09 du 01/09/2016
 

Clinic n° 09 du 01/09/2016

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Les complications éventuelles d’une prothèse amovible complète (PAC) stabilisée par des implants peuvent être la perte d’un implant, la perte d’une vis, la fracture d’un attachement ou la fracture de la PAC. Elles peuvent survenir quand la base en résine est déformée par les charges fonctionnelles. Une déformation est plus susceptible de survenir quand la base est volontairement réduite pour améliorer le confort du patient, comme lors de la suppression du recouvrement...


Les complications éventuelles d’une prothèse amovible complète (PAC) stabilisée par des implants peuvent être la perte d’un implant, la perte d’une vis, la fracture d’un attachement ou la fracture de la PAC. Elles peuvent survenir quand la base en résine est déformée par les charges fonctionnelles. Une déformation est plus susceptible de survenir quand la base est volontairement réduite pour améliorer le confort du patient, comme lors de la suppression du recouvrement palatin au maxillaire. Le but de la présente étude est d’examiner et de comparer les contraintes de cisaillement dans deux types de PAC maxillaires stabilisées par des implants en fonction de leur nombre et leur distribution.

Matériel et méthode

L’étude est réalisée à partir d’un modèle de maxillaire complètement édenté. Deux PAC sont fabriquées, l’une comportant une voûte palatine en résine et l’autre étant dépourvue de ce recouvrement. Six implants sont placés deux à deux, symétriquement, en trois localisations : incisives latérales, premières prémolaires et premières molaires. Trois configurations sont testées pour chaque PAC : 2 implants, 4 implants et 6 implants. Des jauges de contraintes sont fixées dans la zone médiane des PAC, du côté vestibulaire et du côté palatin. Une charge occlusale verticale de 98 N est appliquée sur ces PAC par le biais d’une PAC mandibulaire. Les contraintes de cisaillement subies par les prothèses sont mesurées et analysées.

Résultats et discussion

Pour toutes les configurations, les contraintes dans les PAC sans palais sont plus de deux fois supérieures à celles observées dans les PAC avec recouvrement palatin. Pour les deux types de prothèses, la contrainte de cisaillement est significativement moindre dans les PAC supportées par 2 implants antérieurs ou par 6 implants que dans n’importe quelle autre configuration. Les PAC sans palais transmettent plus de contraintes aux structures sous-jacentes et peuvent causer des complications. Pour prévenir ces problèmes, un renfort métallique noyé dans la base en résine ou un châssis métallique est nécessaire dans les PAC sans palais. Dans les PAC avec palais, les contraintes bilatérales tendent à être plus grandes quand elles sont supportées par des implants postérieurs, ce qui n’est pas le cas avec les PAC sans palais. Dans les PAC avec palais, la contrainte de cisaillement est significativement moins élevée avec des implants antérieurs qu’avec toute autre configuration.

L’ESSENTIEL

Dans les limites de cette étude, les auteurs concluent que la contrainte de cisaillement est plus élevée sur les PAC maxillaires stabilisées par des implants quand elles ne recouvrent pas le palais, quelle que soit la distribution des implants supports. Cette contrainte diminue quand le nombre des implants, bien répartis, est supérieur à 4, que la PAC comporte ou non un recouvrement du palais. Sur les PAC avec palais supportées par des implants antérieurs, la contrainte de cisaillement est significativement inférieure à celle des autres configurations. Ces résultats suggèrent que la configuration la plus favorable pour éviter des complications est une base recouvrant le palais et supportée par plus de 4 implants largement répartis. Elle permet d’éviter la déformation des bases des PAC et, par là même, leur fracture et des complications implantaires. Considérant ces suggestions, plus de 4 implants incluant des implants antérieurs et, si possible, 6 implants répartis dans les régions antérieure et molaire sont recommandés pour stabiliser des PAC maxillaires.