Influence de l’épaisseur de la céramique sur la résistance des onlays - Clinic n° 02 du 01/02/2014
 

Clinic n° 02 du 01/02/2014

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’essentiel

Antoine VASSALLO  

Pour les onlays en céramique, la plupart des fabricants recommandent une épaisseur minimale de 1,5 à 2 mm. La complication des restaurations partielles la plus commune est la fracture de la céramique, même avec une épaisseur d’au moins 1,5 mm. Des systèmes de céramique telles les vitrocéramiques ont été mis au point pour améliorer la résistance à la fracture des restaurations partielles. Le but de cette étude est d’évaluer la résistance à la fracture des onlays en...


Pour les onlays en céramique, la plupart des fabricants recommandent une épaisseur minimale de 1,5 à 2 mm. La complication des restaurations partielles la plus commune est la fracture de la céramique, même avec une épaisseur d’au moins 1,5 mm. Des systèmes de céramique telles les vitrocéramiques ont été mis au point pour améliorer la résistance à la fracture des restaurations partielles. Le but de cette étude est d’évaluer la résistance à la fracture des onlays en vitrocéramique pressée sur des prémolaires avec des formes de préparation et des épaisseurs différentes.

Matériel et méthode

L’étude utilise 144 prémolaires extraites. Autant d’onlays sont fabriqués avec une vitrocéramique pressée (IPS e.max Press, Ivoclar Vivadent) selon 3 formes de préparation et 3 épaisseurs de céramique différentes. Toutes les dents sont d’abord préparées pour un inlay MOD. Ensuite, pour un onlay « palatin », la cuspide palatine de chaque dent est réduite pour être recouverte aussi par de la céramique de 2 mm d’épaisseur pour un onlay « standard », de 1 mm pour un onlay « mince » et de 0,5 mm pour un onlay « très mince ». Pour un onlay « occlusal », la cuspide vestibulaire est également réduite pour une épaisseur de 2 mm (« standard »), de 1 mm (« mince ») ou de 0,5 mm (« très mince »). Enfin, pour les onlays « complets », la restauration englobe en plus la face vestibulaire limitée par un congé cervical profond de 0,8 mm (« standard »), 0,6 mm (« mince ») et 0,4 mm (« très mince »). Les restaurations sont collées. Après des tests de fatigue et de thermocyclage, elles sont soumises à des forces de fracture.

Résultats et discussion

Les onlays « complets standard » (2 mm) montrent une résistance à la fracture significativement supérieure à celles des onlays « palatins » et des onlays « occlusaux ». Aucune différence significative n’est observée parmi les 3 formes de préparation dans le cas de céramique « mince ». Les onlays « palatins très minces » (0,5 mm) se révèlent significativement plus résistants à la fracture que les onlays « complets ». Ils sont significativement plus résistants que les onlays « palatins standard » (2 mm). Pour les onlays « occlusaux », l’épaisseur de céramique n’a pas d’influence sur la résistance. Elle en a une sur celle des onlays « complets ». En effet, avec ces derniers, les résistances les plus élevées sont observées avec l’épaisseur « standard » (2 mm) et les plus faibles avec l’épaisseur « très mince » (0,5 mm). Avec l’épaisseur « standard », les fractures peuvent même s’étendre aux racines.

L’ESSENTIEL

Dans les limites de cette étude, les résultats indiquent que toutes les forces testées in vitro pour fracturer des onlays en vitrocéramique pressée sur prémolaires excèdent les forces de mastication physiologiques. Indépendamment des formes de préparation, les épaisseurs réduites de céramique résultent en des modes d’échecs moins catastrophiques que ceux observés avec des épaisseurs plus grandes. Cependant, dans le cas d’onlays « complets » englobant face occlusale et face vestibulaire, les faibles épaisseurs doivent être indiquées avec prudence. En effet, cette forme d’onlay s’avère plus résistante avec une épaisseur « standard » (2 mm), qu’avec une épaisseur « mince » (1 mm) ou « très mince » (0,5 mm). Quelle que soit l’épaisseur de céramique utilisée, l’onlay « occlusal » ne procure aucun effet bénéfique par rapport à l’onlay « palatin ». Ces résultats suggèrent que la résistance à la fracture des onlays « minces » est due au fait que, contrairement aux onlays « standard » plus épais, le support dentaire sous-jacent est principalement constitué d’émail dont le module d’élasticité, plus élevé que celui de la dentine, est plus proche de celui de la céramique. De plus, le collage à l’émail est plus efficace sur l’émail que sur la dentine.