Réflexions autour du nouveau devis - Clinic n° 04 du 01/04/2014
 

Clinic n° 04 du 01/04/2014

 

C’est mon avis

Edmond BINHAS  

Alors que les modalités du devis unique étaient établies dès le 31 juillet 2012 au Journal officiel, un certain attentisme régnait dans son application. Or, aujourd’hui, ce nouveau devis est au cœur de tous les débats. Et les contrôles pour vérifier son application au cabinet se font de plus en plus nombreux. Désormais, nous sommes face à une double contrainte : appliquer la loi (car nul n’est censé l’ignorer) et, en même temps, préserver la relation de confiance...


Alors que les modalités du devis unique étaient établies dès le 31 juillet 2012 au Journal officiel, un certain attentisme régnait dans son application. Or, aujourd’hui, ce nouveau devis est au cœur de tous les débats. Et les contrôles pour vérifier son application au cabinet se font de plus en plus nombreux. Désormais, nous sommes face à une double contrainte : appliquer la loi (car nul n’est censé l’ignorer) et, en même temps, préserver la relation de confiance avec nos patients.

Dans ce devis, nous devons détailler :

• le prix de vente de notre dispositif médical surmésure proposé, qui comprend l’achat du dispositif médical au fournisseur (par exemple la facture de la couronne dû au prothésiste), majorée d’une partie des charges de structure du cabinet ;

• le montant de nos prestations de soins représenté par la valeur ajoutée médicale (VAM) de notre travail et toutes nos charges personnelles ;

• les charges de structure de notre cabinet autres que celles déjà affectées au prix de vente du dispositif.

Une consœur me confiait récemment : « Autant afficher notre “2035” en salle d’attente ! »

Entre critique acerbe de cette nouvelle obligation et fatalité, imaginons une autre attitude. En effet, en tant que chefs d’entreprise dentaire, ce n’est pas tant ce qui nous arrive qui est important mais la façon dont nous nous y adaptons. Aussi, apprenons à transformer toutes ces nouvelles modalités en autant d’opportunités pour accroître la transparence vis-à-vis de nos patients. Rappelons-nous l’obligation d’affichage des honoraires en salle d’attente en 2009. Cinq ans plus tard, nous l’avons intégrée. Elle fait désormais partie de notre routine.

Certes, ce nouveau devis ouvre des volets beaucoup plus profonds de notre activité.

Mais soyons pragmatiques. Je vous recommande tout d’abord d’adopter le concept : « Notre cabinet est 100 % info » et de communiquer positivement.

Ensuite, je vous invite à mettre en place une notice explicative de ce devis : détaillez vos protocoles, insistez sur vos standards de qualité, expliquez votre philosophie de travail. Ce document pourrait être noyé dans une série d’explications destinées à informer objectivement le patient. Il pourrait être relégué à l’état de simple formalité administrative. Il deviendrait un prétexte pour adopter une attitude pédagogique vis-à-vis des patients. Alors, saisissez cette occasion pour valoriser vos traitements, renforcer la relation de confiance, promouvoir la santé bucco-dentaire et responsabiliser vos patients.

Enfin, ce devis unique va simplifier vos rapports avec les organismes complémentaires. Ils doivent eux aussi s’adapter et ne plus vous demander de remplir des formulaires différents en fonction de chacun d’entre eux.

Cet article peut surprendre. Mais loin d’un optimisme béat, il se veut le reflet de la nouvelle attitude à adopter de plus en plus dans le futur. Pour affronter les nouveaux défis (et le devis unique n’en est qu’un parmi d’autres), il est vital de transformer les problèmes en opportunités. On ne peut plus se prétendre libéral et attendre que la solution vienne de l’extérieur. La créativité et l’excellence dans la communication sont le secret d’une pratique professionnelle plus sereine.