Rétention et stabilité des prothèses complètes supra-implantaires - Clinic n° 05 du 01/05/2014
 

Clinic n° 05 du 01/05/2014

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’essentiel

Antoine VASSALLO  

Parmi les études disponibles dans la littérature scientifique, il existe peu d’informations sur l’effet que peuvent avoir le nombre, la localisation et la distribution des implants sur la rétention et la stabilité des prothèses amovibles complètes (PAC) mandibulaires. L’objet de l’étude présente est d’analyser cet effet sur l’intensité de la force requise pour entraîner le délogement d’une PAC supra-implantaire.

Matériel et méthode

Sur un modèle en...


Parmi les études disponibles dans la littérature scientifique, il existe peu d’informations sur l’effet que peuvent avoir le nombre, la localisation et la distribution des implants sur la rétention et la stabilité des prothèses amovibles complètes (PAC) mandibulaires. L’objet de l’étude présente est d’analyser cet effet sur l’intensité de la force requise pour entraîner le délogement d’une PAC supra-implantaire.

Matériel et méthode

Sur un modèle en résine d’une mandibule complètement édentée, 11 implants sont répartis en position de 1 incisive centrale, 2 incisives latérales, 2 canines, 4 prémolaires et 2 molaires. Quatre types d’attachements sont testés : Era (Sterngold), Saturno O-Ring standard (Zest Anchors), Locator (Zest Anchors) et Ball (Zimmer). Ils sont répartis selon les localisations suivantes : 1 incisive centrale (groupe 1) ; 2 canines (groupe 2) ; 2 secondes prémolaires (groupe 3) ; 1 incisive centrale et 2 canines (groupe 4) ; 1 incisive centrale et 2 secondes prémolaires (groupe 5) ; 2 incisives latérales et 2 canines (groupe 6) ; 2 canines et 2 secondes prémolaires (groupe 7). La PAC est simulée par une plaque base métallique munie des attachements et soumise à des tests de délogement par traction réalisés par une machine. Ces forces sont appliquées verticalement ou obliquement. Pour chaque groupe/système, 10 tests sont effectués.

Résultats et discussion

Dans les tests verticaux, l’intensité des forces nécessaires au délogement des PAC augmente avec le nombre des attachements et la largeur des espaces séparant les implants. C’est ainsi que le groupe 7 (4 implants sur 2 canines et 2 secondes prémolaires) montre les moyennes de résistance les plus élevées. Suivent, par ordre décroissant, les groupes 6, 5, 4, 3, 2 et 1. Dans les tests obliques, les comportements de la PAC et les performances des attachements sont semblables à ceux des tests verticaux, excepté pour les groupes de 2 implants avec tous les attachements et pour les groupes de 4 implants avec les attachements Locator. Pour les tests antéro-postérieurs de délogement, la rétention augmente également avec le nombre et l’espacement des implants, excepté pour les groupes de 4 implants avec les attachements Ball et Locator. Des différences significatives sont observées parmi les systèmes d’attachements. Ce sont les attachements Ball qui montrent les rétentions les plus élevées, suivis, dans l’ordre décroissant, par Locator, O-Ring et Era.

L’ESSENTIEL

Dans les limites de cette étude de laboratoire, les résultats indiquent que la rétention d’une PAC supra-implantaire augmente avec le nombre d’implants et leur répartition ainsi qu’avec le type d’attachement utilisé. Cela est valable pour la résistance aux forces verticales de délogement. Pour les forces obliques, la résistance augmente de la même manière que pour les forces verticales, excepté pour tous les groupes de 2 implants et ceux de 4 implants avec l’attachement Locator. Les performances d’un attachement varient selon sa localisation. La résistance aux forces antéro-postérieures augmente avec le nombre et l’espacement des implants sauf pour les groupes de 4 implants. Deux implants largement séparés peuvent procurer une rétention aussi efficace que 3 implants rapprochés. L’attachement Ball montre les plus hauts niveaux de résistance au délogement et de stabilité. Sur un seul implant, il peut procurer une rétention adéquate pour une PAC supra-implantaire. Quand les implants sont rapprochés, des attachements à résilience modérée (tel le Locator) ou nulle (tel le Ball) sont préférables. Ainsi, 4 implants rapprochés, munis d’attachements Ball et Locator, offrent des résistances supérieures à celles des groupes d’implants largement espacés.