Hissez la voile ! - Clinic n° 09 du 01/10/2014
 

Clinic n° 09 du 01/10/2014

 

Passions

ANTOINE WALRAET  

Omnipraticien à Wimereux, sur la Côte d’Opale, Martin Lieven est un jeune chirurgien-dentiste de 27 ans. Amateur de voile depuis l’enfance, c’est au cours de ses études qu’il s’est découvert une passion pour le kitesurf. Depuis, il ne cesse de défier l’océan dès que son emploi du temps le lui permet.

Pourquoi avoir fait du kitesurf votre sport de prédilection ?

J’ai toujours eu une passion pour la mer et la glisse. J’ai commencé la voile vers 7 ans, en faisant de l’Optimiste et du catamaran. J’ai fait beaucoup de compétitions. En deuxième année de dentaire, des amis chirurgiens-dentistes m’ont poussé à essayer le kitesurf. Ils m’ont montré des vidéos, m’ont enseigné les bases, et j’ai accroché. Ensuite, j’ai essayé d’apprendre seul le reste : sortir de l’eau, faire mes premiers bords.

Pouvez-vous nous présenter ce sport, encore peu connu du grand public ?

C’est un sport de glisse. Tout d’abord, il y a une planche, qui me permet de surfer sur l’eau, tout en étant tracté par une sorte de cerf-volant, qu’on appelle le kite*. Je suis relié au kite par quatre ou cinq fils et je porte un harnais de kite sur lequel deux sécurités sont attachées. Elles permettent de réduire la puissance de l’aile ou de lâcher complètement celle-ci en cas de problème. On fait toujours du kite quand le vent vient de la mer, donc l’aile a tendance à revenir sur le sable. Et je porte une combinaison, obligatoire dans le Nord puisque la température de l’eau varie entre 15 et 20 °C l’été et entre 8 et 12 °C l’hiver.

Y a-t-il des variantes dans cette discipline ?

Il y a beaucoup de dérivés dans le kite. On peut faire du snowkite sur la neige avec un snowboard, ou du skikite avec des skis. Le kitesurf se pratique sur l’eau, avec une planche de surf ou une planche adaptée pour faire de petites figures dans les airs. Il s’agit de monter le plus haut possible, de faire des sauts un peu techniques.

Comment pratiquez-vous ce sport ?

Je le pratique souvent le week-end, ou le soir après le cabinet, et parfois même à midi ! Je prends le matériel au travail, j’enfile ma combinaison après le dernier patient, et c’est parti ! Faire une petite session de kite d’une heure, ça permet de se détendre ! J’en fais peu l’hiver : quand l’eau est à 8 °C on ne peut pas y rester trop longtemps ! À partir du mois de mars, je le pratique plus régulièrement. Dans le Nord, il y a plusieurs spots pour le kite : Wimereux, Hardelot et Wissant, mon spot de référence où le vent souffle assez souvent.

Faites-vous des compétitions ?

Je fais des « conviviales » dans le Nord. Ce ne sont pas des compétitions officielles qui comptent pour le championnat de France. Elles sont organisées par différents clubs de la région, par des écoles de kite ou par certaines écoles d’ingénieurs de Lille. En mai, je suis arrivé troisième à une compétition qui se déroulait à Dunkerque.

Vous avez commencé le kitesurf en même temps que vos études dentaires. Quelles valeurs communes retrouvez-vous dans ces deux pratiques ?

Ces deux pratiques demandent de la rigueur. On ne peut pas faire n’importe quoi et on ne peut pas les pratiquer n’importe comment. Dans le kite, il y a des règles à respecter, que ce soit au niveau de la météo, de la sécurité, du montage de l’aile, du respect des autres, du respect de la mer. Ces règles, on les retrouve en chirurgie dentaire où il faut également de la rigueur, respecter les protocoles et être amené dans certains cas à se dépasser.

Pratiquez-vous votre métier et votre sport de façon plutôt solitaire ou en équipe ?

Au cabinet, j’aime travailler en équipe. Quant au kite, il n’est pas recommandé d’aller seul sur l’eau, pour des raisons de sécurité. C’est vraiment une grande famille. On s’entend tous très bien ! On reste toujours en contact pour savoir qui va naviguer, à quel endroit, à quel moment. Les amateurs de kite sont assez addicts. Une fois qu’ils ont commencé, ils deviennent souvent accros !

Qu’est-ce que vous ressentez lorsque vous pratiquez le kitesurf ?

Je dirais une certaine liberté. Lorsque je saute pour faire des figures, j’ai la sensation de voler, de planer. L’adrénaline est assez impressionnante dans ce sport. Quand je décolle, je peux monter jusqu’à 15 ou 20 mètres. Et sur l’eau, je ressens le silence, je suis seul avec moi-même. Ça me permet de me ressourcer. C’est vraiment super après le cabinet.

D’un point de vue physique, ce sport vous est-il utile ?

Le kitesurf me permet de me muscler le dos, les épaules et les abdominaux. Notre métier est assez contraignant au niveau des dorsaux. C’est donc un complément musculaire intéressant.

Concilier le cabinet et votre passion, n’est-ce pas trop difficile ?

Un peu. Parfois, lorsque je travaille et qu’il y a de bonnes conditions météorologiques, j’ai envie d’être sur l’eau. Il faut savoir se limiter ! Mais la profession libérale me permet de m’aménager des plages horaires pour pouvoir naviguer comme je le souhaite. Il m’arrive parfois de décaler un ou deux patients pour naviguer un peu plus longtemps !

Quels sont vos projets ?

En dentaire, j’aimerais me spécialiser en implantologie et en esthétique. Et pour le kitesurf, je souhaite continuer d’en faire le plus possible et participer à d’autres compétitions dans le Nord. J’aimerais également aller surfer dans des spots un peu plus paradisiaques, peut-être les Antilles ou la Grèce.

* Kite signifie cerf-volant en anglais (NDLR).