Restauration des dents dépulpées - Clinic n° 11 du 01/12/2014
 

Clinic n° 11 du 01/12/2014

 

Presse internationale

L’essentiel

Les échecs des dents dépulpées ne sont généralement pas une conséquence de la pulpectomie mais celle d’une restauration inadéquate et de pathologies parodontales. Le collage des restaurations peut réduire le besoin de tenons mais son efficacité est influencée par la quantité de structure dentaire résiduelle. En l’absence de paroi dentaire supragingivale, le tenon est indispensable pour assurer la rétention de la reconstitution coronaire. Pour une meilleure rétention, un...


Les échecs des dents dépulpées ne sont généralement pas une conséquence de la pulpectomie mais celle d’une restauration inadéquate et de pathologies parodontales. Le collage des restaurations peut réduire le besoin de tenons mais son efficacité est influencée par la quantité de structure dentaire résiduelle. En l’absence de paroi dentaire supragingivale, le tenon est indispensable pour assurer la rétention de la reconstitution coronaire. Pour une meilleure rétention, un tenon doit être long (longueur égale aux trois quarts de celle de la racine et au moins égale à celle de la couronne), cylindrique plutôt que conique et rugueux ou strié plutôt que lisse. Les tenons en métal, coulés ou préfabriqués, ont un module d’élasticité trop élevé et peuvent entraîner des fractures radiculaires. Actuellement, une reconstitution en composite/tenon en fibres de verre s’avère plus protectrice pour la dent qu’une reconstitution coulée en métal car ses échecs sont moins catastrophiques. Avec les tenons fibrés, les échecs les plus fréquents sont leur décollement, lié principalement à la difficulté de réaliser un collage adéquat entre le tenon et la dentine intraradiculaire (car le nombre des tubules dentinaires diminue en direction de l’apex) et entre la surface du tenon et l’adhésif. Les adhésifs et les ciments à prise duale sont généralement conseillés. Une bonne adaptation d’un tenon à son logement procure une épaisseur régulière de ciment. Dans ce but, les tenons fibrés sont commercialisés avec différents profils. Quant aux couronnes, elles sont plus nécessaires sur les dents dépulpées postérieures qu’antérieures. Ces dernières, si elles sont peu délabrées, peuvent être restaurées, sans tenon, avec un composite fermant la cavité d’accès endodontique. Les techniques adhésives ont permis l’utilisation de composites directs et d’endocouronnes qui sont des coiffes complètes comportant en plus un ancrage interne occupant la chambre pulpaire, sans tenon. Les restaurations prothétiques doivent réaliser un cerclage cervical de la structure dentaire supragingivale. Il semble qu’un cerclage cervical de 1,5 à 2 mm de hauteur soit plus important que le tenon lui-même. Un cerclage idéal doit être complet (360°). Quand il est partiel, la localisation des parois résiduelles est très importante. Ainsi, une incisive maxillaire sans la paroi palatine montrera une faible résistance à la fracture, même avec 3 parois de dentine encore présentes.

L’ESSENTIEL

La restauration des dents dépulpées nécessite de nombreux et différents matériaux et techniques. Il n’y a pas de consensus d’opinions sur la restauration idéale de ces dents ni sur la nécessité de couronnes. Dans le secteur antérieur, une restauration en composite obturant l’orifice endodontique peut suffire. Les tenons sont seulement indiqués quand une couronne est prévue et que la dent est trop délabrée pour retenir le noyau coronaire de la restauration. Un tenon n’apporte que peu ou pas de bénéfice à une dent structurellement saine. La préparation d’un logement de tenon doit, autant que possible, préserver les structures dentaires. Aucun tenon ne peut seul répondre à toutes les situations cliniques et la sélection d’un tenon dépend de la position de la dent sur l’arcade, de son rôle éventuel de pilier et de l’occlusion. Le tenon doit satisfaire à toutes les exigences mécaniques pour une restauration adéquate de la dent. La quantité de structure dentaire résiduelle est déterminante pour la stabilisation de la restauration. La création d’un cerclage cervical adéquat (si possible circonférentiel et de 1,5 à 2 mm de hauteur) minimise les effets préjudiciables des forces latérales et rotationnelles exercées sur la restauration et le tenon.