Précision de la numérisation d’implants par des scanners intrabuccaux - Clinic n° 10 du 01/10/2016
 

Clinic n° 10 du 01/10/2016

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

La fabrication d’infrastructures prothétiques implantaires par CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) exige l’acquisition et le transfert, sur un modèle virtuel, de la position des implants sur l’arcade. Comme les techniques actuelles ne facilitent pas l’enregistrement de l’implant lui-même, c’est un « corps de scannage » (scanbody) qui est vissé sur l’implant pour être enregistré optiquement. Les conditions buccales (salive, espace limité)...


La fabrication d’infrastructures prothétiques implantaires par CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) exige l’acquisition et le transfert, sur un modèle virtuel, de la position des implants sur l’arcade. Comme les techniques actuelles ne facilitent pas l’enregistrement de l’implant lui-même, c’est un « corps de scannage » (scanbody) qui est vissé sur l’implant pour être enregistré optiquement. Les conditions buccales (salive, espace limité) empêchant l’acquisition optique correcte en bouche d’un modèle virtuel précis, l’étude présente est réalisée sur des modèles en plâtre. Elle examine la précision de trois différents systèmes d’empreintes optiques intra-orales en utilisant des corps de scannage qui présentent entre eux des distances différentes. Les valeurs obtenues sont comparées à celles acquises avec un scanner extra-oral de laboratoire.

Matériel et méthode

Cette étude utilise des modèles en plâtre de deux arcades partiellement édentées et présentant des implants en nombre et localisation différents. Ces modèles sont tirés d’empreintes conventionnelles. Des corps de scannage sont vissés sur les analogues d’implants. Les modèles sont numérisés à l’aide de trois scanners intra-oraux (iTero®, Cadent ; TRIOS®, 3Shape ; 3M™ True Definition Scanner, 3M ESPE), et d’un scanner de laboratoire dentaire (D250, 3Shape). Dix balayages par modèle sont réalisés par chacun d’eux pour permettre le calcul de la précision. La distance entre les corps de scannage et l’angulation de leurs axes est mesurée dans chaque cas.

Résultats et discussion

Comme l’enregistrement en bouche d’un modèle virtuel précis n’est pas réalisable en raison des conditions intrabuccales, c’est une numérisation extra-orale qui a été choisie pour déterminer la précision des différents scanners testés. Une distance entre deux corps de scannage voisins égale à l’espace d’une dent (environ 6,6 mm) et une distance avec les corps de scannage controlatéraux de 40 à 50 mm produisent des résultats significativement différents entre les mesures de la distance et de l’angulation par les différents scanners étudiés. Les résultats montrent que les valeurs de précision des enregistrements des corps de scannage diminuent avec l’augmentation de la distance qui les sépare, tandis que celles du scanner extra-oral de laboratoire sont indépendantes de cette distance.

L’ESSENTIEL

Cette étude analyse la précision de trois différents systèmes de numérisation intra-orale par balayage, associés à deux systèmes de corps de scannage (scanbody) vissés sur les implants pour permettre l’acquisition et le transfert de leurs positions sur l’arcade virtuelle. Les résultats indiquent que la précision des scanners intra-oraux est significativement différente entre les systèmes testés dans cette étude, en fonction de la distance entre les corps de scannage et de leur inclinaison sur l’arcade. La précision des scanners intra-oraux est significativement différente de celle du scanner de laboratoire. La précision des scanners intrabuccaux diminue avec l’augmentation de la distance entre les corps de scannage, tandis que celle du scanner extra-oral de laboratoire est indépendante de cette distance. Dans l’étude présente, la précision des empreintes conventionnelles des implants n’a pas été examinée. Or, le transfert de la position des implants sur un modèle en plâtre induit de nombreuses sources d’imprécisions et peut affecter la précision des procédures de numérisation comme celle utilisée dans cette étude. Des empreintes optiques directes intrabuccales résoudraient le problème de ces difficultés et imprécisions techniques.