Parties femelles d’attachements boules en matériaux souples - Clinic n° 11 du 01/11/2016
 

Clinic n° 11 du 01/11/2016

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Lors d’une mise en charge immédiate d’implants par une prothèse amovible complète mandibulaire (PAC), les forces appliquées ne doivent pas provoquer de micromouvements excessifs à l’interface os/implant afin d’assurer le succès de l’ostéo-intégration. L’utilisation de matériaux souples en guise de parties femelles pour attachements boules est recommandée pour réduire les charges occlusales et absorber les chocs.

Les deux principaux types de matériaux utilisés...


Lors d’une mise en charge immédiate d’implants par une prothèse amovible complète mandibulaire (PAC), les forces appliquées ne doivent pas provoquer de micromouvements excessifs à l’interface os/implant afin d’assurer le succès de l’ostéo-intégration. L’utilisation de matériaux souples en guise de parties femelles pour attachements boules est recommandée pour réduire les charges occlusales et absorber les chocs.

Les deux principaux types de matériaux utilisés sont des résines thermoplastiques et des élastomères en silicone. Leur épaisseur idéale a été pendant longtemps controversée. L’objet de cette étude, qui utilise la méthode des éléments finis, est d’évaluer, lors d’un tel traitement prothétique, l’effet des épaisseurs de 2 et de 4 mm des matériaux souples sur les contraintes et les déplacements transmis aux implants.

Matériel et méthode

L’étude porte sur quatre modèles créés par la méthode des éléments finis et reproduisant une PAC stabilisée par deux implants symphysaires, par l’intermédiaire de deux attachements boules dont la partie femelle est constituée de deux matériaux souples différents. Deux modèles (chacun pour une des deux épaisseurs de matériau) sont destinés à la résine thermoplastique et les deux autres au matériau élastomère. La mise en charge est immédiate. L’effet de deux épaisseurs de matériaux (2 et 4 mm) sur les contraintes transmises à l’os environnant et sur le déplacement de l’implant est évalué par informatique. Une force verticale de 150 N est appliquée axialement sur la fosse centrale des prémolaires et molaires et une force oblique de 25° est appliquée sur le versant vestibulaire des cuspides linguales.

Résultats et discussion

Les contraintes sont concentrées du côté chargé dans la portion coronaire de l’os péri-implantaire, et leur propagation est minimale du côté non chargé. Les forces obliques engendrent des contraintes plus importantes que les forces verticales. L’augmentation de l’épaisseur des matériaux de 2 à 4 mm réduit les contraintes de 45 % sous la charge verticale et de 25 % sous la charge oblique. Elle réduit aussi le déplacement des implants pour les deux types de forces. Les contraintes sont réduites de 73 % si le matériau en résine thermoplastique est remplacé par le matériau en silicone, pour les deux types de forces. Ce remplacement réduit aussi le déplacement des implants. Aucun des matériaux n’excède les limites tolérées du risque de micromouvement à l’interface os/implant (soit 50 µm).

L'ESSENTIEL

L’utilisation de matériaux souples en guise de parties femelles d’attachements implantaires sphériques pour la mise en charge immédiate d’implants par une PAC mandibulaire a été recommandée pour favoriser l’ostéo-intégration et absorber les chocs. Cette étude évalue l’influence de la nature (résine thermoplastique ou en silicone) et de l’épaisseur (2 ou 4 mm) des matériaux souples sur la transmission des contraintes aux implants et sur le déplacement de ces derniers. Les résultats indiquent que l’utilisation de ces matériaux diminue les micromouvements des implants et les contraintes à l’interface os/implant. Cependant, le matériau à base de silicone est plus efficace que la résine thermoplastique. L’augmentation de l’épaisseur des matériaux favorise ces diminutions et une épaisseur de 4 mm de matériau souple en guise de partie femelle pour les attachements boules est donc recommandée lors de la mise en charge immédiate d’implants par une PAC mandibulaire. Mais cet avantage doit être mis en balance avec le risque de fracture de la base de la prothèse que peut entraîner une grande épaisseur. Des études cliniques sont nécessaires pour enquêter sur ce risque quand une épaisseur de 4 mm est utilisée.