Survie des restaurations de classe II en composite et en amalgame - Clinic n° 11 du 01/11/2016
 

Clinic n° 11 du 01/11/2016

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Malgré l’utilisation croissante des composites pour les restaurations dentaires directes à faces multiples des dents postérieures, le praticien doit pouvoir choisir entre eux et l’amalgame pour offrir au patient le meilleur traitement. Les restaurations à l’amalgame sont moins coûteuses que celles au composite et ne sont pas aussi sensibles à la technique. Les composites souffrent de problèmes liés à des procédures de collage incorrectes et à leur contraction de...


Malgré l’utilisation croissante des composites pour les restaurations dentaires directes à faces multiples des dents postérieures, le praticien doit pouvoir choisir entre eux et l’amalgame pour offrir au patient le meilleur traitement. Les restaurations à l’amalgame sont moins coûteuses que celles au composite et ne sont pas aussi sensibles à la technique. Les composites souffrent de problèmes liés à des procédures de collage incorrectes et à leur contraction de polymérisation. La recherche a indiqué que la longévité des restaurations à l’amalgame était supérieure à celles des restaurations au composite. Cette étude transversale est une comparaison de la survie et des causes d’échecs de restaurations directes à deux faces en amalgame et en composite réalisées par des étudiants canadiens sur des prémolaires.

Matériel et méthode

Cette étude utilise un logiciel de gestion dentaire de l’université du Manitoba et des dossiers de patients, et elle inclut toutes les restaurations de classe II en composite et en amalgame réalisées sur des prémolaires entre le 1er janvier 2002 et le 30 mai 2014 : 1 695 composites et 1 125 amalgames. Les échecs sont avérés dès lors que les dents concernées font l’objet d’une nouvelle restauration, d’un traitement endodontique ou encore d’une extraction. Les échecs enregistrés sont classés en échecs à court terme, s’ils surviennent dans les deux années suivant le placement initial des restaurations, et en échecs à long terme s’ils surviennent au-delà des deux premières années. Les causes des échecs sont enregistrées.

Résultats et discussion

Durant les douze années de suivi, 134 composites (7,9 %) et 66 amalgames (5,9 %) ont échoué. La probabilité de survie sur la période de 12 ans est de 86 % pour les composites et de 91,5 % pour les amalgames. Les échecs à long terme incluent 77 restaurations composites et 43 restaurations à l’amalgame. Les principales raisons des échecs pour les deux types de restaurations sont des récidives de caries. Dans cette étude, les résultats indiquent que les échecs des restaurations à deux faces sur des prémolaires sont 1,3 fois plus fréquents parmi les composites que parmi les amalgames. À court terme (moins de 2 ans), les restaurations en composite sont 1,7 fois plus susceptibles de faillir que celles à l’amalgame. Le praticien thérapeute doit avoir à l’esprit que son rôle est de traiter une pathologie et de faire en sorte qu’elle ne se reproduise pas.

L'ESSENTIEL

Les praticiens ont besoin de s’assurer qu’ils utiliseront le meilleur matériau pour augmenter la longévité des restaurations directes postérieures à plusieurs faces. Dans les limites de cette étude, les résultats indiquent que des restaurations directes à deux faces en composite ou en amalgame réalisées sur des prémolaires ont des taux de succès acceptables. La récidive de carie est la cause la plus commune de leurs échecs et son taux d’incidence peut être réduit par une mise en place soigneuse des matériaux. Les restaurations en amalgame ont une longévité significativement plus grande que celle des composites. L’amalgame possède des propriétés cariostatiques qui peuvent partiellement compenser une insuffisance d’étanchéité. Ce n’est pas le cas des composites qui, de plus, souffrent d’une contraction de polymérisation qui peut entraîner leur décollement, en particulier au niveau des bords de dentine. Le hiatus créé favorise une possibilité de récidive de carie en particulier chez les patients dont l’hygiène bucco-dentaire n’est pas rigoureuse et pour des restaurations des dents postérieures qui comportent une limite dans une zone de dentine non accessible à la brosse.