Ah, no !

Toujours en quête de nouveautés à tester, j’ai commandé chez Bisico un kit de 2 anneaux écarteurs de la société Bioclear. Je vous avais présenté ici, il y a quelques mois, les Diamond Wedges, coins interdentaires de cette compagnie américaine spécialisée dans les accessoires de restaurations en méthode directe. Ces dispositifs extrêmement bien conçus font désormais partie de mon arsenal thérapeutique, en remplacement des autres systèmes que je trouve beaucoup moins performants. Cette excellente qualité de fabrication était de bon augure pour une découverte un peu plus approfondie des autres produits de la marque.

Pour matrices en plastique

Les matrices sectorielles Bioclear pour dents postérieures sont de forme habituelle, mais entièrement en plastique transparent de 50 µm d’épaisseur. Je n’aime pas beaucoup les matrices en plastique car elles se voient mal sur le plan de travail, ne sont pas malléables, n’isolent pas assez bien les régions cervicales et parce qu’il est difficile d’apprécier leur parfaite adaptation aux parois de la cavité. Mais leur plus gros défaut par rapport à celles – pas toutes, seulement les meilleures – en métal, c’est qu’elles sont plus épaisses : 50 µm au lieu de 35. Du coup, la restitution d’un point de contact correct exige un écartement plus important donc plus difficile à obtenir. J’avais aperçu une ou deux photos des anneaux Twin Ring que propose la firme, sur des sites Facebook de présentation de travaux, comme toujours exceptionnels. Première surprise, j’ai failli m’étrangler en découvrant leur prix de vente. Il existe deux modèles d’anneaux : un pour molaires, l’autre pour prémolaires. Tous les deux sont constitués d’un double anneau métallique et de parements en plastique rigide de forme complexe, violet pour le premier, jaune le second. Le métal employé est du nitinol à mémoire de forme qui garantit, selon le fabricant, des performances optimales même après des centaines d’utilisations.

Installation délicate

La forme des pièces en plastique, quoique relativement plus travaillée, reprend exactement le même principe que celui les V-Ring de la société Triodent : deux petites pattes en forme de V renversé, qui se plaquent chacune contre des surfaces dentaires adjacentes en vestibulaire et lingual et enjambent le coin qui plaque la matrice contre la paroi cervicale. Toujours selon le fabricant, la forme des pattes permet d’éviter d’écraser la matrice vers l’intérieur de la cavité lorsque celle-ci est un peu large, tout en conservant bien son galbe, ce qui est vrai, et d’éviter les interférences avec le clamp à digue situé à proximité. Les Twin Rings peuvent s’utiliser avec de classiques pinces à clamp ou celles pour anneaux écarteurs de la même marque ou pas, pourvu que leurs mors arrivent à bien agripper l’intérieur des anneaux. Cela n’est pas toujours facile et il m’est arrivé plus d’une fois de voir gicler l’ensemble à l’autre bout de la pièce. La pression à exercer pour écarter le double anneau est considérable et plutôt fatigante. Comme avec les V-Ring, la mise en place à cheval sur le coin exige une excellente précision. La force d’écartement produite avec ce système est très supérieure à celle des autres anneaux, toutes marques confondues. Cela s’explique du fait du choix des matrices en plastique par le fabricant. Mais pour un usage avec des matrices métalliques plus fines, cela se justifie beaucoup moins.