Échecs des restaurations unitaires postérieures sur dents vivantes - Clinic n° 06 du 01/06/2017
 

Clinic n° 06 du 01/06/2017

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

En pratique dentaire, certains cliniciens éprouvent des difficultés à sélectionner le meilleur traitement de restauration des dents, en particulier quand celles-ci sont encore vivantes et présentent un délabrement important. Il n’existe pas de synthèse des connaissances concernant le choix entre l’utilisation d’une restauration directe et celle d’une restauration indirecte par coiffe complète sur des dents postérieures vivantes. L’objet de la présente revue systématique...


En pratique dentaire, certains cliniciens éprouvent des difficultés à sélectionner le meilleur traitement de restauration des dents, en particulier quand celles-ci sont encore vivantes et présentent un délabrement important. Il n’existe pas de synthèse des connaissances concernant le choix entre l’utilisation d’une restauration directe et celle d’une restauration indirecte par coiffe complète sur des dents postérieures vivantes. L’objet de la présente revue systématique de la littérature scientifique est de tenter de répondre à la question suivante : existe-t-il une différence entre les taux d’échecs sur la longévité des couronnes unitaires et ceux sur la longévité des restaurations directes sur les dents postérieures permanentes vivantes quand la structure dentaire résiduelle est suffisante ?

Matériel et méthode

Pour cette revue, 4 bases de données ont fait l’objet d’une recherche électronique et 8 revues sélectionnées ont été étudiées manuellement jusqu’à février 2015 concernant des restaurations suivies pendant 4 à 10 années. Des études cliniques sur des restaurations pour dents unitaires ont été sélectionnées.

En tout, 5 essais comparatifs randomisés et 9 études d’observation ont été inclus dans cette revue. Ces études concernent un total de 358 couronnes, 4 804 composites et 303 582 amalgames. Les échecs sont observés cliniquement ou sur des radiographies et sont enregistrés. Les taux moyens d’échecs des restaurations au bout de 5 ans sont mis en corrélation avec le type de traitement utilisé et la structure dentaire résiduelle observée avant les traitements. Un modèle de méta-régression a été utilisé pour évaluer la corrélation pouvant exister entre le nombre de parois dentaires restantes et les taux d’échecs moyens pondérés sur 5 ans.

Résultats et discussion

La recherche électronique et manuelle de données rassemble 3 241 articles. Les données recueillies à partir des essais contrôlés randomisés montrent que, indépendamment de la quantité de structure dentaire restante (4, 3, 2 ou 1 parois résiduelles), les amalgames présentent de meilleurs résultats de longévité que les composites. Mais, quand les dents présentent moins de 2 parois résiduelles, des études d’observation de bonne qualité ont démontré qu’une couronne est plus performante que toute restauration directe, même en amalgame.

L’ESSENTIEL

Dans la littérature scientifique, les données de bonne qualité disponibles sont insuffisantes pour préconiser un traitement de restauration ou un matériau plutôt qu’un autre pour la restauration de dents postérieures vivantes. Cependant, parmi les études rassemblées par la revue de la littérature présente, les données suggèrent que les taux d’échecs des traitements peuvent dépendre de la quantité de structure dentaire restante et des types de traitements appliqués.

Plus la quantité de structure dentaire résiduelle est grande, plus la performance des matériaux de restauration est importante. Sur les dents postérieures vivantes, les restaurations en amalgame semblent procurer de meilleurs résultats que celles en composite, quelle que soit la quantité de structure dentaire coronaire restante. Cependant, quand moins de 2 parois coronaires dentaires persistent encore, une couronne prothétique doit être préférée à toute restauration directe.

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