Le marcheur Christophe Arend entre à l’Assemblée nationale - Clinic n° 07 du 01/07/2017
 

Clinic n° 07 du 01/07/2017

 

LÉGISLATIVES

ACTU

ACD  

Christophe Arend, chirurgien-dentiste de 41 ans, candidat de La République en marche, s’est imposé au second tour des élections législatives face au n° 2 du Front national, Florian Phillipot, avec 57 % de voix.

Fondateur du comité En Marche de Forbach (57) en octobre dernier, Christophe Arend avait été investi par le mouvement dans la 6e circonscription de Moselle. Ce praticien vit et exerce à Petite-Rosselle, une commune de 6 900 habitants dont il est depuis 3 ans conseiller municipal sans étiquette. Face aux 17 candidats de sa circonscription, ce novice en politique a bénéficié de la vague En Marche qui a mené, le 18 juin, 347 députés au palais Bourbon. Pendant sa campagne, il a mis en avant son ancrage local : « Je suis né à Forbach, je vis ici, je travaille ici, mes enfants grandissent ici, j’ai personnellement intérêt à ce que ce secteur soit agréable à vivre », expliquait-il dans la presse locale. Clinic a rencontré celui qui était encore candidat.

Vous avez été investi à la dernière minute par En Marche. Cela a été une surprise ?

J’ai rejoint le mouvement en août dernier, après l’avoir suivi de loin dès le mois d’avril au travers de la newsletter. Le comité que j’ai créé en octobre compte aujourd’hui 150 personnes. J’ai posé ma candidature en février. Le comité d’investiture a été débordé les derniers jours par l’afflux de candidats dans la circonscription, dont celle de l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon. C’est finalement le président de la République et son Premier ministre qui ont tranché en ma faveur.

Qu’est-ce qui vous a incité à rejoindre En Marche ?

Je suis depuis longtemps favorable à une politique de bon père de famille. Je m’explique. Il s’agit de prendre les bonnes idées et les bonnes énergies quelle que soit leur origine et sans se placer dans des oppositions idéologiques ou dogmatiques ridicules. Par ailleurs, j’habite un bassin de vie où le Front national a pignon sur rue. Je n’arrive pas à comprendre cet engouement alors que nous sommes à la frontière allemande. Comment mes compatriotes peuvent-ils s’exprimer aussi massivement pour ce parti ?

Depuis 18 ans, j’explique à mes patients que l’Europe est une bonne chose, que l’on ne peut pas se replier sur soi, que la xénophobie est inacceptable. J’ai pensé qu’il fallait m’engager plus avant. J’ai adhéré à En Marche parce que ce mouvement défend ces deux idées fortes.

Quel accueil avez-vous reçu pendant la campagne présidentielle ?

Sincèrement, nous étions partis pour préparer 2022 ! L’accueil a été très favorable au démarrage puis plus compliqué quand l’affaire Fillon a éclaté, ébranlant la confiance dans les personnes qui s’engagent en politique. Mais le contact a toujours été chaleureux avec les concitoyens.

Le programme santé d’Emmanuel Macron suscite des interrogations dans la profession. Qu’en pensez-vous ?

Je précise avant tout que le règlement arbitral n’est pas du tout le fait d’Emmanuel Macron. Le candidat s’est engagé, non seulement dans le dentaire, à ce qu’il n’y ait pas de décision prise sans mener de larges concertations. Dans mes échanges avec En Marche, j’ai toujours cherché à expliquer exactement ce qu’est l’exercice dentaire qui reste aujourd’hui encore mal connu. J’ai aussi fait attention à ce que les experts de l’équipe en campagne s’adressent à nos représentants syndicaux.

Comment sera financée la prise en charge à 100 % des prothèses ?

Emmanuel Macron a clairement dit qu’il demanderait aux assureurs de faire un effort. En Marche s’est aussi engagé à entreprendre un dialogue et à favoriser la prévention.

Allez-vous continuer à exercer ?

A priori, je me consacrerai entièrement à mon mandat de député. Je pense vendre la moitié de mon cabinet à un associé et me faire remplacer. Pendant la campagne, une consœur m’a donné un coup de main dans le cadre d’un contrat de collaboration salariée.