Pour une reprise en main de la formation continue - Clinic n° 02 du 01/02/2015
 

Clinic n° 02 du 01/02/2015

 

L’ÉVÉNEMENT

ANNE-CHANTAL DE DIVONNE  

« Un immense sentiment de gâchis ! » C’est en ces termes que Christian Couzinou, président de l’Ordre, avait accueilli les décrets permettant la mise en œuvre du développement professionnel continu (DPC) en 2013. Une réaction partagée par la profession qui voyait avec regrets disparaître le Conseil national de la formation continue en odontologie (CNFCO) patiemment élaboré, Conseil qui avait eu l’avantage de fédérer toutes les composantes de la profession et de...


« Un immense sentiment de gâchis ! » C’est en ces termes que Christian Couzinou, président de l’Ordre, avait accueilli les décrets permettant la mise en œuvre du développement professionnel continu (DPC) en 2013. Une réaction partagée par la profession qui voyait avec regrets disparaître le Conseil national de la formation continue en odontologie (CNFCO) patiemment élaboré, Conseil qui avait eu l’avantage de fédérer toutes les composantes de la profession et de drainer vers la formation un nombre croissant de praticiens.

Mais il a fallu prendre le train DPC. Entrer dans un modèle unique pour l’ensemble des professionnels de santé. Les responsables de formation se sont attachés à mettre en avant ses aspects positifs comme l’évaluation des pratiques associée à la formation continue, l’interprofessionnalité des formations… Mais ils n’ont cessé aussi d’alerter, sans être écoutés, sur ses grandes faiblesses : la complexité administrative, la rigidité du système et, enfin, son budget insuffisant - il ne représente que 20 % du budget nécessaire !

Autant de raisons qui ont conduit le DPC à « l’échec », affirment l’Ordre, l’ADF, les doyens, les chefs de service et les praticiens hospitaliers dans un « Manifeste pour la défense de la formation continue » publié le 13 janvier sur le site de l’Ordre. Mais ce n’est pas le seul dommage. Le DPC met aussi en péril l’ensemble de la formation continue de la profession qui a été délaissée par les praticiens !

La solution ? Mettre en place pour l’odontologie une haute autorité de formation continue qui définisse les objectifs de formation (intégrant l’obligation de DPC), accrédite les organismes et valide les parcours. À défaut, les signataires du manifeste demandent que la loi reconnaisse de façon explicite que l’obligation légale de DPC n’est pas suffisante par rapport aux exigences de compétence et de sécurité dues à la population.