Ionomère du Sud - Clinic n° 03 du 01/03/2015
 

Clinic n° 03 du 01/03/2015

 

Riva Light Cure HV (SDI)

NOUVEAUX PRODUITS

J’AI ESSAYÉ

Un ciment verre ionomère de restauration, photopolymérisable et de haute viscosité : une alternative aux productions japonaises qui dominent le marché ?

Le Riva LC HV de la société australienne SDI se distingue de ses concurrents sur deux points. C’est, à ma connaissance, le seul ciment verre ionomère (CVI) de restauration photopolymérisable et de haute viscosité. Les CVIMAR, autrement dit les CVI modifiés par adjonction de résine, ne sont souvent pas très denses et leur consistance, au sortir de la capsule, se révèle plutôt souple. Cela peut être un avantage pour remplir des cavités présentant d’importantes contre-dépouilles mais rend très difficile le modelage avant la prise. La restitution d’un point de contact proximal correct relève de la gageure avec ce type de matériau. Ces ciments, dont le mode de polymérisation est dual, semblent fondre littéralement dans le milieu buccal au bout de quelques années.

Les plus fermes sont bien mieux

Les CVI de haute viscosité, plus intéressants par leurs propriétés mécaniques à moyen terme, ne contiennent pas de résine et ont une prise purement chimique. Celle-ci réclame cependant plusieurs minutes, ce qui les rend tout même moins pratiques que les matériaux photopolymérisables en quelques secondes. Ils sont plus ou moins esthétiques selon les marques, mais toujours plus faciles à fouler dans les cavités avec, même, la possibilité de repousser la matrice contre la dent voisine comme on le faisait jadis avec l’amalgame, à condition de choisir le bon moment, juste avant la prise qui les rigidifie presque d’un seul coup. Marier les avantages des deux types de produits semblait impossible jusqu’à présent. C’est pourtant ce qu’a tenté SDI, et qu’il n’a finalement pas trop mal réussi, avec ce Riva LC HV.

Des capsules assez raides

Les capsules pour applicateur de ciment sont d’une très belle qualité, munies d’un bec verseur assez long, mais terriblement difficiles à percuter avant de les installer dans le vibreur. Cela peut se faire à la main, bien que le piston soit très dur à enfoncer dans la capsule. Ensuite, la raideur de l’ensemble continue de se faire sentir au moment de l’utilisation de l’applicateur. Il y a bien longtemps que j’ai abandonné ceux en métal, au profit du pistolet Jumbo Centrix qui ressemble à celui pour capsules de composite, avec une ouverture plus large à l’avant. Même avec cet accessoire bien plus ergonomique, pousser le piston réclame une force herculéenne. Passé cet obstacle difficile, le produit s’extrude très rapidement. Sa viscosité est très satisfaisante. Il ne coule pas trop, restant bien en place là où on le dépose. La consistance est celle d’une pâte d’amande extrêmement souple. Il se modèle quand même assez difficilement car il adhère volontiers à la spatule, tout au moins durant les premiers temps. La prise est plutôt lente et jamais complète en l’absence de lumière. Disponible dans toutes les teintes A et en B1, le Riva LC HV est préconisé pour toutes les cavités de petit volume, lorsque les conditions cliniques ne permettent pas l’utilisation d’un composite, toujours plus performant. Son rendu esthétique reste très acceptable, car il n’apparaît pas trop opaque. Reste que les CVIMAR n’ont pour avantage qu’un léger pouvoir cariostatique grâce à leur contenu en fluor, et une adhésion quasi spontanée à la dentine. Avec une manipulation encore largement perfectible, ils ont du mal à s’imposer comme matériau de restaurations postérieures à long terme, malgré la tentative ici assez réussie d’en améliorer la mise en œuvre et les performances mécaniques.

+

• Seul ciment verre ionomère photopolymérisable de haute viscosité

• Présentation soignée

-

• Colle quand même à la spatule

• Capsules assez inconfortables à mettre en œuvre

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• 110 € la boîte de 50 capsules