Effet d’une perforation de la membrane sinusienne sur la survie d’un implant - Clinic n° 11 du 01/11/2017
 

Clinic n° 11 du 01/11/2017

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

La complication peropératoire la plus fréquente lors d’une greffe de sinus est la perforation de la membrane sinusienne qui survient dans 10 à 44 % des cas. Parmi les traitements les plus utilisés pour une telle complication, on trouve la colle de fibrine, la membrane biorésorbable et la suture. Les informations actuelles sur les conséquences possibles des perforations concernant la formation d’os et le taux de survie des implants sont contradictoires. L’objet de cette étude est...


La complication peropératoire la plus fréquente lors d’une greffe de sinus est la perforation de la membrane sinusienne qui survient dans 10 à 44 % des cas. Parmi les traitements les plus utilisés pour une telle complication, on trouve la colle de fibrine, la membrane biorésorbable et la suture. Les informations actuelles sur les conséquences possibles des perforations concernant la formation d’os et le taux de survie des implants sont contradictoires. L’objet de cette étude est d’évaluer les taux de survie d’implants placés dans des sinus greffés avec de l’os bovin anorganique et ayant subi une perforation de la membrane de Schneider au cours de la procédure opératoire.

Matériel et méthode

Cette étude rétrospective porte sur 531 patients ayant bénéficié, entre 2004 et 2013, d’un total de 745 élévations du plancher sinusien à l’aide d’un substitut osseux anorganique d’origine bovine (Bio-Oss®, Geistlich Pharma) exclusivement. L’un des critères d’inclusion dans l’étude est la mise en place sur les sites greffés, depuis déjà 2 ans, d’au moins 1 implant. Deux groupes de patients sont constitués : un groupe qui n’a pas subi de perforation de la membrane sinusienne au cours de la chirurgie de greffe (508 cas) et un autre qui a subi une perforation (237 cas). Le comblement des sinus a été réalisé par une fenêtre d’accès latérale.

Les membranes perforées ou déchirées ont été gérées par des sutures ou des membranes résorbables. Une fois le greffon mis en place, une membrane résorbable (Bio-Gide®, Geistlich Pharma) a été appliquée sur la fenêtre latérale d’accès et fixée par des clous avant d’être recouverte par le lambeau muqueux. Les implants ont été placés soit immédiatement, soit entre 6 et 10 mois plus tard selon le volume d’os résiduel.

Résultats et discussion

Pour les sinus ayant subi de petites perforations (≤ 5 mm), le taux de survie des implants est de 97,7 %. Il est de 97,3 % pour ceux avec des perforations moyennes (> 5 mm) et de 95,3 % pour ceux avec de grandes perforations (≥ 10 mm). Les différences entre ces trois taux ne sont pas statistiquement significatives. Globalement, le taux de survie des implants est en moyenne de 97,4 %, soit 97,7 % pour les implants placés dans les sinus non perforés et 97,1 % pour ceux placés dans des sinus perforés. La différence entre ces deux groupes n’est pas statistiquement significative.

L’ESSENTIEL

La perforation de la membrane sinusienne est la complication peropératoire la plus commune observée lors d’un comblement de sinus. Elle doit être bien gérée au cours de la procédure pour éviter la perte du matériau de comblement. Dans cette étude qui utilise une approche par fenêtre latérale, chaque perforation accidentelle est obturée par une membrane collagénique pour contenir le matériau de comblement (os bovin anorganique). Une fois ce dernier mis en place, il est recouvert par une membrane résorbable, fixée par de petits clous, qui vient fermer la fenêtre avant d’être elle-même recouverte par le lambeau muqueux. Les résultats de cette étude indiquent que le taux de survie (97,1 %) des implants placés dans les sinus perforés n’est pas significativement différent de celui (97,7 %) des implants placés dans des sinus non perforés, indépendamment des dimensions des perforations. Les auteurs attribuent ces taux élevés de survie à la bonne gestion des perforations. Dans les limites des données histologiques recueillies, les résultats histomorphométriques, avec 24,52 ± 6,99 % d’os nouveau formé dans des sinus ayant subi de grandes perforations, montrent une formation osseuse compatible avec les résultats décrits dans la littérature scientifique.

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