Éviter l’impasse - Clinic n° 04 du 01/04/2018
 

Clinic n° 04 du 01/04/2018

 

L’ÉVÉNEMENT

Marie Luginsland  

À l’heure où les négociations conventionnelles entrent dans le vif du sujet – c’est-à-dire, dans la phase d’examen des propositions de l’assurance maladie du 16 février –, rien ne garantit plus désormais que les débats échappent à l’enlisement. Lors de la dernière séance du 16 mars, les milliers de chiffres produits par l’Assurance maladie, résultant des codes appliqués aux différents paniers de soins, ont illustré la complexité de ces...


À l’heure où les négociations conventionnelles entrent dans le vif du sujet – c’est-à-dire, dans la phase d’examen des propositions de l’assurance maladie du 16 février –, rien ne garantit plus désormais que les débats échappent à l’enlisement. Lors de la dernière séance du 16 mars, les milliers de chiffres produits par l’Assurance maladie, résultant des codes appliqués aux différents paniers de soins, ont illustré la complexité de ces négociations.

Aussi, dans ce contexte, la position des syndicats apparaît-elle plus tranchée que jamais. Ils ne signeront pas, en l’état, la revalorisation des actes conservateurs et les plafonnements. La FSDL menace même de quitter la table des négociations si ces dernières ne venaient pas à progresser.

Certes elle se félicite que l’une de ses propositions, consistant à différencier les inlays onlays céramique des autres matériaux aient été entendue par les différentes parties. Il faudra cependant d’autres avancées pour contenter les syndicats.

Ainsi, la part accordée en volume aux honoraires libres, soit 13 % contre 87 % alloués aux actes plafonnés, reste inacceptable, rappelle la CNSD… Il apparaît en effet totalement inconcevable à la profession, syndicats comme universitaires (voir page 237), de pouvoir garantir des soins conservateurs de qualité, ne serait-ce que pour répondre aux enjeux de santé publique. D’autant que le RAC 0 (reste à charge 0) ainsi que le RAC modéré constituent des facteurs d’incertitudes supplémentaires pour l’économie des cabinets. C’est peu dire que la profession manque de visibilité tant sur les orientations de l’assurance que sur le comportement des patients. Rien ne garantit en effet que ces derniers ne céderont pas à la tentation d’un choix thérapeutique a minima.

La promesse électorale du candidat Macron, prononcée il y a tout juste un an, semble avoir rattrapé, sinon plombé, les négociations conventionnelles. Seul un signe d’ouverture de la part de l’Assurance maladie, assorti de nouvelles propositions, permettra, lors des prochaines séances des 5 et 6 avril, d’offrir des perspectives acceptables pour la profession.

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