Maladies parodontales, le combat de demain - Clinic n° 04 du 01/04/2018
 

Clinic n° 04 du 01/04/2018

 

BAROMÈTRE DE LA SANTÉ BUCCO-DENTAIRE

ACTU

Marie Luginsland  

Le deuxième baromètre de la santé bucco-dentaire mené par l’UFSBD et Pierre Fabre Oral Care fait état d’une méconnaissance des Français des liens entre santé bucco-dentaire et état de santé général. Plus particulièrement en ce qui concerne les premiers symptômes des maladies parodontales.

C’est un paradoxe. Alors que l’indice carieux ne cesse de reculer dans les pays occidentaux, principalement chez les enfants, la prévalence des maladies parodontales augmente. La France n’échappe pas à ce phénomène, les données épidémiologiques montrant que la moitié de la population, à partir de 35 ans, présente une gingivite et, dans 10 % de ces cas, avec des formes sévères. Cependant, les Français persistent à en ignorer les signes avant-coureurs et, de manière plus générale, les risques encourus pour leur santé, comme le révèle l’édition 2018 du baromètre de la santé bucco-dentaire mené par l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD) en partenariat avec les laboratoires Pierre Fabre Oral Care(1).

Les interactions entre maladies parodontales et maladies chroniques comme le diabète ou les maladies cardio-vasculaires, tout comme le risque d’accouchement prématuré, restent méconnues du grand public. « Les Français n’ont aucune notion de l’implication des problèmes gingivaux sur la santé en général, à savoir, la déstabilisation de la glycémie en cas de diabète, l’augmentation du risque d’infarctus et l’interrelation avec les maladies rhumatismales », remarque Christophe Lecart, porte-parole de l’UFSBD, ajoutant « c’est le grand combat de santé publique des années à venir ».

9 % consultent un dentiste

L’enquête démontre ainsi que, de manière générale, les Français n’identifient pas l’impact des maladies parodontales sur leur santé générale. Ils sont, par conséquent, insensibles aux signaux d’alerte en santé bucco-dentaire. Pour preuve, 89 % des répondants qui ont les gencives rouges, enflées et/ou douloureuses se considèrent en bonne santé générale. De même, le saignement des gencives n’est pas perçu comme un signal d’alerte : 64 % des personnes sondées déclarent leurs gencives en bonne santé même si, dans 76 % des cas, elles ont les gencives qui saignent régulièrement au brossage. « Or 30 % des Français déclarent souffrir de gingivites, prémices de la maladie parodontale », note l’UFSBD.

Deuxième signal d’alerte de maladies parodontales, l’halitose impacte près de 1 Français sur 3. Pour autant, plus de 50 % des personnes déclarant souffrir d’halitose affirment avoir des gencives en bonne santé et 90 % se considèrent en bonne santé générale.

Ces résultats mettent d’autant plus en exergue un besoin en prévention que 9 % seulement des Français consultent un dentiste en cas de gencives douloureuses ou de saignements au brossage. Si 64 % déclarent s’auto-médiquer avec un dentifrice adapté aux gencives et/ou un bain de bouche pendant plusieurs jours, 22 % reconnaissent ne pas agir du tout. En ce qui concerne le détartrage, la moitié des répondants seulement y a eu recours au cours des 12 derniers mois. Rien d’étonnant donc à ce que 40 % des personnes sondées n’aient toujours pas intégré la visite annuelle chez le dentiste comme un élément incontournable de leur parcours santé.

(1) Enquête réalisée auprès de 32 421 Français du 8 décembre 2017 au 20 janvier 2018 via Facebook, Twitter, Internet.