Prothèse fixée de grande étendue - Clinic n° 07 du 01/07/2018
 

Clinic n° 07 du 01/07/2018

 

PRISE EN CHARGE GLOBALE

Antonin HENNEQUIN*   Rémi ESCLASSAN**   Florent DESTRUHAUT***  


*AHU-PH Prothèses
**MCU-PH Prothèses
***MCU-PH Prothèses
Toulouse

Le cas clinique

Anamnèse générale

Une patiente de 45 ans consulte pour raison esthétique (fig. 1 et 2).

Les objectifs du traitement

Ils devaient répondre aux éléments ?significatifs suivants :

• sur le plan fonctionnel :

- rétablir une occlusion d’intercuspidation maximale (OIM) stable et confortable en maintenant la...


Le cas clinique

Anamnèse générale

Une patiente de 45 ans consulte pour raison esthétique (fig. 1 et 2).

Les objectifs du traitement

Ils devaient répondre aux éléments ?significatifs suivants :

• sur le plan fonctionnel :

- rétablir une occlusion d’intercuspidation maximale (OIM) stable et confortable en maintenant la dimension verticale d’occlusion existante,

- rétablir une fonction occlusale préservant l’équilibre de l’appareil manducateur et assurant de façon optimale les différentes fonctions orofaciales (déglutition, phonation et mastication) ;

• redonner une harmonie au sourire par un travail restaurateur sur la morphologie dentaire et la teinte et par un modelage parodontal d’alignement des collets ;

• contribuer à une amélioration de la qualité de vie de la patiente en tenant compte de sa demande esthétique par une prise en charge globale.

Solutions thérapeutiques

Au maxillaire

Une solution par prothèses fixées à pont restaurant la totalité de l’arcade maxillaire a retenu l’attention du praticien et de la patiente.

À la mandibule

Compte tenu du volume des pertes de substance dentaire des groupes prémolo-molaires mandibulaires, il a été proposé et accepté de réaliser des couronnes conjointes de 34 à 37 et de 44 à 47.

Planification thérapeutique

Elle comprenait quatre étapes

• la première consistait en la collecte des données issues de l’anamnèse, des examens clinique et radiologique et de l’étude des modèles sur articulateur ;

• la deuxième en un assainissement parodontal, une motivation à l’hygiène, des soins chirurgicaux et endodontiques ;

• la troisième correspondait à la réalisation de prothèses conjointes transitoires de deuxième génération réalisées au laboratoire ;

• la quatrième consistait, après validation clinique au bout de plusieurs mois de l’étape prothétique transitoire et de la cicatrisation tant endodontique que parodontale, en l’élaboration de prothèses conjointes d’usage par réalisations fractionnées.

Soins pré-prothétiques et restauration prothétique transitoire

Après assainissement parodontal, des traitements et retraitements endodontiques ont été entrepris. Des inlay-cores anatomiques et des reconstitutions corono-radiculaires fibrées ont été réalisés afin de préserver l’étanchéité des obturations endodontiques et de permettre les reconstructions prothétiques transitoires.

Les préparations prothétiques ont été réalisées et des couronnes provisoires ont été confectionnées au fauteuil en utilisant une technique par isomoulage et à l’aide de résine autopolymérisante. Il a été décidé de conserver le même rapport interarcade lors de la réalisation des prothèses transitoires de deuxième génération.

Restauration prothétique transitoire et chirurgie plastique parodontale

Des couronnes transitoires de laboratoire ont été fabriquées à partir du wax-up diagnostique (fig. 3). Une chirurgie parodontale a alors été réalisée à l’aide d’un bistouri électrique et les prothèses transitoires de 11 et 21 ont été réadaptées à l’aide de résine autopolymérisante. Une cicatrisation et une maturation parodontales ont ensuite été attendues avant de passer à l’étape prothétique d’usage (fig. 4).

Restauration prothétique d’usage

Des couronnes céramo-céramiques ont été réalisées et posées secteur par secteur (sextants). Les réalisations ont été fractionnées. Les secteurs postérieurs ont d’abord été réalisés : les secteurs 1/4 (fig. 5) puis les secteurs 2/3 (fig. 6) ont été scellés avant l’essayage prothétique et le scellement au niveau du bloc incisivo-canin (fig. 7 et 8). Le réglage fonctionnel du guide antérieur était essentiel afin de réaliser des trajets travaillants répartis convenablement sur les faces palatines de 13 à 23 lors des mouvements excursifs mandibulaires sans interférences postérieures non travaillantes.

Conclusion

La réussite prothétique ne peut être obtenue qu’avec une prise en charge globale et multidisciplinaire. Il est indispensable d’intégrer au sein de la démarche pré-prothétique une réflexion occlusale rationnelle et élaborée afin de pouvoir prévoir et reproduire, lors de la restauration prothétique, l’ensemble des critères occluso-architecturaux garants d’une restauration fiable et pérenne.