Le devis en négociation - Clinic n° 10 du 01/10/2019
 

Clinic n° 10 du 01/10/2019

 

L'événement

Anne-Chantal de Divonne  

Cinq mois après l'entrée en vigueur de la nouvelle convention, et à 4 mois de la mise en place du « 100 % santé », le directeur de l'Assurance maladie a voulu se montrer rassurant sur l'application de la convention, fiable dans ses engagements, mais aussi volontaire sur la poursuite d'une régulation de l'exercice dans un cadre conventionnel.

Ainsi, pour valider l'avenant 2 négocié avant l'été sur la CMU-C, Nicolas Revel n'a pas hésité à plaider au ministère en...


Cinq mois après l'entrée en vigueur de la nouvelle convention, et à 4 mois de la mise en place du « 100 % santé », le directeur de l'Assurance maladie a voulu se montrer rassurant sur l'application de la convention, fiable dans ses engagements, mais aussi volontaire sur la poursuite d'une régulation de l'exercice dans un cadre conventionnel.

Ainsi, pour valider l'avenant 2 négocié avant l'été sur la CMU-C, Nicolas Revel n'a pas hésité à plaider au ministère en faveur de cet accord qui coûtait « plus cher que ce qui avait été prévu ». Mais « un syndicat était prêt à s'engager et il était important de l'accompagner », a justifié le directeur de l'Assurance maladie, lors de son intervention le 21 septembre à l'université d'été des CDF à Cap Estérel.

Pour débloquer les discussions sur le nouveau devis, « j'ai fait un pas », a ensuite noté Nicolas Revel. Les négociations sur ce futur avenant 3 étaient de fait bien mal engagées. Les syndicats s'opposaient aux financeurs, qui exigeaient l'établissement d'au moins deux devis, dont l'un devait présenter une alternative thérapeutique avec des actes des paniers à reste à charge zéro et/ou maîtrisé. Dans sa nouvelle proposition, l'Assurance maladie demande que l'alternative thérapeutique n'apparaisse plus que « pour information », dans un coin du devis.

Pour les CDF, ce pas va dans le bon sens. Mais du chemin reste encore à parcourir avant une éventuelle signature. Les trois séances de travail prévues aux mois d'octobre et de novembre ne seront pas de trop pour définir clairement ce qu'est l'« alternative thérapeutique ». Une notion qui « ne doit pas se résumer à une simple alternative économique », insiste Thierry Soulié, président des CDF. Les négociations devront aussi permettre de rendre le devis plus « simple et lisible », en supprimant les indications du prix de vente et du prix d'achat, « qui, avec la nouvelle convention, n'ont plus aucun sens ».

Mais ce dernier point relève de la loi. C'est la représentation nationale qui doit se déterminer. Le combat est beaucoup plus incertain !



La fragilité des grands sportifs

Malgré l'attention portée à leur santé bucco-dentaire, les athlètes de haut niveau sont exposés à un risque élevé de caries et d'inflammation des gencives. C'est ce qui ressort d'une étude de l'University College of London publiée dans le BDJ(1). Les chercheurs ont interrogé 352 athlètes olympiques et professionnels, âgés de 18 à 39 ans, et de disciplines variées comme le cyclisme, la natation, le rugby, l'aviron ou le hockey.

À 94 %, ces athlètes ont répondu se brosser les dents au moins deux fois par jour ; 44 % disent utiliser du fil dentaire régulièrement, et 40 % ont vu leur chirurgien-dentiste au cours des six derniers mois. Malgré leurs efforts, les examens montrent que ces sportifs développent des maladies bucco-dentaires. Un précédent article, publié en 2018, avait montré que près de la moitié d'entre eux (49 %) avaient des caries non traitées et qu'une majorité montrait des signes d'inflammation des gencives. Et, pour près d'un tiers (32 %), leur santé orale avait un impact négatif sur leurs performances.

Comment l'expliquer ?

Ces athlètes déclarent consommer régulièrement des boissons pour sportifs (80 % d'entre eux), des barres (59 %) et des gels énergétiques (70 %). « Le sucre contenu dans ces produits augmente le risque de carie et leur acidité fait grimper le risque d'érosion », explique l'une des auteurs de l'étude, Julie Gallagher. Des études antérieures ont aussi suggéré qu'une bouche sèche pendant un entraînement intensif pouvait expliquer le risque de maladie buccale.

(1) Gallagher J, Ashley P, Petrie A, Needleman I. Oral health-related behaviors reported by elite and professional athletes. Br Dent J 2019;227:276-280.