Taux négatifs : quel avenir pour les fonds euros ? - Clinic n° 12 du 01/12/2019
 

Clinic n° 12 du 01/12/2019

 

Patrimoine

Catherine BEL  

PATRIMOINE PREMIERCIF réf. Sous noA043000par la CIP Assoc. agréée par l'AMFcatherinebel@patrimoinepremier.com

Vous entendez beaucoup parler de fond euros aujourd'hui mais savez-vous précisément ce que c'est ? Nous vous proposons de revenir aux fondamentaux en vous expliquant de quoi il s'agit pour ensuite définir une stratégie par rapport à son devenir, à savoir une baisse inéluctable de son rendement. Mais, pour autant, ceci ne veut pas dire jeter le bébé avec l'eau du bain !

En général, vous savez qu'un fonds euros vous garantit le capital et que ce fonds bénéficie d'un effet...


Vous entendez beaucoup parler de fond euros aujourd'hui mais savez-vous précisément ce que c'est ? Nous vous proposons de revenir aux fondamentaux en vous expliquant de quoi il s'agit pour ensuite définir une stratégie par rapport à son devenir, à savoir une baisse inéluctable de son rendement. Mais, pour autant, ceci ne veut pas dire jeter le bébé avec l'eau du bain !

En général, vous savez qu'un fonds euros vous garantit le capital et que ce fonds bénéficie d'un effet cliquet, qui quant à lui, vous garantit que le rendement produit chaque année par le fonds euros est stocké. Les stocks ainsi accumulés année après année ne peuvent pas baisser.

Seule la performance annuelle n'est pas garantie. Le rendement annuel peut baisser et c'est bien ce qu'il fait depuis quelques années maintenant. En clair, depuis la baisse des taux... Logique ! Et celle-ci s'est bien évidemment accélérée ces toutes dernières années...

Nous allons voir pourquoi

Ce fonds euros, classique, de quoi est-il composé ? Majoritairement d'obligations à 80-90 %. Les 10 à 20 % restants sont composés d'immobilier, d'actions, de monétaire et autres.

Les obligations sélectionnées sont en grande partie des obligations d'État ou encore appelées « dette souveraine ».

Celles-ci ont vu leur rémunération baisser drastiquement pour arriver ainsi aujourd'hui, pour ce que l'on appelle l'OAT (Obligations Assimilables du Trésor) à 10 ans, à – 0,28 % !

Donc, certes, le stock d'obligations anciennes a permis jusqu'à présent de distribuer encore un taux moyen de 1,80 % (moyenne fonds euros en 2018). Mais toute nouvelle souscription investie dans le fonds euros se heurte au fait qu'il est de plus en plus difficile de trouver du rendement (ne serait-ce que 1 % sans prendre de risque).

La rémunération de ces emprunts d'État est désormais négative. Ce qui veut dire concrètement que, lorsque vous prêtez 100, au lieu de vous rembourser au terme 100, il va vous être remboursé 98 ou 96 et, de plus, vous n'aurez pas touché d'intérêt !

Clairement, le stock existant n'est globalement que peu touché ; seuls les emprunts du stock arrivant à échéance posent un problème. En effet, là où il y avait peut-être un intérêt distribué annuellement de 4 ou 5 %, en replaçant aujourd'hui l'intérêt sera nul et le capital pas nécessairement préservé à 100 %. Donc nous pourrions parler d'une érosion certaine au fil de l'eau...

En revanche, plus une compagnie collecte, plus elle est confrontée à ce problème de trouver du rendement sur un marché qui n'en donne pas !

Alors que faire ?

Comme nous l'avons fait, diversifier avec un fonds euros immobilier (l'immobilier, lui, donne encore du rendement, surtout dans les biens tertiaires), mais en rationnant son accès (comme l'ont fait certaines compagnies ou sociétés de gestion en matière de SCPI) pour préserver le rendement des souscripteurs existants.

Diversifier sur des unités de compte : là encore, privilégier l'immobilier en SCPI ou SCI afin de bénéficier d'un rendement de l'ordre de 3 à 4 % net ou investir en supports actions (en privilégiant les actions qui distribuent des dividendes ou des actions dans des secteurs d'avenir mais sécurisants par leur nature).

Et pourquoi pas également les fonds structurés mais en étant très sélectifs (sur leur liquidité, les frais et les garanties).

Enfin, là aussi, nous avons été un peu pionniers en optant pour des fonds euro-croissance, lesquels donnent le temps au temps pour vous faire bénéficier de la garantie en capital ! En effet, vous ne bénéficierez de celle-ci qu'au terme de 8 ans mais, sincèrement, rien de gênant lorsqu'il s'agit d'investir sur du long terme. Actions ou immobilier ne donnent leur pleine essence que sur le long terme. Il convient simplement de structurer un patrimoine : court terme, pour les liquidités, moyen et long termes pour la rentabilité.

En conclusion

Conserver vos fonds euros qui vous donneront la garantie en capital mais, pour vos futurs investissements, n'hésitez pas à panacher les différents supports vus ci-dessus en excluant les fonds euros. Ceux que vous avez seront suffisants. Les nouveaux investissements vous donneront la rentabilité. À doser en fonction de votre niveau de risque.

Un juste et judicieux équilibre... à trouver !