PROTHÉSISTE DENTAIRE : APPRENDRE ET SE FORMER EN 2025, ÉTAT DES LIEUX
Formation
Prothésiste dentaireEnseignant en prothèse dentaire
C’est en 1973 que le mécanicien en prothèse dentaire devient officiellement prothésiste dentaire après obtention d’un Certificat d’Aptitude Professionnel (CAP).
C’est d’ailleurs cette même année que François Duret a l’idée de transposer le concept de CFAO, initialement utilisé dans l’aéronautique, consistant à standardiser la réalisation de formes répétitives, à la réalisation de prothèses dentaires. Il devient alors de ce fait l’inventeur de la CFAO...
Les prothésistes dentaires doivent être capables de s’adapter à l’évolution technologique des matériaux, des matériels, des procédés et des techniques du secteur professionnel, qui connaît de profondes mutations. Cela passe par les formations qui jalonnent le parcours professionnel des actuels et futurs prothésistes dentaires. Cet article en propose une présentation non exhaustive.
C’est en 1973 que le mécanicien en prothèse dentaire devient officiellement prothésiste dentaire après obtention d’un Certificat d’Aptitude Professionnel (CAP).
C’est d’ailleurs cette même année que François Duret a l’idée de transposer le concept de CFAO, initialement utilisé dans l’aéronautique, consistant à standardiser la réalisation de formes répétitives, à la réalisation de prothèses dentaires. Il devient alors de ce fait l’inventeur de la CFAO dentaire dont il a posé les bases dans sa thèse « L’empreinte optique ».
Dès lors, cette technologie ne cessera d’évoluer et de se perfectionner dans le secteur dentaire pour s’imposer comme un outil de travail incontournable dans les cabinets dentaires et les laboratoires. Parallèlement, l’évolution des techniques et des matériaux, les mutations économiques et l’avènement de l’implantologie ont conduit la profession de prothésiste à s’adapter et se réinventer sans cesse, afin de répondre au mieux aux attentes des patientèles, qu’elles soient d’ordre anatomo-fonctionnelles, esthétiques, économiques ou réglementaires.
Depuis cinquante ans, les diplômes, qualification académique plus théorique, souvent obtenue après plusieurs années d’études, reconnue pour une plus grande variété de métiers, permettant généralement une plus grande flexibilité de carrière, et les titres professionnels, certification orientée vers l’emploi, souvent plus courte et pratique, directement liée à un emploi spécifique, contribuent à cet objectif.
Les lycéens, les apprentis, les étudiants, les alternants, les prothésistes, les maîtres-artisans et les Meilleurs Ouvriers de France se forment, continuent de se former et forment à leur tour afin de transmettre et faire évoluer ce bel héritage. Le secteur professionnel dentaire connaît de profondes mutations. Les enjeux auxquels il est confronté sont autant de défis à relever, par le panel des formations proposées.
C’est pourquoi l’évolution des matériaux et des matériels est au cœur des programmes ; l’évolution des techniques numériques d’acquisition, de conception et de fabrication occupent une place de choix dans les différentes formations ; le contexte économique lié à la convention avec la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) est observé ; la concurrence internationale des laboratoires de prothèse dentaire est étudiée ; l’accroissement de la taille moyenne des laboratoires est prise en compte ; la spécialisation des techniciens et des unités de fabrication reste le cœur du métier ; le développement de l’externalisation et de la mutualisation des plateaux techniques est abordée ; le chairside est appréhendé ; l’insertion de personnels en situation de handicap est davantage prise en compte.
Nous proposons dans les pages qui suivent une présentation, non exhaustive, des formations proposées.
Un titre professionnel est une certification professionnelle qui permet d’acquérir des compétences professionnelles spécifiques et favorise l’accès à l’emploi ou l’évolution professionnelle de son titulaire. Il atteste que son titulaire maîtrise les compétences, aptitudes et connaissances permettant l’exercice d’un métier. Les titres professionnels sont composés de blocs de compétences dénommés certificats de compétences professionnelles (CCP).
Initialement nommé opérateur (trice) en prothèse dentaire (RNCP 2448) par l’arrêté de spécialité du 14 février 2005, le titre professionnel a été renommé à partir du 15 février 2010 auxiliaire en prothèse dentaire, titre de Niveau 3 (ancien niveau V), correspondant au niveau CAP, mis à jour le 15 décembre 2014, puis le 27 novembre 2017 (RNCP 9012). Ce titre professionnel, après rénovation de son référentiel, et afin de suivre l’évolution numérique de la profession, a pris sa forme actuelle le 14 avril 2021 (RNCP 35301).
Accessible par la voie de l’apprentissage, de contrat de professionnalisation, en formation continue et validation des acquis par expérience (VAE), ce titre se compose de trois types d’activités :
- la réalisation de prothèses amovibles : l’auxiliaire en prothèse dentaire fabrique des appareils amovibles complets ou partiels ; de la coulée des empreintes à la finition des appareils, en passant par le façonnage des crochets et des différents modes de transformation ;
- la réalisation de prothèses fixes : l’auxiliaire intervient également dans la création de prothèses fixées en réalisant les modèles de travail, en sculptant des éléments en cire et en finalisant les prothèses ;
- la réalisation de prothèses fixes métalliques en conception et fabrication assistées par ordinateur (CFAO) : avec l’avènement des technologies modernes, l’auxiliaire en prothèse dentaire utilise des logiciels de modélisation pour concevoir des éléments prothétiques et fabriquer à l’aide d’imprimantes 3D.
Chacune de ces activités est associée à un certificat de compétences professionnelles, un parchemin est attribué au candidat ayant obtenu l’ensemble des CCS, un livret de certification pour une réussite partielle.
Initialement prévu au milieu des années 80, le Baccalauréat professionnel Prothèse Dentaire (RNCP9296) ne verra finalement le jour que le 8 avril 2010.
L’arrêté ministériel du 10 avril 2020 officialise la mise en place du nouveau référentiel du Baccalauréat Professionnel Spécialité « Technicien en Prothèse Dentaire » et fixe les modalités de délivrance de ce diplôme. De niveau 4, enregistré au RNCP sous le n° 34674 et certifié par le ministère de l’Education nationale, il se prépare en 3 ans, de la seconde à la terminale. Depuis la fin de la formation du BEP en 2021, il s’agit du premier niveau d’exigence professionnelle de formation au métier de prothésiste dentaire. Sous statut scolaire, l’élève doit effectuer 20 semaines obligatoires de périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) dont une en cabinet dentaire. Également accessible par la voie de l’apprentissage, de contrat de professionnalisation, en formation continue et validation des acquis par expérience (VAE), ce diplôme s’articule autour de 3 compétences professionnelles majeures :
- intégration de l’environnement professionnel du technicien en prothèse dentaire : le technicien en prothèse dentaire assure la communication interne et externe pour garantir une coordination efficace. Il organise méthodiquement les ressources et étapes nécessaires à la fabrication. Il gère un système numérique pour optimiser la production et le suivi des processus. Il participe également à la démarche qualité, à la prévention des risques et à la protection de l’environnement, garantissant ainsi la sécurité, la conformité et la durabilité des produits et services ;
- conception d’un élément prothétique à l’aide d’un système numérique : le technicien en prothèse dentaire maîtrise la conception numérique, gérant l’acquisition d’empreintes ou de modèles pour créer des représentations précises des zones à traiter. Il modélise des prothèses fixes (inlays-cores, couronnes, armatures unitaires, bridges postérieurs) et amovibles partielles à infrastructure métallique (PAPIM), en tenant compte des besoins anatomo-fonctionnels des patients ;
- fabrication d’un élément prothétique de façon traditionnelle ou à l’aide d’un système numérique : le technicien en prothèse dentaire maîtrise les procédés de fabrication traditionnels et numériques. Il gère le traitement des empreintes et réalise des modèles physiques ou numériques. En fabrication traditionnelle, il crée des porte-empreintes, des maquettes d’occlusion, et modèle des inlay-cores et dents unitaires en cire ou céramique. Il monte des prothèses amovibles partielles et complètes en cire et transforme la PAP. En numérique, il imprime des éléments comme des inlay-cores, couronnes, bridges, armatures unitaires et PAPIM. Il transforme les maquettes calcinables en pièces prothétiques par fonderie et finalise les pièces par usinage traditionnel.
En complément de la partie professionnelle, l’enseignement général est également dispensé. Les mathématiques, la physique-chimie, l’économie-gestion, la prévention-santé-environnement, les langues vivantes, le français, l’histoire-géographie-enseignement moral et civique, les arts appliqués et cultures artistiques, l’éducation physique et sportive permettent une poursuite d’étude post-Bac.
Le 27 juillet 2012 marque la création du premier BTS en prothèse dentaire. L’arrêté ministériel du 25 janvier 2023 officialise la mise en place d’un nouveau référentiel brevet de technicien supérieur Prothésiste dentaire et fixe les modalités de délivrance du diplôme. Le BTS Prothésiste dentaire est un diplôme de niveau 5, équivalent à un niveau Bac + 2, enregistré au RNCP sous le n° 37376 et certifié par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
BTS Prothésiste Dentaire est une formation post-Bac de deux ans qui prépare les étudiants à devenir des techniciens spécialisés dans la fabrication, l’adaptation et la réparation de prothèses dentaires (couronnes, bridges, appareils dentaires, etc.). Ce diplôme permet d’acquérir des compétences en techniques de conception, utilisation de matériaux spécifiques, et gestion des nouvelles technologies. Face aux exigences de précision et d’innovation dans le secteur dentaire, ce BTS forme des professionnels capables de répondre aux besoins des chirurgiens-dentistes et des patients.
Le BTS se décline en trois pôles d’activités professionnelles principales :
- l’élaboration d’un projet prothétique en concertation avec un praticien (pôle 1) : l’élaboration d’un projet prothétique commence par l’analyse des données pour définir les besoins et spécifications techniques. Le projet est conçu en tenant compte des exigences fonctionnelles et esthétiques du patient, avec une communication constante avec le praticien pour s’assurer que la conception répond à ses attentes cliniques. La coordination avec les entreprises partenaires est également essentielle pour garantir une production fluide et conforme ;
-la fabrication d’une prothèse fonctionnelle et esthétique en méthode traditionnelle ou numérique (pôle 2) : la réalisation d’une prothèse dentaire nécessite l’interprétation des indicateurs biologiques, afin de s’assurer que la conception est adaptée aux besoins spécifiques du patient. En fonction de ces données, les composants nécessaires à la prothèse sont soigneusement sélectionnés pour garantir leur efficacité et leur compatibilité. Un élément pré-prothétique ou prothétique est modélisé avec précision, en utilisant les techniques appropriées. Une fois la modélisation validée, l’élément pré-prothétique ou prothétique est réalisé avec soin pour garantir la qualité et la fonctionnalité de la prothèse. La gestion de l’environnement de travail et la démarche qualité au sein du laboratoire sont essentielles pour assurer la conformité des processus de production, la sécurité du personnel et la satisfaction du patient ;
- le management et l’entrepreunariat en prothèse dentaire (pôle 3) : le développement d’un relationnel efficace avec les différentes parties prenantes est essentiel pour assurer une collaboration harmonieuse et productive au sein du laboratoire. La veille informationnelle permanente est mise en place pour suivre les évolutions du secteur et intégrer les meilleures pratiques. L’analyse de la performance économique du laboratoire permet d’identifier les leviers d’amélioration et d’optimiser les ressources. Sur cette base, des décisions stratégiques, tactiques et opérationnelles sont prises pour orienter le laboratoire vers une croissance durable et une gestion efficiente.
En complément de la partie professionnelle, de l’enseignement général est également dispensé : les sciences, la culture et l’expression, et l’anglais.
Le BTMS « Technicien qualifié en Prothèse Dentaire » est un titre de niveau 5, Bac + 2, enregistré au RNCP sous le n° 39260 et certifié par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat.
Il remplace et fait évoluer le Brevet Technique des Métiers, titre de niveau 4, qui a vu le jour en 1994 et s’est terminé le 17 juin 2024.
Les titulaires d’un Baccalauréat général, technologique ou professionnel et les candidats justifiant d’une pratique professionnelle dans le secteur d’activité d’une durée minimale de 3 ans peuvent suivre l’action de formation du BTMS en 3 ans ; les titulaires du Baccalauréat professionnel Technicien en Prothèse dentaire et les titulaires d’un diplôme ou d’un titre à finalité professionnelle de niveau 3 dans le secteur d’activité (ancien CTM ou actuel TP - Auxiliaire en prothèse dentaire) en 2 ans (avec test de positionnement préalable).
L’objectif est de qualifier des techniciens spécialisés en prothèse dentaire, capables de conduire de manière autonome la conception et la réalisation de travaux prothétiques simples et courants, tout en gérant efficacement les processus de production. Ces techniciens doivent également être en mesure de diriger une équipe lorsque cela est nécessaire, en garantissant une gestion optimale des ressources humaines et techniques.
Il est essentiel de renforcer les compétences des techniciens dans des domaines émergents, tels que le développement de la digitalisation, afin de répondre aux évolutions technologiques et aux nouveaux défis de la profession. Par ailleurs, l’accompagnement des changements économiques et sociaux, qui augmentent l’effectif moyen des entreprises et modifient la structuration des postes et des emplois, est crucial. Cela inclut aussi la gestion des investissements nécessaires pour suivre ces transformations.
Enfin, une attention particulière est portée au respect de la réglementation européenne très stricte en matière de dispositifs médicaux, garantissant ainsi la conformité des produits et la sécurité des patients.
Le candidat doit avoir validé l’ensemble des blocs de compétences suivants pour obtenir le BTMS :
- préparer les dispositifs médicaux sur mesure (DMSM) : l’étude préalable à la réalisation d’un DMSM consiste à analyser la prescription et l’empreinte données par le praticien pour évaluer la faisabilité technique et organisationnelle. Cette analyse est effectuée sur un logiciel informatique, qui génère les documents nécessaires à la planification, comme le bon de travail et les fiches techniques.
Un dessin technique est élaboré, intégrant les spécifications anatomiques et les données de la prescription, en utilisant des méthodes traditionnelles et de la CAO. La proposition est ensuite validée par le prescripteur. En parallèle, des maîtres modèles et des antagonistes sont conçus à partir d’un fichier numérisé, avec des outils et logiciels adaptés pour la modélisation du DMSM ;
- organiser la production au sein du laboratoire : la réalisation du DMSM repose sur le choix des techniques adaptées pour une production optimale, avec une planification prenant en compte le schéma directeur et les coûts. Les risques professionnels sont identifiés, et un document unique est rédigé en collaboration avec le chef d’entreprise pour anticiper les dangers. La sécurité du personnel est assurée par des consignes strictes et le respect des règles en vigueur. Les zones techniques sont contrôlées pour maintenir les équipements, et l’approvisionnement en matières premières est anticipé en fonction des besoins. Une gestion rigoureuse des stocks, avec traçabilité et conformité aux normes, est également mise en place ;
fabriquer des dispositifs médicaux sur mesure (DMSM) : le processus de fabrication des prothèses commence par la proposition d’un schéma directeur, intégrant les paramètres du diagnostic et les aspects techniques, matériels et humains. Chaque type de prothèse (amovible complète, à infrastructure métallique, ou fixée) suit des étapes spécifiques, respectant la prescription du praticien et les critères d’occlusion. Des contrôles réguliers sont effectués pour assurer la conformité et la qualité du produit final. Les règles d’hygiène, de sécurité et d’environnement sont rigoureusement appliquées pour garantir la qualité sanitaire et organisationnelle des opérations. Le développement du laboratoire repose sur une gestion efficace, la fidélisation des collaborateurs, et une veille technologique, soutenue par des stratégies de communication et l’évaluation continue des actions pour ajuster les projets.
Le Prothésiste Dentaire est un titre de niveau 6, Bac + 3, enregistré au RNCP sous le n° 37661, le 31 mai 2023 et certifié par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat. Il s’agit de l’évolution logique du BTMS, niveau 5, lancé en 1995, puis homologué en 2002. La formation de Prothésiste Dentaire, de 2 ans, est accessible par la voie de l’apprentissage, d’un contrat de professionnalisation ou de la validation des acquis de l’expérience. Elle s’adresse aux candidats remplissant l’une des conditions suivantes : titulaires d’un titre de niveau 5 (BTMS Prothésiste dentaire), ou anciennement BTM Prothésiste dentaire de niveau 4 ou d’un titre de niveau 5 BTS Prothésiste dentaire.
Le prothésiste dentaire doit valider les compétences suivantes :
- concevoir tout type de dispositif médical sur mesure (DMSM) en méthodes traditionnelles et en CFAO : le prothésiste dentaire identifie les informations nécessaires à la conception des DMSM en collaboration avec l’équipe médicale, analysant les données céphalométriques, physiologiques et radiographiques pour définir une proposition prothétique adaptée. Il établit les critères esthétiques et fonctionnels, choisit les matériaux en fonction des besoins des DMSM et anticipe les évolutions futures du système manducateur. Les modèles d’étude sont préparés et adaptés pour les transferts sur l’articulateur, où il analyse la relation intermaxillaire et la dimension verticale d’occlusion. Il justifie ses choix prothétiques avec des données théoriques et cliniques, validant la faisabilité du projet avec un dispositif pré-prothétique ;
- réaliser le dispositif médical sur mesure (DMSM) en méthodes traditionnelles et en CFAO : le prothésiste dentaire réalise d’abord les dispositifs d’analyse (wax-up, bridge transitoire, projection de la PAPIM) selon le schéma directeur, pour visualiser le DMSM définitif. Il fabrique les armatures et intègre les dispositifs d’ancrage pour finaliser les infrastructures de la partie fixée. Pour la PAPIM, il inclut attachements et fraisages, tout en respectant les critères d’ajustage, esthétique et finition. L’analyse de la classe squelettique et du plan d’occlusion permet de sélectionner les dents, et un pré-montage de la prothèse amovible complète est effectué, en tenant compte des critères fonctionnels et esthétiques. Une fois validé, il finalise la prothèse avec des techniques polychromiques et réalise des modèles d’étude orthodontiques pour analyser les anomalies. Enfin, il fabrique une orthèse avec ses composants, en s’appuyant sur l’analyse clinique du praticien ;
- gérer le laboratoire de prothèses dentaires : le responsable de laboratoire dentaire définit une politique d’investissement en évaluant les opportunités techniques et financières, en mettant en place des indicateurs de gestion pour analyser la rentabilité du laboratoire. Il réalise une analyse financière approfondie pour corriger les déséquilibres et définit les enjeux organisationnels, optimisant la gestion des ressources humaines. Il établit une politique de recrutement conforme aux règles juridiques, crée des politiques de rémunération et de délégation motivantes, et gère les carrières en proposant des formations. Enfin, il veille à maintenir un climat de travail serein en communiquant avec ses équipes et en résolvant les conflits ;
- organiser un projet économique en prothèse dentaire et sa mise sur le marché : le responsable de laboratoire dentaire construit un projet économique prévisionnel en tenant compte des contraintes commerciales et juridiques, et définit des gammes de production adaptées aux attentes du marché. Il élabore une stratégie commerciale efficace, en utilisant des leviers commerciaux et des outils de communication pour garantir la rentabilité. Le chiffrage du projet est réalisé à travers un compte d’exploitation prévisionnel et un plan de financement. Il veille à la qualité sanitaire, respectant les règles d’hygiène et de sécurité, et assure la conformité des DMSM, en garantissant leur traçabilité et la livraison dans les délais.
Le Prothésiste Dentaire Numérique est un titre de niveau 6, Bac + 3, enregistré au RNCP sous le n° 39374, le 19 juillet 2024 et certifié par l’Union Nationale Patronale des Prothésistes Dentaires (UNPPD), l’Académie d’Art Dentaire d’Isabelle Duteil (AADID) et l’Association Organisation Reconstruction Travail (ORT).
Il s’agit de l’évolution du Bachelor CFAO de 2017, puis du titre de Prothésiste dentaire spécialisé en techniques numériques (RNCP35890) en 2021.
Le prothésiste dentaire numérique accomplit diverses missions techniques et managériales.
Il analyse un projet DMSM complexe, en réalisant la planification implantaire et en créant un guide chirurgical pour assurer une intervention précise. Il supervise la préparation des éléments nécessaires à la fabrication d’un DMSM complexe, réalise la production de ces dispositifs. Il veille également à la traçabilité et à la qualité de la production, garantissant le respect des normes en vigueur.
En parallèle, il peut être amené à élaborer un projet de création ou de reprise d’un laboratoire de prothèse dentaire, en développant son côté commercial pour assurer la croissance du laboratoire. La gestion administrative et humaine du laboratoire fait également partie de ses responsabilités. Enfin, le prothésiste dentaire numérique doit constamment actualiser ses compétences et ses process pour suivre les évolutions technologiques et les normes de la profession.
Les candidats souhaitant accéder à la certification par la voie de la formation, d’une durée d’un an, doivent être titulaire d’un BTS de Prothèse Dentaire (niveau 5) ou justifier de 5 ans d’expérience professionnelle dans le métier de Prothésiste Dentaire après l’obtention du BAC Pro technicien en prothèse dentaire ou du BTM prothésiste dentaire.
Accessible par la voie de l’apprentissage, du contrat de professionnalisation, en formation continue et par la validation des acquis de l’expérience (VAE), le prothésiste dentaire numérique doit valider les 3 compétences suivantes :
- concevoir et conseiller techniquement des dispositifs médicaux sur mesure (DMSM) complexes : le prothésiste dentaire numérique commence par vérifier la validité des fichiers numériques (photos, scanners du visage, imagerie médicale, etc.) afin de garantir leur précision. Il répare les fichiers numériques comportant des erreurs pour assurer leur adéquation avec le projet. Ensuite, il conseille le prescripteur sur le plan prothétique le plus adapté pour le DMSM complexe à produire. Avant de lancer la production, il valide le projet prothétique. Dans le cadre légal de l’implantologie, il propose une planification implantaire au praticien. Enfin, il modélise le DMSM complexe, en tenant compte des spécifications techniques et médicales ;
- fabriquer et superviser l’amélioration continue de dispositifs médicaux sur mesure (DMSM) complexes : le prothésiste dentaire numérique commence par contrôler la conformité des matériaux et des matériels sélectionnés pour la production de prothèses. Il configure les paramètres des logiciels FAO et des machines de fabrication des DMSM pour garantir une production précise. Il vérifie l’import des éléments virtuels dans le logiciel de FAO et paramètre le logiciel embarqué pour lancer le cycle de production. L’entretien des machines de fabrication fait également partie de ses responsabilités, tout comme la mise en place de solutions correctives en cas de défauts détectés sur les DMSM. Il contrôle la conformité des fiches d’identification complétées par les secrétaires ou les techniciens, et vérifie la conformité des prothèses dentaires. Enfin, il gère le tri des déchets générés par la production des DMSM, assurant le respect des normes environnementales ;
- créer, développer et pérenniser un laboratoire de prothèses dentaires : le prothésiste dentaire numérique est aussi entrepreneur, il identifie les opportunités d’affaires dans le secteur de la prothèse dentaire. Il établit le plan financier et construit le business plan pour la création ou la reprise d’un laboratoire de prothèse dentaire. Une étude de marché est réalisée pour positionner le laboratoire dans son contexte concurrentiel. Il met en place une stratégie de communication inclusive et analyse régulièrement la performance économique du laboratoire. Des processus internes sont rédigés pour optimiser l’utilisation du laboratoire, et un processus de recrutement est créé pour recenser les compétences nécessaires à son développement.
Le prothésiste suit de près les évolutions technologiques et règlementaires du métier, tout en recherchant des solutions innovantes en matière de technologies et de matériaux biocompatibles, biodégradables et écoresponsables. Enfin, il crée des protocoles de fabrication pour guider l’équipe de prothèse dentaire et assurer la cohérence et la qualité de la production au sein du laboratoire.
Ces formations ont vu le jour en 1985, sous l’impulsion de prothésistes dentaires désireux de faire évoluer leur profession, Michel Tuyet pour le CPES de Céramique, Pierre Odic, Bernard Ferary et Didier Raux pour le CPES de Prothèse Totale. Initialement conçus pour former des enseignants et des formateurs, ces CPES se sont imposés très rapidement comme formation de référence et d’excellence dans le paysage professionnel dentaire. D’ailleurs, les praticiens très impliqués dans ces spécialités connaissent et reconnaissent la qualité et l’exigence de cette formation et les compétences des titulaires des CPES. La profession reconnaît également cette certification qui apparaît dans les Conventions Collectives et dont le profil des titulaires est recherché par les laboratoires.
La philosophie de ces formations repose, entre autres, sur l’appétence des stagiaires pour le goût du travail « bien fait », mais surtout sur la richesse de ce cursus, nourri par de nombreux intervenants « triés sur le volet », désireux de transmettre sans réserve leur savoir-faire dans un esprit de camaraderie en gardant une ouverture d’esprit.
Les programmes n’ont eu de cesse, tout au long de ces quarante dernières années, de s’adapter et de proposer des contenus en adéquation avec les évolutions du métier.
Aujourd’hui appelés lCPES de Céramique et Occlusion et CPES Prothèse Complète Muco & Implanto-Portée (CPES PCMIP), ils accueillent chacun 12 prothésistes, titulaires d’un diplôme en prothèse dentaire justifiant a minima de 5 années d’expérience professionnelle dans l’activité et satisfaisant à l’entretien de sélection. Ces formations se déroulent sur une période de 2 ans, soit une vingtaine de sessions 2 jours consécutifs par mois. Chaque session est animée par un ou plusieurs intervenants, prothésistes et parfois praticiens, reconnus pour leur professionnalisme et leur excellence dans leur spécialité.
La plupart de ces interventions se composent d’une première partie théorique suivie d’une seconde dédiée à la mise en application pratique sur cas « réels » dupliqués, issus de l’activité professionnelle des intervenants.
La clôture de cette formation et l’obtention du certificat imposent un double succès qui s’articule autour de deux pôles : l’évaluation pratique en temps limité et la rédaction et la soutenance d’un mémoire, avec un sujet en lien avec la spécialité validé par un jury, également composé du responsable pédagogique de la formation, de prothésistes et de praticiens.
Ces mémoires constituent au fil des années un véritable « héritage technique », où chaque diplômé a apporté sa pierre à l’édifice.
Depuis l’avènement de l’implantologie et l’arrivée du numérique dans la filière dentaire, le métier de prothésiste dentaire a subi une véritable révolution. L’artisanat a dû s’industrialiser, les gestes et autres tours de mains, si difficilement acquis au d’un parcours initiatique professionnel, doivent laisser place à la modélisation virtuelle, les techniques de fonderie et de transformations traditionnelles sont remplacées par des procédés de fabrication par soustraction et addition et les matériaux utilisés ne cessent de se diversifier.
Pour répondre à cette évolution, la formation s’adapte, évolue, performe afin de répondre efficacement à l’ensemble de ces problématiques.
En 2025, les cartes des formations ont été rebattues et redistribuées afin de couvrir ce large spectre de compétences attendues. Ainsi, des jeunes issus de collège peuvent préparer un baccalauréat, des bacheliers peuvent s’orienter vers un BTS ou un BTMS, devenir prothésistes dentaires, se spécialiser - prothésiste dentaire numérique - et atteindre un niveau Bac + 3. La filière a également mis en place des cursus d’excellence (CPES).
La formation continue permet également, tout au long du parcours professionnel, de répondre à cette évolution, par le biais de stages proposés, par les fabricants et les fournisseurs, par des prothésistes dentaires chevronnés, des organismes certifiés QUALIOPI.
L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt.