Évaluation clinique d'implants ITI® de petit diamètre : étude prospective - Implant n° 3 du 01/08/2004
 

Implant n° 3 du 01/08/2004

 

Implant a analysé

Jean Buquet  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Les implants de petit diamètre (< 4 mm) doivent parfois être utilisés en raison de l'insuffisance de largeur de la crête osseuse. La plupart des études publiées portent sur des implants standard, en particulier celui de 4,1 mm du système ITI®. Il était donc pertinent de savoir si la réduction de contact osseux ne réduit pas la qualité de l'ostéointégration et si ce type d'implant peut supporter les charges prothétiques...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Les implants de petit diamètre (< 4 mm) doivent parfois être utilisés en raison de l'insuffisance de largeur de la crête osseuse. La plupart des études publiées portent sur des implants standard, en particulier celui de 4,1 mm du système ITI®. Il était donc pertinent de savoir si la réduction de contact osseux ne réduit pas la qualité de l'ostéointégration et si ce type d'implant peut supporter les charges prothétiques cliniques sans risque de fractures.

Un accord s'est dégagé lors de conférences de consensus : ces implants doivent être utilisés avec prudence en évitant les dents unitaires dans les zones de charges importantes et en les raccordant si possible à des implants standard. Il est aussi recommandé de procéder à des élargissements de crête pour pouvoir placer des implants standard, cela au prix d'un prolongement de la durée du traitement.

Cette étude sur la pose d'implants ITI® de 3,3 mm a été entreprise par la faculté de Berne sur 10 ans. Pendant cette période, 154 patients (50 hommes et 104 femmes) ont reçu 298 implants ITI® de 3,3 mm selon la répartition suivante : 8 (20 %), 10 (42 %), 12 (38 %) mm ; 43 % au maxillaire et 57 % à la mandibule. Les critères classiques d'exclusion ont été appliqués.

Les prothèses réalisées (177) étaient reliées soit à des implants de 3,3 mm uniquement, soit à des implants de 3,3 et 4,1 mm.

Le choix d'un petit diamètre a été motivé par la minceur de la crête ou la présence d'espaces interdentaires insuffisants.

Résultats sur 298 implants :

- 3 implants ont été perdus pendant la phase initiale ;

- 77 % ont été en relation avec des overdentures ;

- 4 % ont supporté des prothèses fixées totales ;

- 10 % des prothèses partielles ;

- 3 % des bridges mixtes ;

- 6 % des dents unitaires.

Les échecs secondaires sont liés à l'infection ou à la fracture (2 cas).

Les 3 implants perdus (1 %) pendant la phase initiale provenaient du même patient ; ils avaient été posés 4 semaines après l'extraction.

Les 2 implants fracturés étaient en rapport avec des charges cliniques défavorables.

Conclusions de l'auteur :

1. le taux de survie des implants ITI® de 3,3 mm est comparable à celui des implants de 4,1 mm : 98,7 % à 5 ans et 96,6 % à 6 ans ;

2. ils peuvent être recommandés dans de nombreux cas où une augmentation de crête se serait imposée ;

3. deux implants ITI® de 3,3 mm peuvent assurer le maintien d'une overdenture sans problèmes ;

4. le risque de fatigue mécanique à long terme ne doit pas être occulté.

Ce que j'en pense : Cet article est en effet intéressant. Les implants de 3,3 mm sont rarement étudiés, la littérature se consacrant davantage aux implants larges. Les résultats de l'étude sont très favorables, bien que peu de cas aient été dévolus aux restaurations fixes ou unitaires, ce qui n'est pas surprenant dans la mesure où ils s'appliquent à des crêtes très résorbées. Les échecs ou complications sont comparables à ceux observés avec les implants normaux, mais la plupart ont servi de soutien à des prothèses dont le mode de liaison (barres ou boules) n'a pas été précisé.

Ce que j'ai appris : Cette étude confirme nos impressions cliniques :

- deux implants ITI® de 3,3 mm peuvent supporter sans risque une prothèse totale de recouvrement ;

- la prothèse fixe unitaire ou plurale est possible à condition de bien maîtriser l'analyse fonctionnelle occlusale et mécanique. Il faut en particulier proscrire tout porte-à-faux.

Néanmoins, il sera prudent, dans les cas avec encastrement et résorption VL, de relier l'implant à des structures de soutien si la largeur ML est importante et de se méfier du bras de levier extra-osseux.

Ne jamais oublier que le polygone de sustentation est particulièrement réduit et que la maintenance sera donc plus difficile.