Traitement des péri-implantites par résection chirurgicale : une étude de 3 ans sur des implants vis à surface rugueuse

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Cette étude évalue le devenir clinique de deux approches chirurgicales différentes :

- chirurgie seule (témoin) ;

- chirurgie + modification de la surface implantaire par polissage.

Au total, 17 patients, porteurs d'implants ITI^® TPS ont été suivis pendant une période de 5 ans. Les patients devant recevoir un type de traitement ont été sélectionnés au hasard.

Les paramètres locaux : indices modifiés de saignement (mBI), indices de plaque (mPI), mesure de la poche, PPD-pseudopoche (DIM), mesure de l'attachement (PAL), récession gingivale (REC) ont été enregistrés au moment du traitement, puis à 6, 12, 24 et 36 mois.

Matériel et méthode

Au total, 35 des implants de type ITI^® TPS (24 vis et 11 cylindres creux) ont été étudiés. Ils répondaient à des critères préalablement définis : tous étaient non mobiles, mais présentaient des signes de radiotransparence péri-implantaire horizontale, des signes de suppuration, de saignement et une profondeur de sondage supérieure à 5 mm.

L'intervention comprenait en préopératoire 8 jours d'amoxicilline, un détartrage, un lambeau à repositionnement apical, des curetages, des corrections osseuses, une antisepsie locale (Elyzol), gel de tétracycline, et en postopératoire, des rinçages à la chlorhexidine.

Sur le groupe test, la surface TPS exposée a été polie à l'aide de fraises diamantées de 30 µ, puis 15 µ, suivies de meulettes d'Arkansas et silicone.

Un contrôle comparatif s'est effectué sur 24 mois, mais le groupe test a été suivi sur 36 mois, car le traitement a dû être repris sur le groupe témoin.

Principaux résultats

Effet du traitement sur le groupe test entre T° et 24 mois

DIM : plus important

PPD, mBI : plus faible

PAL : pas de différence

Effet du traitement sur le groupe témoin entre T° et 24 mois

PPD, mBI : plus important

DIM, PAL : plus faible

Différence entre les 2 groupes à 24 mois, groupe test

DIM : important

PPD, PAL, mBI : plus faible

À 3 ans, tous les implants dans le groupe test étaient fonctionnels et 87,5 % dans le groupe témoin, 2 implants Hollowcylinder étant devenus mobiles.

Tous les résultats sont plus amplement développés dans l'article.

Ce que j'en pense : Cette étude est très détaillée. La systématisation des contrôles ne semble pas, aux dires des auteurs, comparable aux travaux équivalents.

Notons cependant que les implants utilisés, comme c'est souvent le cas avec les travaux à long terme, sont d'un modèle dépassé, les états de surface actuels étant sensiblement différents. Les résultats restent néanmoins valables.

Elle représente un travail de suivi clinique et statistique important et constituera sûrement un article de référence dans le domaine du traitement des péri-implantites. Il serait intéressant de le comparer à de futurs travaux dans ce domaine.

Ce que j'ai appris : La péri-implantite ne signifie pas la perte de l'implant. Il faut toutefois savoir la gérer. Le curetage à l'aveugle doit être proscrit, sauf dans les cas très superficiels.

Le traitement chirurgical est le seul qui permet d'espérer la guérison. Il est efficace à lui seul, mais n'empêche pas la récidive si des granulations de surface restent exposées, favorisant la progression sous-gingivale de la plaque dentaire.

On aurait pu penser que les résidus de polissage affecteraient le maintien des tissus périphériques, ce qui n'apparaît pas et est donc positif.

Ces résultats à long terme sont particulièrement rassurants, à condition bien sûr d'assurer un suivi et une maintenance appropriée.