Évaluation des caractéristiques de patients et d'implants comme facteurs potentiels de pronostic des échecs implantaires - Implant n° 4 du 01/11/2005
 

Implant n° 4 du 01/11/2005

 

Implant a analysé

Analysé par Vincent Choquet  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Cet article analyse, au travers d'une étude statistique complexe, différentes caractéristiques, sur le plan tant du patient que des implants, pouvant influencer le résultat implantaire. L'étude a contrôlé après 5 ans de fonction 487 patients sur lesquels 1 738 implants ont été posés, représentant 531 restaurations prothétiques.

Les premiers résultats montrent des échecs sur 25 patients dont 20 ont été obligés de...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Cet article analyse, au travers d'une étude statistique complexe, différentes caractéristiques, sur le plan tant du patient que des implants, pouvant influencer le résultat implantaire. L'étude a contrôlé après 5 ans de fonction 487 patients sur lesquels 1 738 implants ont été posés, représentant 531 restaurations prothétiques.

Les premiers résultats montrent des échecs sur 25 patients dont 20 ont été obligés de recourir à une solution prothétique conventionnelle. Au total, 79 patients n'ont pas été réexaminés. Du point de vue implantaire, 1 305 fixtures ont été considérées comme des succès et 110 des échecs ; 325 implants n'ont pas été réexaminés après 5 ans.

De cette base de données a été extraite une sous-base qui ne prend en compte que 1 implant pris au hasard par patient. Ont donc été inclus, dans l'étude statistique, 487 implants. Les résultats sont les suivants : 80 implants ont été considérés comme des abandons, 371 comme des succès et 36 comme des échecs.

Dans les cas où le patient avait bénéficié de plusieurs restaurations prothétiques, seule la prothèse concernée par l'implant pris au hasard était étudiée. Concernant le nombre de patients, 12 des 487 de l'étude initiale ont été exclus, car ils avaient subi un échec avant la phase prothétique ; 9 autres ne sont pas revenus pour la deuxième phase chirurgicale. Au total, 466 implants correspondant à 466 patients ont été étudiés. Différents paramètres tels que le sexe, le groupe d'âge, la mâchoire traitée, la clinique, la qualité et l'anatomie osseuse, la longueur implantaire, le type d'édentation ont été analysés. Des combinaisons de facteurs ont également été examinées : l'association entre qualité et volume osseux, la combinaison entre la longueur des implants et la combinaison qualité/quantité. Le nombre d'implants comme facteur de risque a également été étudié.

Les résultats de cette étude ont révélé un taux de succès cumulé après 5 ans de 92,4 %. Les paramètres qui n'ont montré aucune différence statistiquement significative en regard du taux d'échec étaient : l'opérateur (malgré de grandes variations entre les différentes cliniques…), le nombre d'implants supportant la restauration ainsi que le sexe et l'âge du patient. En revanche, de très grandes variations du taux de succès ont été observées en fonction de la qualité de l'os, de l'anatomie osseuse, de la longueur des implants, du protocole employé (type d'édentation), des combinaisons de facteurs relatifs à l'os, ainsi que du type de mâchoire traitée.

Ainsi, les taux d'échec les plus élevés ont été observés sur :

- les implants placés dans un os de qualité 4 (24,5 %) ;

- les implants posés dans une mâchoire de type D ou E (21 %) ;

- les implants de 7 mm de longueur (21,8 %).

Lorsque l'on compare les protocoles, le taux d'échec est supérieur sur les prothèses de type overdenture (12,8 %). Il est respectivement de 6,9 - 3 et 4,9 % sur les édentations partielles, les prothèses complètes fixées et les implants unitaires.

Le taux d'échec le plus élevé est également observé lors d'une combinaison d'un os de type IV, D ou E. Cette combinaison n'apparaît toutefois que dans 3 % des cas.

Ce que j'en pense : Il est curieux que les patients fumeurs aient été intégrés dans l'étude au même titre que tout autre patient.

Le but de l'étude statistique est complexe à interpréter.

Ce que j'ai appris : Contrairement à ce qui est actuellement rapporté dans la littérature, les implants courts (7 et 10 mm) semblent obtenir des résultats nettement moins satisfaisants que les implants de 13 mm (22 % et 10 % d'échec respectivement). Néanmoins, la plupart des implants étudiés semblent présenter une surface usinée et un diamètre standard. Il serait intéressant d'étudier l'incidence de ces caractéristiques.

En outre, lorsque l'on analyse le taux d'échec en fonction du type d'os (qualité/quantité), la longueur des implants ne paraît pas avoir une influence. La combinaison qualité/quantité est prépondérante.

Plus on place d'implants, plus le risque d'imprécision de la prothèse est élevé. À l'inverse, moins on place d'implants, plus le risque de surcharge augmente.

Articles de la même rubrique d'un même numéro