Taux d'échec implantaire et facteurs de risque associés - Implant n° 2 du 01/05/2006
 

Implant n° 2 du 01/05/2006

 

Implant a analysé

Analysé par Vincent Choquet  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Cette étude épidémiologique analyse les facteurs de risque émanant du patient qui peuvent être à l'origine d'échecs implantaires afin de mieux adapter les plans de traitement.

Au total, 4 680 implants ont été placés entre 1982 et 2003 sur 1 140 patients âgés de 12 à 94 ans : 68 % d'entre eux (778) présentaient au moins 1 problème de santé ; 6 % (69) en présentaient au moins 3. Parmi les facteurs de risque émanant du...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Cette étude épidémiologique analyse les facteurs de risque émanant du patient qui peuvent être à l'origine d'échecs implantaires afin de mieux adapter les plans de traitement.

Au total, 4 680 implants ont été placés entre 1982 et 2003 sur 1 140 patients âgés de 12 à 94 ans : 68 % d'entre eux (778) présentaient au moins 1 problème de santé ; 6 % (69) en présentaient au moins 3. Parmi les facteurs de risque émanant du patient, les auteurs ont identifié : le diabète insulinodépendant et non insulinodépendant, l'hypertension et les pathologies coronariennes, l'asthme, le traitement stéroïdien, les antécédents de chimiothérapie, l'irradiation thérapeutique de la tête et du cou, le traitement hormonal postménopausique et le tabagisme.

Tous les implants, la majorité avec une surface usinée, ont été placés par le même praticien. La plupart des patients ont été suivis durant 20 ans.

L'analyse des échecs implantaires a commencé à partir du jour de la pose des implants. Les critères d'échec étaient : mobilité, douleur, inaffection, fracture, paresthésies, anesthésie ou dysesthésie, et perte osseuse analysée radiographiquement supérieure à 50 %.

Sur les 1 140 patients, 74 % ont reçu 1 à 5 implants et 26 % 6 implants ou plus.

ésultats

Le taux de succès global est de 85,1 %.

Pour 14,9 % des patients, le traitement implantaire s'est soldé par un échec : dépose de 8,16 % des implants au maxillaire et 4,9 % des implants à la mandibule. Les implants placés dans la région antérieure de la mandibule présentent les meilleurs résultats avec un taux d'échec de 2,89 % contre 5,08 % à 9,66 % dans les autres secteurs.

L'analyse de ces résultats a permis de tirer les conclusions suivantes :

• Le fait d'être jeune augmente les chances de succès (taux de succès de 91,16 %). Chez les patients de plus de 60 ans, le risque d'échec est doublé.

• Le sexe ne semble pas avoir d'influence sur le taux de succès.

• Les patients fumeurs ou avec un historique de tabagisme présentent un taux d'échec de 20 %. La majorité survient durant la première année.

• En cas de diabète, même contrôlé, le risque d'avoir un échec est 3 fois plus élevé que chez tout autre patient. Le diabète a même été identifié comme étant une contre-indication à la pose d'implants. Les échecs apparaissent chez ces patients quelques mois après le placement des implants et au cours des 10 années suivantes, voire plus.

• Pour les patients sous traitement stéroïdien, le taux de succès implantaire est de 88,46 %.

• La chimiothérapie ne semble pas augmenter le risque d'échec.

• En cas de radiothérapie, le taux de succès est de 68,18 %. Le taux d'échec est donc le plus élevé comparé aux autres risques médicaux. Les implants ont été, pour la plupart, perdus au cours des 2 premières années. Très peu d'échecs ont été observés dans les 5 à 10 années suivantes. Chez ces patients, il semble important de minimiser le décollement mucopériosté et d'utiliser des implants plus larges. Il est également recommandé d'augmenter la période de cicatrisation de 5 à 6 mois.

• Parmi les patientes atteintes d'ostéoporose postménopausique, celles qui suivent un traitement par complément hormonal présentent un risque d'échec supérieur. Les auteurs suggèrent que dans ce cas, le problème réside dans le manque de stabilité primaire des implants. Ils conseillent d'augmenter le diamètre implantaire.

Ce que j'en pense : Les résultats obtenus dans cette étude se superposent parfaitement à ceux obtenus précédemment. Malheureusement, ce type d'étude présente de nombreux biais. Il est en effet très difficile d'isoler une pathologie en particulier. Malgré tout, une majorité de patients (68 %) ne présente que 1 à 2 pathologies.

Ce que j'ai appris : Le diabète, le tabac et la radiothérapie de la tête et du cou sont des facteurs importants prédisposant à l'échec implantaire. Chez les patients fumeurs, les échecs apparaissent essentiellement durant la première année. Chez les patients diabétiques, même contrôlés, ils surviennent tout au long de leur vie.