Susceptibilité à la péri-implantite en relation avec un traitement parodontal antérieur et une maintenance parodontale - Implant n° 3 du 01/09/2012
 

Implant n° 3 du 01/09/2012

 

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Sébastien Molko  

L’objectif de cette étude a été d’évaluer la survie à long terme des implants placés sur des patients présentant un parodonte sensible et pour étudier l’influence des poches résiduelles sur l’incidence de la péri-implantite et la perte de l’implant.

Sur 70 patients, un traitement parodontal complet a été suivi par la mise en place de 165 implants dentaires Straumann®. Par la suite, 58 patients ont suivi un protocole de maintenance parodontale (SPT) dans une...


L’objectif de cette étude a été d’évaluer la survie à long terme des implants placés sur des patients présentant un parodonte sensible et pour étudier l’influence des poches résiduelles sur l’incidence de la péri-implantite et la perte de l’implant.

Sur 70 patients, un traitement parodontal complet a été suivi par la mise en place de 165 implants dentaires Straumann®. Par la suite, 58 patients ont suivi un protocole de maintenance parodontale (SPT) dans une université et 12 dans un cabinet privé. Le temps de suivi variait de 3 à 23 ans (moyenne 7,9 ans). Le saignement au sondage (BOP), le niveau d’attache clinique (CAL) et la profondeur de sondage (PPD) ont été évalués à l’inclusion (T0), à la fin du traitement actif (T1) et lors du suivi (T2). Les niveaux osseux péri-implantaires ont été évalués sur des radiographies à T2. Les patients ont été classés comme ayant des implants non affectés par la péri-implantite (non-PIP) ou affectés par la péri-implantite (PIP).

Sur 165 implants, 6 ont été perdus, soit un taux de survie cumulatif de 95,8 %. Les implants à vis pleine ont donné des taux de survie significativement plus élevés que les cylindres creux (99,1 % contre 89,7 %). Les implants perdus en raison de l’infection péri-implantaire ont été inclus dans les groupes de PIP. Concernant la péri-implantite (PPD > 5 mm et BOP +), 22,2 % des implants présentaient une péri-implantite et 38,6 % des patients avaient un ou plusieurs implants touchés par la péri-implantite. Pour des critères de péri-implantite différents (PPD > 6 mm, BOP +), la prévalence a été réduite à 8,8 et 17,1 %, respectivement. En outre, tous ces implants ont démontré une perte osseuse importante (> 2 mm) à T2. À T1, le groupe non-PIP présentait significativement (P = 0,011) moins de poches résiduelles (> 5 mm) par patient que le groupe PIP (1,9 contre 4,1). À T2, le groupe PIP affichait une augmentation du nombre de poches résiduelles par rapport à T1, alors que dans le groupe non-PIP, le nombre est resté semblable à T1. À T2, les valeurs moyennes de PPD, CAL et BOP étaient significativement plus élevées dans le groupe PIP que dans le groupe non-PIP. La prévalence de la péri-implantite était plus faible dans le groupe qui suivait un SPT bien organisé à l’université.

Pour les patients présentant un parodonte fragile, des poches résiduelles (> PPD 5 mm) à la fin du traitement parodontal actif représentent un risque important pour le développement de la péri-implantite et la perte de l’implant. En outre, les patients en maintenance parodontale ayant des réinfections parodontales ont plus de risque de développer une péri-implantite et de perdre l’implant que les patients au parodonte stable.

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