Mise en place et restauration immédiate d’implants dans la zone esthétique avec une approche trimodale : altérations des tissus mous et leurs relations avec le biotype gingival - Implant n° 4 du 01/11/2013
 

Implant n° 4 du 01/11/2013

 

REVUE DE PRESSE

Chirurgie

Sébastien Molko  

Le but de cette étude prospective était d’évaluer les modifications des tissus mous autour d’implants dans la zone esthétique, placés avec une approche trimodale (mise en place immédiate postextraction, sans lambeau, et mise en place immédiate d’une dent provisoire), et leur relation avec le biotype gingival du patient.

Quatorze patients de deux cabinets privés qui nécessitaient l’extraction d’une dent dans la région maxillaire antérieure (canine à canine), dent...


Le but de cette étude prospective était d’évaluer les modifications des tissus mous autour d’implants dans la zone esthétique, placés avec une approche trimodale (mise en place immédiate postextraction, sans lambeau, et mise en place immédiate d’une dent provisoire), et leur relation avec le biotype gingival du patient.

Quatorze patients de deux cabinets privés qui nécessitaient l’extraction d’une dent dans la région maxillaire antérieure (canine à canine), dent qui pouvait être remplacée par un implant dentaire, ont été inclus dans l’étude. Des mesures de la position des papilles mésiale et distale et du zénith gingival ont été prises, avant l’extraction, avec un compas électronique stabilisé avec un guide à appui dentaire capable de mesures au centième de millimètre. Après l’extraction, l’épaisseur du parodonte a été mesurée en un point situé à 5 mm apicalement de la marge gingivale buccale, avec une jauge d’épaisseur analogique capable de mesures au dixième de millimètre. Une fois que l’implant a été inséré, une restauration provisoire immédiate a été posée. Pour évaluer les modifications des tissus mous, les mesures ont été répétées au bout de 3, 6 et 12 mois. Une analyse statistique a été réalisée pour évaluer les variations du contour gingival autour des restaurations et identifier une possible corrélation avec l’épaisseur gingivale du patient.

Les 14 patients ont reçu des implants Straumann® (9 Tissue Level [TL] Regular Neck [RN], 2 TL Narrow Neck [NN], 2 Bone Level [BL] Narrow Crossfit [NC] et 1 BL Crossfit régulier [RC]). Tous les implants se sont ostéo-intégrés et aucun n’a montré de complications biologiques. Trois restaurations provisoires ont présenté des desserrages de vis et une couronne provisoire s’est descellée. Chez un patient avec une sévère habitude de bruxisme, la restauration finale a souffert de desserrage. Parmi les restaurations finales, 12 étaient vissées et 2 cimentées sur des piliers en zircone. Une récession de la marge buccale de 0,45 mm a été enregistrée à 12 mois (± 0,25 mm). Une papille était présente dans tous les cas à 1 an, avec les variations moyennes de 0,38 mm (± 0,60) pour les papilles mésiales et 0,80 mm (± 0,90) pour les papilles distales. Aucune corrélation n’a pu être établie entre les changements des tissus mous et le biotype parodontal du patient.

Dans les limites de cette étude, les bons résultats esthétiques et les faibles complications semblent valider le protocole d’approche trimodale comme étant fiable dans la zone esthétique. Aucune corrélation entre le biotype gingival du patient et les altérations des tissus mous n’a pu être établie. Des études complémentaires sont nécessaires pour vérifier les résultats esthétiques à long terme de cette approche et mieux définir et quantifier les biotypes.

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