Mise en charge immédiate : de la biologie à la mécanique. Rapport du Comité sur la recherche en prothèse fixée de l’Académie américaine de prothèse fixée - Implant n° 2 du 01/05/2015
 

Implant n° 2 du 01/05/2015

 

REVUE DE PRESSE

Prothèse

Thierry Neimann  

Le concept de mise en charge immédiate est devenu populaire en prothèse implantaire en raison du temps de traitement réduit. En dépit des taux de réussite élevés dans la plupart des rapports d’implants dentaires mis en charge immédiatement, toutes les modalités de traitement ne démontrent pas les mêmes taux élevés de succès clinique. En outre, la compréhension des mécanismes biologiques sous-jacents et biomécaniques fait défaut.

Dans ce rapport, les mécanismes...


Le concept de mise en charge immédiate est devenu populaire en prothèse implantaire en raison du temps de traitement réduit. En dépit des taux de réussite élevés dans la plupart des rapports d’implants dentaires mis en charge immédiatement, toutes les modalités de traitement ne démontrent pas les mêmes taux élevés de succès clinique. En outre, la compréhension des mécanismes biologiques sous-jacents et biomécaniques fait défaut.

Dans ce rapport, les mécanismes biologiques et mécaniques de la réussite et de l’échec chez les patients avec mise en charge immédiate sont résumés. Plus précisément, la physiologie osseuse, la biomécanique et les caractéristiques de l’interface implant/os sont examinées pour identifier les facteurs critiques potentiels pour la réussite de la mise en charge immédiate.

Des recommandations cliniques pour la mise en charge immédiate des implants dentaires sont fournies sur la base de ces analyses. Les définitions des différents protocoles de mise en charge sont celles de la dernière Cochrane Review : la mise en charge « immédiate » est définie comme un implant mis en fonction dans la semaine qui suit son placement ; la mise en fonction « précoce » signifie que ces implants sont mis en fonction entre 1 semaine et 2 mois après la chirurgie implantaire.

En se fondant sur une abondante littérature scientifique dont les données sont répertoriées dans des tableaux détaillés, l’American Academy of Fixed Prosthodontics propose ce plan pour étayer son analyse de la littérature :

– analyse des succès de la mise en charge immédiate ;

– preuve biologique de la réussite ;

– études animales ;

– études humaines ;

– analyse biomécanique de la réussite de la mise en charge immédiate ;

– mécanisme biologique de la réponse favorable de l’os lors de la mise en charge immédiate de l’implant ;

– scénarios cliniques avec des résultats contradictoires ;

– implant unitaire antérieur ;

– implant unitaire postérieur ;

– prothèse plurale supra-implantaire fixée ;

– prothèse amovible supra-implantaire (overdenture) ;

– analyse de l’échec de la mise en charge immédiate ;

– analyse biomécanique de l’organisation de l’interface os/implant ;

– analyse biomécanique des scénarios cliniques de mise en charge immédiate avec des résultats contradictoires ;

– mise en place et mise en charge immédiates d’un implant unitaire ;

– prothèse partielle fixe antérieure supra-implantaire ;

– prothèse amovible supra-implantaire mandibulaire, implants non solidarisés ;

– mécanisme biologique de l’échec de la mise en charge immédiate.

Les auteurs concluent avec des recommandations suivantes.

La mise en charge immédiate est réussie dans de nombreuses modalités prothétiques en raison de la réponse biologique favorable de l’os au stress, telle que documentée dans les études animales et humaines. Une conception biomécanique idéale et un contrôle des contraintes résultant à l’interface os/implant d’une guérison contribuent positivement à la réussite de la mise en charge immédiate. Toutefois dans certaines modalités de traitement, telles que la mise en charge immédiate des implants maxillaires antérieurs unitaires, ainsi que dans les secteurs molaires, lors de la mise en fonction immédiate d’implants non solidarisés sous des overdentures ainsi que lors de la réalisation de bridges antérieurs maxillaires supra-implantaires, le praticien doit redoubler d’attention lorsque ces options de traitement sont considérées, mais sans se limiter exclusivement à ces situations cliniques définies comme à risque. Le manque de données cliniques spécifiques des études citées et de résultats d’analyses biomécaniques défavorables n’étaye pas la généralisation de la mise en charge immédiate automatique ou non réfléchie.

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