Résultats histomorphométriques après greffe de sinus par voie latérale : revue systématique de la littérature et méta-analyse - Implant n° 1 du 01/02/2017
 

Implant n° 1 du 01/02/2017

 

REVUE DE PRESSE

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Résultats histomorphométriques
après greffe de sinus par voie latérale : revue systématique de la littérature et méta-analyse

Clinical Oral Implants Research

2016;27:1106-1122

Histomorphometric outcomes after lateral sinus floor elevation procedure: a systematic review of the literature and meta-analysis S. Corbella, S. Taschieri, R. Weinstein, M. Del Fabbro

L'objectif de cette revue systématique de la littérature a...


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Résultats histomorphométriques
après greffe de sinus par voie latérale : revue systématique de la littérature et méta-analyse

Clinical Oral Implants Research

2016;27:1106-1122

Histomorphometric outcomes after lateral sinus floor elevation procedure: a systematic review of the literature and meta-analysis S. Corbella, S. Taschieri, R. Weinstein, M. Del Fabbro

L'objectif de cette revue systématique de la littérature a été d'évaluer les performances des biomatériaux utilisés pour les chirurgies de greffes sinusiennes par voie latérale. La quantité de formation osseuse de novo engendrée après leur mise en place a été mesurée. Pour cela, une analyse histomorphométrique des biopsies osseuses a été réalisée.

Une recherche manuelle et électronique a été effectuée afin de récupérer les articles ayant des données histomorphométriques concernant des biopsies osseuses. Les données enregistrées ont permis d'analyser statistiquement les pourcentages de volume osseux nouvellement formé et de biomatériau résiduel ainsi que la quantité de tissu conjonctif présente dans les biopsies. Une méta-analyse d'études comparatives a également été réalisée.

Parmi les articles sélectionnés, 84 ont été inclus dans la synthèse quantitative et 16 dans la méta-analyse d'études comparatives. L'utilisation d'os autogène seul (OA) conduit à une formation osseuse de novo significativement plus élevée si on la compare avec l'os bovin (OB) seul (p = 0,04). Aucune différence significative n'a été observée lorsque l'os autogène seul a été comparé à un mélange OA et OB (p = 0,52). Les greffes sinusiennes constituées d'OB ont montré significativement plus de formation osseuse par rapport à l'hydroxyapatite (HA) (p < 0,001), tandis qu'un mélange de phosphate tricalcique (TCP) et d'hydroxyapatite a obtenu de meilleurs résultats qu'OB seul (p < 0,001).

Les résultats histomorphométriques ont montré que l'utilisation d'os autogène doit être envisagée lorsque le but principal recherché est un gain osseux le plus important possible. Lorsque la préoccupation du praticien concerne la morbidité du site donneur, le recours à de l'os bovin ou à un mélange de TCP et d'HA permet d'obtenir des résultats prévisibles et satisfaisants. Cependant, il semblerait que si les conditions permettant une stabilité du caillot sanguin sont réunies, en particulier l'intégrité de la membrane sinusienne, alors l'espace résiduel sera colonisé par des cellules ostéoprogénitrices. Le gain osseux obtenu serait donc indépendant de la nature du biomatériau.

Analysé par Matthieu Moulinier

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L'effet du tabagisme sur l'ostéo-intégration précoce des implants dentaires : une étude prospective contrôlée

Clinical Oral Implants Research

2016;27:1123-1128

The effect of cigarette smoking on early ossointegration of dental implants: a prospective controlled study J.D. Bezerra Ferreira, J.A. Rodrigues, A. Piattelli, G. Iezzi, S.A. Gehrke, J.A. Shibli

Le but de cette étude a été d'évaluer l'effet de la cigarette sur le pourcentage de contact os-implant (COI) sur la densité osseuse au niveau de la zone filetée de l'implant (BA) ainsi qu'en dehors de cette zone (BD) autour d'implants présentant un état de surface sablé et mordancé. La cigarette contient plus de 4 700 toxines dont la nicotine, le benzène et le cyanure d'hydrogène qui jouent un rôle négatif sur le processus de cicatrisation osseuse.

Vingt-deux patients ont été divisés en deux groupes : un groupe fumeur (n = 11) et un groupe non fumeur (n = 11). Chaque sujet a reçu un micro-implant maxillaire ou mandibulaire. Après 8 semaines de cicatrisation, les implants ont été déposés avec leur tissu environnant afin de réaliser une analyse histomorphométrique.

Deux micro-implants placés chez les patients fumeurs n'ont présenté aucune ostéo-intégration. Les premières étapes de néoformation osseuse ont pu être observées principalement chez les non-fumeurs, tandis qu'une perte marginale osseuse ainsi qu'une encapsulation fibreuse ont été retrouvées autour de quelques implants chez les patients fumeurs. Les résultats histomorphométriques ont trouvé un pourcentage de COI moyen de 25,9 þ 9,1 chez les fumeurs et de 39,8 þ 14,2 chez les non-fumeurs (p = 0,02).

Les patients fumeurs présentaient un BA de 28,6 þ 10,1 tandis que chez ceux qui n'avaient jamais fumé, il était de 46,4 þ 18,8 (p = 0,04).

Enfin, le pourcentage moyen de BD retrouvé a été de 19,1 þ 7,6 et de 28,5 þ 18,8 respectivement chez les fumeurs et chez les non-fumeurs (p = 0,21).

Les auteurs ont conclu que la cigarette jouait un rôle négatif sur la réponse osseuse précoce autour des implants sablés et mordancés ainsi que très probablement sur les autres états de surface. Le tabac ne diminue pas simplement le processus de cicatrisation mais il va également augmenter la destruction osseuse chez les femmes ménopausées. Il serait intéressant de poursuivre cette étude comparative après la mise en charge des implants pour évaluer la réponse osseuse à long terme.

Analysé par Matthieu Moulinier