Quelques aspects cliniques et radiographiques à propos d'implants enfouis et non enfouis. Suivi sur 5 ans - Implant n° 3 du 01/08/1998
 

Implant n° 3 du 01/08/1998

 

Implant a analysé

Jean Buquet  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Les concepts initiaux de Brånemark et Albrektsson stipulaient que le succès implantaire initial imposait la mise en nourrice afin de réduire les risques d'infection, de perte de hauteur épithéliale et de mise en charge précoce.

Ultérieurement, Schroeder, à partir de 1983, avait montré la possibilité d'obtenir un bon ancrage osseux sans enfouir les implants, ce qui fut confirmé par de nombreux travaux dans les années...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Les concepts initiaux de Brånemark et Albrektsson stipulaient que le succès implantaire initial imposait la mise en nourrice afin de réduire les risques d'infection, de perte de hauteur épithéliale et de mise en charge précoce.

Ultérieurement, Schroeder, à partir de 1983, avait montré la possibilité d'obtenir un bon ancrage osseux sans enfouir les implants, ce qui fut confirmé par de nombreux travaux dans les années 1990-1993.

En particulier, les travaux de Gotfredsen et al. en 1991 avaient montré avec des implants ITI hollow cylinder que l'on obtenait des résultats comparables que les implants soient enfouis ou non.

Plus tard en 1996, Ericsson et al. obtenaient les mêmes résultats avec des implants type Brånemark ; confirmés par Bernard et al. en 1996.

Dans cette étude, onze patients reçurent des implants au maxillaire inférieur enfouis du côté droit et non enfouis à gauche (cf. Ericsson, 1994). Les patients reçurent ensuite des bridges vissés et furent contrôlés tout les ans et les procédures d'entretien effectuées.

A cinq ans, les bridges furent déposés afin de contrôler les mobilités implantaires au moyen du Periotest (PV-SCore). Le serrage des piliers fut vérifié ainsi que les dépôts de plaque.

Enfin, des radiographies standardisées furent prises, la hauteur osseuse fut ensuite comparée aux résultats obtenus à 18 mois.

Résultats :

Les 61 implants étaient toujours en fonction. Les vis piliers étaient correctement vissées. Par contre, sur cinq patients, il fallut resserrer les vis or de fixation. On retrouva de la plaque sur les surfaces de titane des piliers exposées chez quatre patients. Ils n'observèrent aucune différence dans les changements de hauteur osseuse.

Ce que j'en pense :

Cet article confirme la possibilité d'obtenir une ostéointégration avec des implants non enfouis, même avec les implants de Brånemark, éliminant ainsi un dogme bien ancré depuis des années, mais de plus en plus discuté. Il montre également les risques de dévissage des superstructures puisqu'il a fallu resserrer les vis d'armatures chez cinq patients sur onze, ce qui est le point faible du système. Il faut donc être très vigilant sur ce point.

Ce que j'ai appris :

Le concept de non-enfouissement, bien démontré pour les implants Staumann, apparaît maintenant avec les implants de Brånemark et sans doute avec tous les autres ; ce qui offre au praticien un choix technique plus complet. Cependant, l'enfouissement reste indiqué dans certaines situations cliniques : par exemple, les techniques de comblement et pose de membranes.

Il est remarquable de constater que la hauteur osseuse résiduelle n'est pas affectée par cette procédure et que les résultats sont stables à cinq ans.